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La trompe de l'#éléphant : un véritable outil souffleur pour rapprocher la nourriture

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Une vidéo montre que, comme un souffleur de feuilles, la trompe des éléphants leur sert à rassembler de la nourriture et à la rapprocher d'eux. Il ne reste plus aux pachydermes qu'à s'en saisir.

Les éléphants peuvent moduler leur souffle pour atteindre une nourriture inaccessible. Certes, ce comportement avait déjà été observé par le passé - y compris par Charles Darwin - mais il n'avait jamais été testé dans un cadre expérimental à ce jour. Afin de réaliser cette expérience, les scientifiques de SOKENDAI (le Collège doctoral de recherche avancée, université de Hayama, au Japon) et de l'Université de Kyoto ont étudié deux éléphantes d'Asie (Elephas maximus), Mineko et Suzuko, vivant au zoo de Kamine (près de Hitachi, au nord-est du pays). Leur hypothèse : plus loin se trouvait un morceau de nourriture, plus fréquemment les éléphants souffleraient de l'air avec leur trompe pour le rapprocher d'eux.

 ViewVA 6/11/2015


Pour tester cette théorie, les chercheurs ont numériquement tracé une grille dans un fossé entourant l'enceinte des éléphants (voir le zoom en bas à droite dans la video ci-dessous). Sur cette "grille virtuelle", ils ont ensuite placé un aliment (pomme, bambou, foin, feuilles ou pommes de terre) à un endroit différent pour chaque test. Les scientifiques ont enregistré le comportement des éléphants pendant près de 32 jours, durant lesquels ont eu lieu 128 essais. L'utilisation de la trompe comme un engin souffleur a été considérée à partir du moment où un souffle était audible et se terminait lorsque l'animal saisissait la nourriture ou abandonnait. L'équipe japonaise a ensuite analysé la fréquence et la durée de souffle, la position et la forme des trompes des éléphants, et leur succès en suivant le mouvement de l'aliment sur la grille.

Leurs résultats révèlent que, en moyenne, il a fallu trois jets d'air pour les éléphants afin d'atteindre l'aliment inaccessible à l'origine. De plus, les pachydermes étaient moins susceptibles de présenter ce comportement si la nourriture était à proximité. Mineko, la femelle dominante, était plus compétente : elle parvenait mieux à ajuster la position de sa trompe pour cibler l'air à un point précis de façon à pousser l'aliment dans la bonne direction (la sienne !). 

Selon Kaori Mizuno, l'auteur principal : "En soufflant de l'air à travers leur trompe pour obtenir une nourriture inaccessible, les éléphants semblent présenter une compréhension approfondie de leur environnement physique. Leurs compétences pour manipuler l'air pourrait être liée à l'habitude qu'ont les éléphants à souffler pour se réconforter et lors de communication acoustique". Reste à définir si, en l'utilisant de cette manière, le souffle d'un éléphant pourrait être défini comme un "outil", au même titre que les bâtons utilisés par les chimpanzés pour attraper des fourmis. Les auteurs concluent que leur étude offre l'occasion de repenser de façon critique la définition même d'un "outil", mettant l'accent sur le processus cognitif derrière le comportement de résolution de problèmes, plutôt que l'utilisation d'un objet physique.


Sciences et avenir 18/11/2015

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