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Admin-lane

Chez les singes hurleurs, crier fort n'est pas forcément un atout de séduction

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Des chercheurs de l'Université de Cambridge viennent de démontrer que les mâles aux vocalises les plus puissantes sont aussi les moins virils. En cause, un compromis inévitable entre le développement des organes vocaux et celui des organes génitaux.

L'objet de l'étude peut prêter à sourire, et pourtant, il nous renseigne sur une question qui n'avait pas été abordée jusque là par les spécialistes. Ceux-ci révèlent dans la revue Current Biology que les singes hurleurs, connus pour être capables de pousser des cris jusqu'à 16 kms selon les espèces, sont aussi moins bien dotés sexuellement au regard de la gravité de leur coffre. En clair, il est désormais raisonnable d'affirmer que plus leurs vocalises sont graves et puissantes... moins ils sont "virils". 

Un singe hurleur roux (Alouatta seniculus) dans la forêt amazonienne du Pérou (Padre Cocha, Iquitos, Loreto). Alessandro Catenazzi ccby-sa2.5

Pour arriver à ce (drôle) de constat, les chercheurs ont collecté les données comparatives de neuf des dix espèces reconnues de singes hurleurs et modélisé en 3D pas moins de 255 os hyoïdes de primates (cet os est situé au-dessus du larynx et en dessous de la langue). S'en est suivie une batterie de mesures telle que le poids, la longueur du crâne, le nombre mâles par groupe, le volume des canines mais aussi le plus étonnant: celui des testicules. Résultat : les primates hurleurs aux capacités vocales les plus impressionnantes dues notamment à la taille de leur os hyoïde doivent déplorer une taille de testicules plus modeste que celle de leurs congénères.

Pour Jacob Dunn, le spécialiste des primates qui a piloté les recherches, les singes qui possèdent ainsi des organes vocaux particulièrement développés sont aussi ceux qui produisent moins de sperme. D'où une concurrence acharnée pour s'attirer les faveurs de ces dames. 

En effet, lorsque les espèces comptent un seul groupe de mâles, ces derniers présentent un os hyoïde important et des testicules de petite taille. Inversement, dans les groupes où le nombre de mâles est plus important, l'os hyoïde est de moindre importance et la taille des testicules augmente, ce qui marque aussi une compétition plus franche pour la production de sperme. 

Selon les chercheurs, ce compromis organe génitaux-organes vocaux s'expliquerait par une question d'énergie : trop concentrée sur le développement de la puissance et des organes vocaux, elle ne saurait en parallèle favoriser le développement des testicules.


Sciences et avenir 25/10/2015

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