Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

La production de pétrole de schiste va baisser aux Etats-Unis

Messages recommandés

Depuis des mois, les observateurs guettent le moment où la production de pétrole de schiste plafonnera puis baissera aux Etats-Unis sous l’effet de l’effondrement des prix du baril, qui a perdu 50 % de sa valeur depuis juin 2014 (et même 60 % pour le WTI américain), en raison d’une surabondance de l’offre. Ce moment est peut-être venu : la production devrait légèrement reculer en mai par rapport à avril, a annoncé, lundi 13 avril, l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA). Ce serait une première depuis décembre 2011.

 Sciences et avenir 22/10/2013


Une chose est sûre, le nombre d’appareils de forage (rigs) en service outre-Atlantique a considérablement baissé ces derniers mois. La société de services pétroliers Baker Hughes, qui en fait le décompte chaque semaine, estime qu’il est tombé de 1 800 rigs en avril 2014 à 800 début avril. La baisse a été particulièrement forte dans les deux plus grandes régions productrices d’huiles de schiste, le Texas et le Dakota du Nord. Leur nombre est même tombé au plus bas depuis 2011.

 Partie visible d'une épaisse formation géologique schisteuse dite Schistes de Marcellus (Marcellus Shale), ici le long de l'Interstate 80 (États-Unis). Cette couche s'enfonce profondément dans le sous-sol où elle fait l'objet depuis quelques années d'une intense exploitation gazière par fracturation hydraulique. Dhaluza  CC BY-SA 3.0

Jusqu’à présent, la production a pourtant progressé sans discontinuer car la productivité des puits, elle, ne faiblit pas. Selon les dernières données de l’EIA, sur les sept principaux bassins de production (Bakken, Eagle Ford, Niobrara…), assurant 95 % de la production américaine de shale oil, chaque puits devrait produire en moyenne 387 barils par jour en mai (un baril est équivalent à 159 litres), contre 374 barils en avril. Et cette productivité n’a cessé d’augmenter depuis un an.

 La première étape technique est le forage d'un puits ; ici dans un champ gazier dans une formation géologique dite Schistes de Barnet (Barnett Shale), près d'Alvarado (Texas), en avril 2008. David R. Tribble CC BY-SA 3.0

« On a sous-estimé le fait que les compagnies américaines ont fait d’énormes investissements, analyse Jean-Marc Ollagnier, responsable du pôle « ressource » au niveau mondial du cabinet Accenture. On a dit que sous les 70 dollars le baril, les schistes n’étaient plus rentables. C’était faux ». Le point bas pourrait bien se situer autour de 40 dollars sur certains gisements. La production finira par baisser légèrement, prévoit M. Ollagnier.

Un autre facteur joue, même si les prix sont très bas : les licences sont octroyées pour un temps limité, et les pétroliers doivent mettre les gisements en production s’ils ne veulent pas perdre leurs droits à exploitation.

 Foreuse de type Rotary (2002). Didier Vanden Berghe / domaine public

Pour autant, M. Ollagnier ne croit pas que l’Arabie saoudite arrivera à ses fins : elle produit massivement pour faire baisser les prix et réduire la production américaine, qui est plus coûteuse que celle des pays du golfe. « Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial d’hydrocarbures, et ils ne lâcheront pas cette position », assure-t-il.

En 2014, les Américains ont accru leur avance sur la Russie et l’Arabie saoudite, a récemment indiqué l’EIA. Et 90 % de la hausse de leur production est le fait des gaz et des pétroles de schiste. Ils ont en effet produit l’équivalent de 27 millions de barils de pétrole (pétrole, condensats, gaz), plus que la Russie (21 millions) et que l’Arabie saoudite (14 millions), ce dernier pays produisant essentiellement de l’or noir.



Le Monde 14/4/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...