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Russie: sur les îles Sakhaline et Kouriles, le réveil prématuré des ours inquiète les habitants

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Moscou (AFP) - Conséquence d'un hiver nettement plus doux que d'habitude, les ours bruns des îles Sakhaline et Kouriles, dans l'extrême-orient russe, sont sortis prématurément de leur sommeil hivernal et s'approchent des lieux habités, en quête de nourriture, ont averti lundi les autorités locales.

"Du fait d'un hiver relativement doux et des récentes pluies, les ours bruns ont commencé à sortir de leur tanière avec une semaine et demi à 2 semaines en avance", ont-elles annoncé dans un communiqué. Ces deux îles, peuplées de plus d'un demi-million d'habitants, sont situées dans le nord-ouest de l'Océan Pacifique, dans l'Extrême Orient russe. Elles comptent toutes deux une population d'ours bruns.

 Mikhailo Potapovitch, un ours brun de la péninsule de Kamchatka, bâille en sortant de sa longue hivernation au zoo de Moscou, le 4 avril 2006 (c) Afp

Dimanche, des employés d'une station de ski de Sakhaline ont alerté les autorités locales après que des touristes ont aperçu un ours avec ses petits. Une équipe de chasseurs a été dépêchée sur place afin d'explorer le territoire et placer des appâts.

"La question de l'élimination des animaux ne se pose pas encore", affirme le communiqué, en se basant sur l'avis de spécialistes. "Si la famille (d'ours) ne réagit pas à l'appât et si elle s'approche davantage des habitations, alors il faudra envisager de les abattre", prévient-il néanmoins.

Le message des autorités locales insiste sur la dangerosité des ours bruns lorsqu'ils sortent de leur période d'hivernation. Affamés, ils ont tendance à s'approcher des agglomérations et peuvent s'attaquer aux populations.

Les autorités ont ainsi appelé la population à "ne pas laisser de déchets dans la forêt, dans les maisons et dans les jardins" ou encore de ne pas photographier ou nourrir les prédateursLes vidéos montrant des gens en train de nourrir des ours sauvages sont légion sur l'internet russe.

Dans un communiqué du 2 mars, le Centre hydrométéorologique de Russie annonce qu'un hiver aussi doux n'avait jamais été observé depuis la création de l'organisme en 1891, expliquant le réveil prématuré des ours bruns des îles Sakhaline et Kouriles.


Sciences et avenir 20/3/2015

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Tout d'abord, il convient de rectifier le terme d'hibernation par hivernation pour l'ours. Explications.

L’hibernation est un état d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l’hiver. Durant l’hibernation les animaux ralentissent leur métabolisme jusqu’à des niveaux très bas, abaissant graduellement la température de leurs corps et leur taux respiratoire, et puisent dans les réserves de graisse du corps qui ont été stockées pendant les mois actifs.

 Les animaux considérés comme hibernants sont : les marmottes, les loirs, les lérots, les spermophiles, les hérissons, le tenrec, le setifer, l’engoulevent de Nuttall, les grenouilles, les lézards, les tortues, les moufettes, ainsi que certains hamsters, souris, poissons, chauve-souris, les tortues. Les ours sont des semi-hibernants, on parle alors d'hivernation. (Photo Loir commun (Glis glis) surpris en état d'hibernation. Krzysztof Dreszer GFDL)

Comment ces animaux se préparent-ils ? Plusieurs mois avant la période d’hibernation, les hibernants stockent et consomment énormément de nourriture pour la transformer en "réserve" essentiellement sous forme lipidique stockée sous la peau. A quelque chose près, il en est de même pour les hivernants.

Les hibernants aménagent ensuite leur terrier que l’on nomme une hibernaculum. L’hibernaculum est choisi pour éviter des variations thermiques importantes. Les animaux se mettent dans une position qui garde le maximum de chaleur, généralement en boule. Pour une même espèce, l’entrée en hibernation est plus précoce quand la population est plus nordique ou plus haute en altitude.

La température corporelle de l’animal chute alors de façon spectaculaire jusqu’à ce que la température interne s’approche de 1 °C ou 2 °C. La thermorégulation ne s’arrête pas et la thermogenèse se remet en route pour maintenir la température intérieure de l’animal à une température acceptable. L’hibernation n’est pas un état passif.

 Les ours bruns sortent plus tôt de leur hivernation ©️ Crédit ARMEND NIMANI / AFP

Cela dit, les ours sont des semi-hibernants. Ils hivernent. Ils ne sombrent pas dans une véritable léthargie comme c'est le cas pour les hibernants. Il en est de même pour les blaireaux, les ratons laveurs et les opossums.

L'hivernation, contrairement à l'hibernation, n’entraîne pas une interruption de toutes les activités physiologiques. La température de leur corps descend relativement bas, mais ils peuvent se réveiller facilement, d'ailleurs les périodes de sommeils sont entrecoupées de périodes d'éveils. Les organes vitaux restent à une température normale pour réagir en cas de danger et l’ourse donne naissance aux petits pendant l’hiver. Beaucoup d'ours des régions nordiques hivernent ; ils se réfugient dans des grottes, cavernes et tanières, qui sont occupées par la plupart des espèces au cours de l'hiver pour cette longue période de sommeil.

La longueur de la période "d'hivernation" des ours dépend des conditions climatiques, pouvant aller de quelques semaines à plusieurs mois en fonction de la rigueur de l'hiver. L'ours en sort affamé puisqu'il ne s'alimente pas durant cette période, puisant l'énergie dans ses graisses.

De ce fait, la sortie de l'hiver est un moment difficile pour ce mammifère. Heureusement pour lui, il est omnivore et s'alimente d'insectes, lichens et de baies encore enfouis sous la neige durant cette période.

Mais comme le territoire des ours est menacé par l'exploitation forestière et le tourisme, ils sont contraints de se rapprocher de plus en plus des habitations pour trouver de la nourriture (on pourrait toutefois dire que ce sont les habitations qui se rapprochent de plus en plus de l'habitat des ours !).

La présence d'un ours proche d'habitations peut se révéler dangereuse, notamment si l'animal se sent menacé ou si c'est une femelle accompagnée de son(ses) petit(s). C'est la raison pour laquelle les autorités ont mis en garde les habitants.

Même si l'ours brun n'est pas classé en temps qu'espèce menacée, le nombre d'individus est fortement en déclin, y compris sur les îles Sakhalines et Kouriles qui comporte chacune une population d'ours.


Sciences et avenir 6/4/2015 -

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