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La tactique de vol des oies à tête barrée (Anser indicus) lors de leur migration

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Les oies à tête barrée (Anser indicus) volent au-dessus de l’Himalaya entre la Mongolie et l’Inde deux fois par an. Pour faciliter ces passages, elles changent constamment leur altitude en vol. Cette stratégie de "montagnes russes" permettrait à l’oiseau d’économiser temps et énergie, selon les chercheurs dont l’étude a été publiée dans Science.


 Lors de leur traversée de l'Himalaya, les oies à tête barrée adoptent une tactique de vol en "montagnes russes". ARDEA/MARY EVANS/SIPA

"Voler au ras des montagnes permet à l’oie de profiter des courants d’air ascendants disponibles, réduit son exposition au vent et augmente ses possibilités d’atterrissage", expliquent-ils. Et c'est tant mieux. Car ces oies dont le poids est d’environ 3 kilogrammes "sont plus lourdes que 98 % des espèces volantes", notent les scientifiques dans leur étude. Elles peuvent atteindre 7.000 mètres d’altitude mais ne s’élèvent que rarement à cette hauteur, préférant survoler les montagnes de près.

 Une oie à tête barrée au parc animalier de Branféré, en Bretagne (France). Camille Gévaudan CC BY-SA 3.0

Afin d’étudier en détail la dynamique de vol des oiseaux, les chercheurs ont installé sur sept oies un dispositif permettant diverses prises de mesure, notamment leur activité cardiaque et leur pression artérielle. Relâchées en Mongolie, quatre d’entre elles ont été retrouvées un an plus tard après avoir traversé l’Himalaya. 

En analysant l’activité migratoire de ces dernières, les scientifiques ont relevé que leur fréquence cardiaque augmentait considérablement lorsqu’elles volaient à haute altitude, soit à plus de 4.800 mètres (360 battements/minute). En revanche, à basse altitude, c’est-à-dire en-dessous de 2.300 mètres, le rythme était beaucoup bas (300 battements/minute). 

Ils ont également souligné de grands écarts d’altitude lors d'un même vol. Par exemple, un des oiseaux a fait une descente de 1.000 mètres en 20 minutes pour ensuite regagner 2.000 mètres en une heure et demie. "Même si l’oie doit dépenser beaucoup d’énergie pour augmenter sa hauteur de vol, cette tactique est moins exigeante que voler constamment en hautes altitudes où la basse pression force l’animal à fournir plus d’énergie", concluent les chercheurs.


L'Oie à tête barrée (Anser indicus) est une oie sauvage qui niche dans le centre de l'Asie et hiverne dans le nord du sous-continent indien. Cette espèce se rencontre dans le centre de l'Asie (essentiellement en Mongolie et en Chine) où elle fréquente les lacs de haute montagne. L'oie à tête barrée est une espèce migratrice qui passe l'hiver dans le nord de l'Inde et les régions voisines. La plus grande colonie a été observée sur le lac Tso Moriri au Ladakh.

Une population introduite s'est développée en Suède. D'autres spécimens se sont acclimatés dans les parcs et jardins en Europe, et ils sont fréquents dans les parcs zoologiques.

 Anserinae est une sous-famille de la famille des anatidés sauvages . Il comprend les cygnes et les oies véritables, comme ici Anser indictus : oie à tête barrée.Richard Bartz cc by-sa 2.5

L'oie à tête barrée mesure entre 71 et 76 cm pour une masse de 2 à 3 kg. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa tête blanche et sa barre blanche sur le côté du cou qui contrastent avec l'arrière du cou noir et les deux barres noires sur la tête. Le reste du plumage est gris, le bec et les pattes sont jaunes. Elle a une envergure moyenne de 150 centimètres, et la femelle est relativement plus petite que le mâle.

C'est l'un des oiseaux volant le plus haut. Elle a été observée à plus de 10 km d'altitude. Le rapport de sa surface alaire à son poids est légèrement supérieur à celui des autres oies, ce qui pourrait l'aider à voler plus haut.

C'est une espèce grégaire aussi bien en migration que durant la période de nidification. La reproduction débute au mois d'avril, les oiseaux quittant les aires de reproduction à partir du mois d'août. Durant la migration, elle survole l'Himalaya exploit seulement égalé par la Grue demoiselle ; une troupe a même été observée au-dessus de l'Everest. Grâce aux particularités de son hémoglobine qui fixe très fortement l'oxygène, elle peut fournir l'effort nécessaire aux migrations dans un air raréfié en oxygène. L'hémoglobine de son sang a une plus haute affinité à l'oxygène que celle des autres oies. Des études ont montré que sa respiration est plus efficace dans des conditions pauvres en oxygène et qu'elle est capable de réduire les pertes thermiques.

Sa population est comprise entre 52 000 et 62 000 individus et ne semble pas, pour l'heure, menacée.



Sciences et avenir 24/1/2015 - Wikipedia

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