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BelleMuezza

Un papillon de nuit qui utilise ses phéromones pour aider les chenilles à manger

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Les chercheurs de l’Inra viennent de découvrir que les phéromones sexuelles émises par un papillon de nuit permettaient d’orienter les chenilles de la même espèce vers des sources de nourriture. Ce mécanisme favorise la recherche alimentaire des larves et ouvre la voie à de nouvelles pistes pour lutter contre les insectes nuisibles.

Publiée hier dans la revue Nature, l’étude des chercheurs de l’Inra de Versailles-Grignon montre comment un papillon de nuit, la noctuelle Spodoptera littoralis, utilise ses phéromones sexuelles pour perpétuer l’espèce. Particulièrement étonnants, les résultats révèlent que, contre toute attente, la chenille, qu’elle devienne ensuite un papillon mâle ou femelle, est attirée par la phéromone sexuelle de son espèce. Mais si on pourrait croire que la détection de ces substances est réservée à l’adulte, il n’en est rien.

D'après les découvertes faites par les chercheurs, la détection des odeurs a lieu au niveau des antennes, par l’intermédiaire des neurones olfactifs contenus dans des soies appelées sensilles. Les chercheurs ont alors mis en évidence que la larve de la noctuelle est préférentiellement attirée par une source de nourriture quand celle-ci contient des phéromones sexuelles. Ainsi, les scientifiques suggèrent que les chenilles associent ce signal chimique à la nourriture qu’elles consomment à l’éclosion. D'autant plus que l’organe qui permet à la femelle de déposer les œufs (ovipositeur) et la glande phéromonale sont tout proches.


Une chenille Spodoptera littoralis (Crédits : David Marquina Reyes - Flickr)


Ce signal olfactif pourrait donc jouer un rôle autre que sexuel pour les chenilles, selon l'étude. Il permettrait de simplifier la recherche de la plante idéale à consommer car celle-ci serait indirectement "choisie" par la femelle. Bien qu'elles nous en apprennent plus sur le fonctionnement de ces insectes, ces découvertes pourraient aussi par la suite mener à améliorer la protection intégrée des végétaux en permettant de mieux lutter contre les chenilles herbivores.

C’est le cas de la Spodoptera littoralis dont les larves ravagent les cultures agricoles dans tout le sud du Bassin méditerranéen (notamment de coton en Egypte son pays d’origine, mais également de tomate, maïs, légumes et piment doux) et les cultures sous serres du nord de l'Europe (plantes ornementales surtout). Elle est ainsi l'une des espèces les plus fréquemment interceptées sur les plantes ornementales importées.


MAXISCIENCES 09/09/2012

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