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Le pétrel tempête, un oiseau qui reconnaît ses parents... à l’odeur

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Publiant leurs travaux dans Animal Behaviour, des chercheurs franco-espagnols ont montré expérimentalement que les pétrels tempête d’une colonie nichant au large de l’Espagne identifiaient tout congénère directement apparenté rien qu’à l’odeur : sans doute un moyen d’éviter les accouplements consanguins.

L’équipe de Francesco Bonadonna, du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, vient de démontrer pour la première fois un phénomène de reconnaissance olfactive entre individus apparentés chez des oiseaux. Ces derniers lesquels étaient, jusqu’à présent, réputés se fier pour cela à leur vue et à leur ouïe. "La communication chimique étant la forme la plus ancienne et la plus simple de communication, […] il est logique que les oiseaux l’utilisent", remarque le Dr Bonadonna.

C’est la colonie de pétrels tempête nichant sur la petite île de Benidorm [ndlr. et non la ville touristique], au large des côtes espagnoles, qui a été choisie pour l’expérience. La colonie est étudiée depuis près de 20 ans, et tous ses représentants sont individuellement connus des ornithologues, qui savent donc qui est directement apparenté à qui. Des échantillons d’odeurs ont tout d’abord été récoltés sur divers individus (en utilisant des tampons). Puis, les chercheurs ont testé plusieurs spécimens en les confrontant à une sorte de labyrinthe en "Y" dont l’un des bras portait l’odeur d’un oiseau génétiquement apparenté, et l’autre bras l’odeur d’un individu "étranger".

Or, d'après les résultats publiés, presque tous les "cobayes" ont été spontanément attirés par l’odeur "étrangère". Selon les scientifiques, ceci permettrait aux oiseaux, qui reviennent nicher chaque année sur la minuscule île qui les a vu naître, et où ils côtoient donc géniteurs, frères et sœurs, d’éviter les accouplements consanguins. Une façon de détecter et de communiquer une "compatibilité génétique" face à un éventuel partenaire.

D’autant plus que les couples sont généralement fidèles pour la vie, et que toute erreur serait catastrophique… "Cette étude est renforcée par le fait que, en 18 ans d'étude de ces oiseaux, nous n'avons jamais trouvé un couple formé de deux oiseaux apparentés nidifiant ensemble", conclut le Dr Bonadonna.

Mais avant cette étude, l'équipe du Dr. Bonadonna avait déjà démontré que les pétrels de l'Antarctique étaient capable de reconnaître leur propre odeur ainsi que celle de leur partenaire sexuel. Une signature olfactive présente dans leur plumage leur permettrait également de reconnaître leur nid. Une recherche alors entreprise en 2007, dans l'archipel des Kerguelen, dans le sud de l'Océan Indien.


Volant au ras des vagues, le pétrel tempête donne parfois l'impression qu'il court sur la surface de l'eau. (crédit : cotinis - Flickr)


Cet oiseau pélagique est le plus petit des oiseaux de mer d'Europe, où il est protégé. Il se nourrit d'organismes marins planctoniques, de petits déchets de poisson et même d'huile de poisson surnageant en surface. Bien que les populations européennes de cet oiseau semblent stables, celles vivant en Méditerranée ont subi un déclin marqué...




Maxisciences 22/07/2012

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