Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Une étude choc relance le débat sur la toxicité des OGM

Messages recommandés

Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto: une étude choc de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés, au moment où la France se bat contre leur culture en Europe.

"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement et plus complètement que par les gouvernements et les industriels. Or les résultats sont alarmants", résume Gilles-Eric Séralini, professeur à l'université de Caen, pilote de l'étude.

Dans le plus grand secret, les universitaires de Caen ont suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins ainsi que 200 rats qu'ils ont répartis en trois grands groupes:

- le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul,
- le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde,
- et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide.


Le maïs était introduit au sein d'un régime équilibré dans des proportions représentatives du régime alimentaire américain.

"Le premier rat mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. La première femelle huit mois avant. Au 17e mois, on observe cinq fois plus de mâles nourris avec 11% de maïs (OGM) morts", détaille le professeur, qui a déjà signé plusieurs études sur le sujet, mais sur la base de données sur 90 jours fournies par les industriels.

L'étude devait être mise en ligne mercredi à 15H00 par la revue "Food and Chemical Toxicology", qui a déjà publié des études de Monsanto affirmant la non toxicité des OGM.

Si les chercheurs ont travaillé en même temps sur le maïs OGM NK603 et le Roundup, deux produits commercialisés par Monsanto, c'est que les OGM agricoles sont modifiés pour tolérer ou produire des pesticides: 100% des OGM cultivés à grande échelle en 2011 sont des plantes à pesticides, selon M. Séralini.

"Les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits", résume le chercheur, qui fait ou a fait partie de commissions officielles sur les OGM dans 30 pays.

Les universitaires ont observé par exemple une mortalité deux à trois fois plus élevée chez les femelles traitées et deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes. "A la dose la plus faible de Roundup (...) on observe 2,5 fois plus de tumeurs mammaires", souligne le professeur.

"Le crime, c'est que ça n'ait pas été testé avant, que les autorités sanitaires n'aient pas exigé des tests plus longs alors qu'on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde", a commenté M. Séralini. Selon lui, le NK603 n'avait jusqu'alors été testé que sur une période de trois mois et c'est la première fois que le Roundup est testé sur le long terme avec ses adjuvants.

L'étude, qui faisait initialement l'objet d'un embargo jusqu'à mercredi 15H00, n'a pas tardé à susciter de nombreuses réactions. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a plaidé pour des procédures d'homologation des OGM au sein de l'UE "beaucoup plus strictes".

Figure emblématique de la lutte contre les OGM en France, l'eurodéputé vert José Bové a demandé à Bruxelles de "suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture" accordées à deux OGM en Europe.

L'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), a affirmé en revanche que les "nombreuses études qui ont évalué les effets à long terme des OGM (...) n'ont jamais révélé d'effets toxiques". Son président Marc Fellous avait été condamné en 2011 à Paris pour avoir diffamé M. Séralini qui a depuis porté plainte pour faux et usage de faux contre lui.

L'étude a coûté plus de 3 millions d'euros, financés notamment par les fondations Ceres et la Fondation Charles Leopold Meyer pour le progrès pour l'homme. Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), "indépendant des compagnies de biotechnologies" et dont M. Séralini préside le conseil scientifique.

L'étude doit s'accompagner le 26 septembre d'un film, "Tous cobayes", qui rend compte de cette expérience, ainsi que d'un livre chez Flammarion.



-----> Je fais partie des consommateurs qui regardent l'étiquettage des produits et ai systématiquement écarté de ma consommation et celle de ma famille tous les produits contenant du soja, de la lécitine de soja et toutes les viandes nourries avec ces aliments.... quand ceux-ci étaient indiqués... puisque la législation dans ce domaine est plus récente ! La durée des courses en est inévitablement allongée, mais... De la même manière, je ne consomme plus depuis longtemps des aliments contenus dans du plastique. Je privilégie le verre qui, s'il est plus lourd, est recyclable...


SCIENCES ET AVENIR 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris et Bruxelles ont saisi mercredi leurs autorités sanitaires respectives après la publication le jour même d'une étude choc de chercheurs français montrant des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM de Monsanto importé en Europe.

La Commission européenne a annoncé en début d'après-midi le gel de l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée à Monsanto pour un autre OGM, le MON 810, en attendant l'avis de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l'étude rendue publique dans la matinée. Le MON 810 est l'un des deux seuls OGM dont la culture est autorisée en Europe. L'autre est une pomme de terre.

Bruxelles a promis de "tirer toutes les conséquences" si l'EFSA estime qu'il ressort "des faits scientifiques nouveaux" de cette expérience d'envergure sur le NK 603, publiée dans la revue "Food and Chemical Toxicology" et dirigée par le professeur Gilles-Eric Séralini de l'université de Caen.

Paris, qui bataille depuis des mois auprès de l'Union européenne contre la culture d'OGM en Europe, a de son côté saisi l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses).

Le gouvernement français se dit prêt, en fonction de son avis, à demander à Bruxelles des "mesures qui pourront aller jusqu'à suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne du mais NK 603". Mais ses alliés d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) veulent beaucoup plus et ont demandé "la suspension des importations de tous les OGM".

Cela implique une politique de production des protéines en Europe car "nos bêtes dépendent à 25 à 30% du soja américain" en grande majorité transgénique, a ajouté le vice-président EELV du conseil régional et de la Confédération paysanne François Dufour, condamné en appel à Poitiers pour des fauchages.

