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Côte d'Ivoire : De nouveaux lions pour le zoo d'Abidjan

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Après la crise politique qui a ravagé le pays en 2011, le zoo de la capitale accueille trois jeunes lions venus prendre la relève de ceux tombés avant eux. Leur avenir s'annonce meilleur.

"Bonjour Madame la lionne !" Un peu patauds dans leurs uniformes bleus et blancs, une trentaine de jeunes écoliers, mi-émerveillés mi-effrayés, contemplent les trois nouveaux félins du zoo d'Abidjan. Depuis une semaine, le zoo d'Abidjan exhibe fièrement trois nouveaux pensionnaires, deux lionnes et un lion, âgés de 2 à 3 ans, qui n'ont pas encore été baptisés. 

 Trois jeunes lions viennent d'arriver au zoo d'Abidjan (Côte d'Ivoire). ©️SIA KAMBOU / AFP

L'arrivée des félins, encore dépourvus de crinière, survient peu après la crise post-électorale de 2010-2011, qui ravagea le pays et lors de laquelle les six lions du zoo étaient morts de faim. Une mort atroce, qui incite à réclamer la mise en liberté de tous les félins d'Afrique. Malheureusement, entre les conflits locaux, la pauvreté des habitants et la chasse traditionnelle, leur destin ne serait guère plus enviable.

"Les lions mangent quoi ?", les questionne une guide ". "Du foutou - une purée de manioc consommée en Afrique de l'ouest -, répond d'une voix fluette une fillette de 5 ans tout au plus", provoquant le sourire de l'accompagnatrice. La marmaille s'éparpille ensuite, terrorisée, quand l'un des carnivores s'approche du grillage. 

"Les lions sont morts sous nos yeux parce qu'on n'avait pas de quoi leur donner à manger. Ils ne mangent que de la viande. Or nous-mêmes, nous ne savions pas comment nous nourrir", se souvient le soigneur Alexis Oulaye.

Le quartier du zoo, pendant la bataille d'Abidjan, fut l'un des points les plus chauds de la ville. Plus de 3.000 personnes périrent en cinq mois et des dizaines de milliers d'autres durent fuir de chez elles en raison des troubles nés du refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara. Les animaux n'étaient alors pas une priorité.

CAN, l'éléphante du zoo - ainsi baptisée car elle est née en 1992, année où la Côte d'Ivoire remporta sa première Coupe d'Afrique des nations de football - a pu être préservée. Tout comme l'hippopotame ou les singes. "Nous venions très tôt le matin pour couper l'herbe et les régimes de banane à donner aux animaux. C'est comme ça qu'on a sauvé les herbivores", raconte M. Oulaye. Les deux hyènes ont aussi survécu miraculeusement en étant nourries au "pain pourri", selon le soigneur. "Mais les lions sont morts de faim", s'attriste-t-il.  La dernière lionne, Lala, éthiopienne d'origine, a tenu jusqu'au lendemain de la crise en avril 2011. Pour s'éteindre après avoir été enfin alimentée

L'arrivée de trois félins sud-africains relève dès lors du "symbole de la reprise, du repeuplement du zoo", se félicite Samouka Kané, son directeur. L'achat et le transport des lions a coûté 50 millions de francs CFA (environ 76.000 euros), selon le ministre des Eaux et forêts, Mathieu Babaud Darret, qui espère "des bébés" lionceaux sous peu, vu qu'ils sont "dans leur période de maturité sexuelle". D'autres animaux devraient suivre. Trois zèbres sont annoncés en avril, puis des girafes et d'autres félins à une date non précisée par le ministre, afin de créer un "mini-safari" au cœur de la capitale économique ivoirienne.

Le zoo d'Abidjan, le seul du pays et l'un des plus importants d'Afrique de l'ouest, est "pour l'instant" davantage "une ménagerie", constate son directeur. "Il deviendra un zoo quand nous l'aurons porté aux normes internationales, c’est-à-dire quand les animaux qui sont en cage quitteront ces dernières pour aller dans des espaces semi-naturels, clôturés, qui ne donneront pas l'impression qu'un chimpanzé est en prison", ajoute-t-il. 

En attendant ce moment, les premiers spectateurs se ravissent du spectacle des trois lions. Venue tout spécialement pour les contempler, la jeune Honorine se dit "en joie". "Les lions, je les vois tout le temps à la télé mais je n'en avais jamais vus en vrai. Je suis bénie", sourit-elle. 

En espérant que l'histoire ne se répète pas, ni pour les hommes, ni pour les lions.


Sciences et avenir 3/4/2015

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Abidjan (AFP) - Le reptile, effrayé par un soigneur, court, pataud, sur ses minuscules pattes, pour se cacher dans une flaque d'eau peu profonde. Au zoo d'Abidjan, une pouponnière à crocodiles d'une espèce africaine en danger accueille 18 jeunes pensionnaires nés à l'été 2014.

