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Admin-lane

Les chimpanzés aussi savent traverser en toute sécurité

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Les chimpanzés nous prouvent une fois de plus leur adaptabilité. Entraide, estimation de la fréquentation de la voie... Ils ont mis au point tout un système pour traverser la route en toute quiétude.

Avec le développement du tourisme et de l’industrie, les routes se multiplient en Afrique. Bien souvent, les animaux en font les frais, victimes de collisions et d’écrasements. Une équipe de scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) de Paris s’est penchée sur la façon dont les chimpanzés (Pan troglodytes schweinfurthii) font face au morcellement de leur habitat par ces bandes d’asphalte.

 Les chimpanzés traversent plus vite une route quand ils sont nombreux à devoir le faire. ©️ Gerard Lacz/Rex Feat/REX/SIPA

Pendant 29 mois, Marie Cibot et ses collègues ont observé les réactions de 122 chimpanzés face à une route à fort passage en Ouganda, dans la région de Sebitoli (Parc national de Kibale). Ceux-ci ont eu des réactions étonnantes : 92 % d’entre eux ont regardé à gauche ou à droite ou les deux avant et pendant la traversée, indiquant que les singes sont bien conscients du risque qu’elle représente. 57% ont même traversé la route en courant. Au sein du groupe, tous ne s’exposent pas autant au danger. Les individus les plus vulnérables (blessés, mères allaitantes, jeunes) franchissent beaucoup moins la voie que les plus vigoureux. Face au risque létal, un système de vigilance se met en place et 20% au moins des individus vérifient que tous les membres du groupe sont bien là quitte à attendre un retardataire.

 TheFriendsAndAi 15/3/2012


En comparant cette étude à celle de Kimberley Hockings, du centre de recherche en anthropologie de Lisbonne (Portugal) menée sur une route peu fréquentée de Bossou (Guinée) les chercheurs ont pu observer des variations dans la façon dont les primates appréhendent la route. "À Sebitoli, les chimpanzés avaient tendance à se séparer en petits sous-groupes quand ils traversaient, alors que les chimpanzés de Bossou traversent souvent – mais pas systématiquement– à la file indienne", explique Hockings. "Cela pourrait être dû à un trafic plus intense et une vitesse de circulation plus grande à Sebitoli, qui obligeraient les chimpanzés à se diviser (en petits groupes, ndlr)."

Les chercheurs espèrent qu’une meilleure compréhension de la traversée des routes par les chimpanzés pourra permettre au gouvernement ougandais d’adapter ses structures au passage des animaux. Notamment, évoque Marie Colbit, par la pose de ponts ou encore par des aménagements : dos-d’âne, limitation de vitesse… "Les infrastructures routières se répandent en Afrique pour soutenir le développement régional […] et étudier les adaptations des chimpanzés face à la traversée de routes représente une façon de réduire le risque de collision". explique Colbit. 


Sciences et avenir 20/4/2015

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