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Méconnu et menacé, le dugong est surveillé de près en Nouvelle-Calédonie

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Avec son gros nez et sa bouche qui semble toujours sourire, le dugong est un mammifère marin au physique sympathique mais à la notoriété modeste. Menacé, l'animal fait l'objet en Nouvelle-Calédonie, où vit l'une des dernières populations de la planète, d'un strict plan de préservation.

«La présence de dugongs dans le lagon calédonien est un facteur qui a contribué à l'inscription des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie au patrimoine de l'humanité de l'Unesco en 2008», indique Damien Grima, membre de l'Agence des aires marines protégées (AAMP) de Nouméa.

 Un dugong et son petit. Wikimedia Commons / domaine public

Avec l'Australie et le Golfe Persique, l'archipel du Pacifique sud abrite l'une des trois dernières colonies de dugongs au monde, forte d'environ un millier d'individus.

Considéré comme «vulnérable» par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), l'animal présente un risque élevé d'extinction et il est de ce fait, depuis 2010, au centre d'un plan de conservation en Nouvelle-Calédonie.
Surnommé «la vache marine» ou «le jardinier des mers», le dugong se nourrit exclusivement de plantes et de fleurs des herbiers marins et vit dans le lagon entre 2 et 20 mètres de profondeur.

Non migrateur, le mammifère de la famille des siréniens est présent au large de la côte ouest et du nord-est de la Grande Terre. Possédant un ancêtre commun avec l'éléphant, le grassouillet dugong, qui pèse entre 300 et 400 kilos, dispose de petites défenses plantées dans son museau moustachu, que les plaisanciers calédoniens voient parfois surgir des flots. Il est discret, il a une queue échancrée comme les baleines et les dauphins, mais il ne plonge pas et donc ne la montre pas, ce qui le rend moins populaire», observe Damien Grima.

La première phase du plan de conservation a été consacrée à mieux connaître l'animal, et notamment à compter sa population en Calédonie, qui n'avait jusqu'alors jamais fait l'objet d'études.

«Ce programme, qui regroupe collectivités et associations, a entre autres permis de financer la thèse d'un étudiant sur les dugongs dont les résultats vont déboucher sur de nouvelles actions», indique Théa Jacob, chargée du programme milieux marins à l'antenne du WWF (Fonds mondial pour la nature).

La capture du dugong est par ailleurs strictement interdite sur le Caillou et passible d'une amende allant jusqu'à 8.000 euros et de six mois de prison. En dépit de la consommation de sa viande jadis, lors de cérémonies coutumières mélanésiennes, aucune dérogation n'est accordée.

«Au-delà de la mort non naturelle de cinq individus par an, la population décline», souligne Damien Grima, qui coordonne le «plan d'actions dugong». L'expert souligne que les femelles n'ont que 5 à 6 petits au cours de leurs 60 à 70 ans d'existence.

En-dehors de rares cas de braconnage, le dugong est menacé par les prises accidentelles dans les filets de pêche et surtout par le fort développement de la navigation de plaisance. «Les collisions ou les coups d'hélice sont un risque, tandis que les ancrages détruisent les herbiers», note Théa Jacob.

La sédimentation consécutive au ruissellement des sites miniers ou à l'érosion des sols endommage également le garde-manger du mammifère.

Au début des mois chauds en septembre, les associations ont organisé dans les marinas une journée de sensibilisation auprès des plaisanciers, avec dépliants et gadgets à l'effigie du dugong. Dans les écoles primaires, des opérations sont également menées avec vidéos, livres et puzzles pour faire connaitre la précarité de l'espèce.



20 Minutes 21/10/2015

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