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Admin-lane

Les babouins passent plus de temps avec ceux qui leur ressemblent

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L'homme s'entoure souvent de personnes avec lesquelles il partage des points communs. Chez le babouin, c'est pareil !

Qui se ressemblent s'assemblent, dit-on. Pour ce qui est de l'espèce humaine, chacun aura pu le constater. Mais chez les singes ? Ces animaux sociaux s’organisent-ils, comme nous, sous forme de groupes d'individus partageant des points communs ? 

 Les babouins chacma s'échangent davantage d'informations lorsqu'ils ont des points communs tel que le rang social. ©️ SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Pour répondre à cette question, des chercheurs de l'université de Cambridge ont étudié les babouins chacma (Papio ursinus) durant 6 ans au Tsaobis Nature Park en Namibie. Ils ont identifié quelques points de comparaison pour analyser les groupes : l'âge, le rang social, le sexe, le côté audacieux. L'étude, publiée le 13 mai 2015 dans la revue Royal Society of Open Science, démontre ainsi que les babouins passent effectivement plus de temps ensemble lorsqu’ils se ressemblent.

Les chercheurs sont partis de l’hypothèse que plus on apprécie quelqu’un, plus on noue de liens forts avec lui. Du coup, ils ont analysé d’une part les individus se toilettant mutuellement, et d’autre part ceux restant à proximité les uns des autres, à moins de 5 mètres de distance (le maximum pour pouvoir échanger). Ainsi, les babouins participant à l'épouillage ont, dans la plupart des cas, un "paramètre" en commun : dans 88% des cas, les singes se toilettant ont le même âge ou le même rang social et, dans 67% des cas, ils sont les plus audacieux du groupe (les chercheurs ont regardé le temps mis par chaque singe pour goûter une nourriture inconnue). Cependant, le sexe n'a pas d'influence, les mâles et les femelles passant autant de temps ensemble qu'entre membres de même sexe.

Hors épouillage, il en va autrement. Ainsi, les individus impliqués dans des "relations de proximité" (c'est-à-dire séparés par moins de 5 mètres, comme dit plus haut) avaient moins de paramètres en commun. Ainsi, les deux individus partageaient le même rang social que dans 63% des cas, étaient tous les deux aventureux dans seulement 33% des cas, et seulement 25% d'entre eux avaient le même âge ! Mais cette "homophilie" - la préférence de s'associer avec les gens qui nous ressemblent- durant le toilettage peut avoir une influence sur la transmission de l'information au sein du clan.

Les biologistes ont également étudié la propension à générer de l'information ou à l'exploiter chez les babouins chacma

Afin de mesurer l’influence de ce trait, les chercheurs sont partis de l’hypothèse qu’un individu est plus apte à obtenir une information s'il passe du temps avec l'autre. L'expérience a montré qu'effectivement les individus acquièrent l'information auprès des babouins avec lesquels ils s'associent le plus souvent, comme au moment de l'épouillage

De plus, les individus se toilettant ensemble sont souvent tous les deux générateurs ou exploiteurs d’informations. Ainsi, l’homophilie permet une transmission de l'information rapide... mais seulement au sein de la "cellule d'épouillage". Celle-ci devient donc la première source d'information, mais elle a besoin de passer ensuite par des relations de voisinage pour toucher toute la tribu.  En cela, les liens "hétérophiles", c'est-à-dire entre gens différents, sont également primordiaux

Car la diffusion de l’information est importante puisqu'elle facilite les décisions concernant le mouvement, la prédation, la reproduction et le choix du partenaire. Ainsi, homophilie et hétérophilie vont de pair chez les babouins. Comme chez l’homme. 


Sciences et avenir 15/5/2015

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