Leur petite cage a été récemment construite près de l'enclos hébergeant leurs parents, 37 adultes à l'allure redoutable. Les bébés "ressemblent à des lézards!", s'écrie Keren, 8 ans, en les pointant du doigt. "Je me demande pourquoi les petits crocodiles ont la queue si petite, alors que les gros crocodiles qui dépassent 2 mètres, eux, ont de longues queues...", s'interroge Nabila, 10 ans.

 Mecistops cataphractus, faux-gavial d'Afrique à l'aquarium de la porte dorée à Paris. Thesupermat CC BY-SA 3.0. Cette espèce vit dans des rivières bordées par une épaisse végétation. Certains rares individus ont été trouvés sur la côte maritime ce qui indiquerait une légère tolérance à l'eau de mer.

La différence de taille est effectivement saisissante. Et apercevoir des bébés crocodiles n'est pas si fréquent. André Zoh, le soigneur qui s'occupe d'eux depuis 2007 au zoo d'Abidjan, n'en avait jamais vu auparavant. "Avant, il y avait des naissances. Mais les petits étaient dévorés par le reste des crocodiles", explique-t-il, tout en saisissant entre le pouce et l'index l'un des bébés, incapable de mordre ou de remuer pour se défendre.

Ce projet de pouponnière pour reptiles a été lancé dans les années 1980 pour aider à la conservation du "faux gavial" africain, un crocodile à long museau qui vit en Afrique centrale et de l'ouest, une espèce en danger, explique Samouka Kané, le directeur du zoo.

 Faux-gavial d'Afrique. Leyo cc by-sa 2.5. Mecistops cataphractus, unique représentant du genre Mecistops, est une espèce de crocodiliens de la famille des Crocodylidae. En français cette espèce est nommée Crocodile à nuque cuirassée ou Faux-gavial d'Afrique.

Suspendu en 1999 "faute de financements", alors que la Côte d'Ivoire s'apprêtait à entrer dans une décennie de crise politico-militaire sanglante (1999-2011), il a été réactivé en 2014 dans l'objectif de "multiplier le nombre d'animaux" et "in fine essayer d'en relâcher quelques-uns" pour "repeupler la nature", ajoute M. Kané.

En mai-juin 2014, les soigneurs du zoo sont ainsi partis à la chasse aux œufs de crocodiles. Accroupis dans le grand enclos, ils les ont découverts, après avoir creusé délicatement à la main dans de gros tas de sable et de végétaux, où leurs mères les avaient cachés. Les dizaines d'œufs récoltés ont ensuite été placés dans des couveuses rudimentaires : de vieilles caisses de réfrigérateurs maintenues à une température constante. Parmi ces oeufs, 22 ont éclos et 18 ont survécu. "Un taux satisfaisant", affirme Matthew Shirley, un spécialiste des crocodiles à Abidjan. 110 œufs ont été récoltés cette année.

 Un bébé crocodile entre les mains d'un soigneur le 24 juillet 2015 au zoo d'Abidjan (c) Afp

Les "crocodilos", comme les surnomme le directeur du zoo, ont doublé de taille en un an, passant de 27 à 54 centimètres de long, queues comprises, remarque M. Shirley, qui travaille pour la Fondation de conservation des espèces rares. "Nous espérons qu'ils atteindront un mètre en trois ans. Mais peut-être que cela en prendra dix", dit-il.

Mais un tel projet coûte cher, trop cher, pour le zoo. La petite cage des "crocodilos" a d'ailleurs dû être construite par des bénévoles. Quant à l'alimentation des adultes, elle est en partie assurée par une entreprise d'élevage de poissons, qui fournit chaque jour des dizaines de kilos de poissons morts.

Un projet de partenariat avec le zoo de San Diego, qui permettrait de régler ces problèmes financiers, est en discussion depuis plus d'un an. Les négociations traînent par "manque d'efficacité des autorités", dont certains membres cherchent aussi à maximiser "leur intérêt personnel", peste une source proche du dossier, alors que le temps presse pour cette espèce de crocodiles en danger.

 Toutes les populations du faux-gavial d'Afrique sont inscrites à l'annexe I de la Cites depuis 1992. On estime qu'il existe environ 50 000 individus mais cette espèce demeure encore assez mal connue et des populations peuvent être ignorées. L'espèce, qui souffre d'une chasse excessive, ne semble pas en danger dans l'immédiat. L'inscription à la Cites permettant de protéger les populations existantes..  Photo : Thesupermat GFDL. 

Le faux gavial africain a été chassé "massivement" dans les années 1960 à 1980 pour sa peau, notamment en Côte d'Ivoire, puis fragilisé par la déforestation, qui a détruit son habitat. "Il ne doit pas rester plus de 400 à 500 faux gavials dans toute l'Afrique de l'ouest, du Nigeria à la Gambie", estime Matthew Shirley. L'impact des réintroductions permises par le zoo d'Abidjan pourrait être significatif. Et le temps presse, l'espèce est répertoriée par l'UICN comme étant en danger critique d'extinction (CR)


Sciences et avenir 4/9/2015 - Wikipedia

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