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Norvège: l'ours polaire, un voisin encombrant pour les scientifiques

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Ny-Alesund (Norvège) (AFP) - "Si vous voyez un ours, entrez dans n'importe quel bâtiment et appelez le gardien, son numéro est indiqué sur chaque téléphone", martèle Katherin Lang, responsable de la base franco-allemande à Ny-Ålesund, aux scientifiques arrivant en mission dans l'Arctique norvégien.

Dans cet ancien village de mineurs dédié à la science, sur l'île du Spitzberg, les bâtiments ne sont pas fermés à clé pour pouvoir s'y réfugier à tout moment. Deux jours plus tôt, quatre plantigrades (deux femelles et leurs deux petits) ont été vus à quatre kilomètres des habitations, en train de manger un morse qui s'était échoué.

 maartenloonen 18/6/2013


Une séance d'entraînement au tir est d'ailleurs obligatoire pour les nouveaux venus.

Car la règle est stricte : interdiction d'aller au-delà des principaux bâtiments du village sans être armé. Une consigne qui vaut d'ailleurs pour tout l'archipel du Svalbard, environ une fois et demi plus grand que la Suisse et où vivent approximativement 3.000 ours polaires.

"Le fusil, c'est le passeport pour sortir du village, résume avec un sourire Sébastien Barrault, mais cela doit être le dernier recours". Seul un danger imminent peut légitimer un tir sur cet animal protégé depuis 1973, après avoir été abondamment chassé.



Même armé d'un fusil, chacun espère éviter de croiser l'animal emblématique de l'Arctique : un ours adulte pèse plusieurs centaines de kilogrammes et peut atteindre, sur de courtes distances, 40 km/h !

En cas de confrontation, "il ne faut surtout pas courir", recommande Sébastien Barrault, mais plutôt "faire du bruit", avec un pistolet d'alarme qui tire des pétards ou par tout autre moyen. "Très souvent, il va se détourner, mais un ours affamé ou une femelle avec son petit sont beaucoup plus dangereux", souligne-t-il.

Cette présence potentielle de l'ours est "un cauchemar" pour Maarten Loonen, un ornithologue néerlandais qui fréquente Ny-Ålesund depuis plus de 20 ans. D'autant qu'il travaille avec plusieurs étudiants l'été pour observer notamment les oies migratrices et les sternes de l'Arctique. "Dans la mesure du possible, nous partons à deux", raconte ce spécialiste, sans masquer sa peur de l'animal, même s'il n'en voit que très rarement. "Je dis à mes étudiants : +L'ours polaire vous voit comme une proie potentielle (...) dans ce paysage de toundra, il vous repère et évalue la situation+", poursuit l'ornithologue.

Auparavant, l'ours n'était pas aussi présent dans cette partie occidentale de l'île du Spitzberg, se souvient-il. "En 1988, il n'y avait pas de consignes particulières, j'allais camper seul et sans fusil."

La plupart des plantigrades du Spitzberg, la plus grande île de l'archipel du Svalbard, vivent plutôt dans l'est, des régions plus froides où la banquise est davantage présente.

"Depuis quelques années, les ours explorent de nouveaux territoires", confirme Sébastien Barrault, et "désormais, ils viennent davantage près de Ny-Ålesund". Toutefois, dit-il, aucun incident sérieux n'a jamais impliqué un habitant de ce complexe.

Au Svalbard, cinq attaques mortelles d'ours ont été répertoriées ces quarante dernières années et, ce printemps, un touriste tchèque a été blessé.

Le dimanche 26 juillet, une femelle et un petit ont carrément traversé Ny-Ålesund. C'était au petit matin et le "roi de l'Arctique" a rapidement passé son chemin.


Sciences et avenir 9/8/2015

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