Interrogée par l'AFP, la ministre EELV Cécile Duflot a estimé que "cette étude alerte légitimement la communauté scientifique".

Pour ses auteurs, il s'agit d'une "première mondiale", "alarmante" car ils ont évalué l'impact sur la santé d'un OGM et d'un pesticide "plus longuement et complètement que les gouvernements et les industriels" ne l'ont fait, a dit à l'AFP Gilles-Eric Séralini, qui est ou a été expert dans 30 pays sur le sujet. Les autorisations de commercialisation sont délivrées le plus souvent sur la base de tests sur 90 jours par les industriels, selon le scientifique qui pilote l'équipe "qui a le plus publié au monde sur les OGM".

... Cliquez ici pour lire la suite de l'article qui reprend le reste de l'article précédent sur la manière dont a été conduite l'étude...


SCIENCES ET AVENIR 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Sciences et Avenir revient sur l’étude publiée dans Food and chemical toxicology du 19 septembre, et selon laquelle le maïs génétiquement modifié de Monsanto, le NK 603, aurait des effets toxiques et délétères sur les rats.

Consomme-t-on le maïs OGM incriminé par cette étude en France ? Est-ce vraiment la plus longue étude jamais réalisée ? Peut-on transposer les résultats, obtenus sur des rats, à l'homme ? L'éclairage de la rédaction de Sciences et Avenir.

Deux à trois fois plus de mortalité chez les rats femelles. 2 à 5 fois plus de nécroses du foie chez les mâles. Les résultats d’une étude du CriiGen (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie GENétique) sur la toxicité à long terme de l’herbicide Round up et d’un maïs OGM, le NK 603, sont effrayants.

Pour y parvenir, les chercheurs ont fait cultiver, en Amérique du Nord, trois parcelles de maïs différents, qu’ils ont importé en France pour fabriquer des croquettes. Ils ont ensuite soumis 200 rats, pendant deux ans, à différents régimes alimentaires: du maïs conventionnel, du maïs conventionnel et de l’herbicide Roundup à faible dose en boisson, du maïs OGM NK 603 non traité au Roundup, et enfin du maïs OGM NK 603 traité au Roundup.

Résultats ? Les rats consommant des OGM, des OGMR (traités au Roundup) ou buvant du Round Up auraient connu des destins similaires : ils seraient morts plus rapidement, et plus massivement. Ils auraient tous développé davantage de tumeurs : les femelles parvenant jusqu’à l’âge de 24 mois-canonique chez ces animaux (lire ci-dessous) auraient ainsi développé de 50 à 80% de tumeurs mammaires et pituitaires en plus par rapport aux rates nourris de croquettes sans OGM.

Autrement dit, les effets du pesticide Round up seraient grosso modo les mêmes que celui de l’OGM seul…


1. QUEL EST LE MAÏS ÉTUDIÉ ?


Il s’agit du maïs NK 603, modifié pour tolérer l’herbicide round up, comme 80% des plantes génétiquement modifiées cultivées dans le monde. Autorisé à l’importation en Europe, il attend un feu vert pour sa culture. Lors de sa culture, il supporte sans périr d’ être arrosé round up, qui tue les mauvaises herbes alentours. C’est en cela qu’il diffère du maïs MON 810, qui produit lui-même une toxine Bt insecticide, pour se défendre contre la chrysomèle du maïs.



2. CONSOMME-T-ON CE MAÏS OGM EN FRANCE ?


Légalement, c’est possible, même si les maïs OGM sont interdits de culture en France. Le maïs NK603 a en effet été autorisé, avec une vingtaine d’autres plantes, à l’importation pour la consommation humaine et animale en Europe en 2004.

Selon l’Association générale de producteurs de maïs (AGPM), la demande européenne annuelle se situerait même autour de 60-62 millions de tonnes. Cependant, en pratique, il est peu probable que nous retrouvions du maïs NK603 dans nos assiettes françaises : La France est en effet auto-suffisante et est même exportatrice de cette céréale. Ce qui n’est pas le cas du Benelux, de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal, principaux pays importateurs à raison de 4 à 5 millions de tonnes par an.

Ces maïs proviennent-ils de semences génétiquement modifiées ? À priori oui, même s’il est difficile de l’affirmer puisqu’il n’existe aucune obligation légale de traçabilité. Mais on sait que 80% des exportations mondiales sont originaires de l’Argentine, du Brésil et des États-Unis, des pays cultivant majoritairement des OGM. Ainsi, 88% du maïs américain est OGM. En fait, en France, le principal produit OGM consommé, via l’alimentation animale, n’est pas le maïs mais le soja. Les 4,5 millions de tonnes de tourteaux importés tous les ans en France sont à 80% génétiquement modifiés.



3. QUI SONT LES CHERCHEURS DE L'ÉTUDE ?

Huit chercheurs ont signé cette étude : Gilles-Eric Séralini, Emilie Clair, Robin Mesnage, Steeve Gress, Nicolas Defarge, Manuela Malatesta, Didier Hennequin, Joël Spiroux de Vendômois.

Gilles-Eric Séralini, Emilie Clair, Robin Mesnage, Steeve Gress et Joël Spiroux de Vendômois sont rattachés à l’Institut de Biologie de l’université de Caen et au Criigen (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie Génétique). Gilles-Eric Séralini est en outre professeur de biologie moléculaire. Emilie Clair est une jeune chercheuse qui a passé sa thèse en 2011. Robin Mesnage et Steeve Gress sont étudiants dans le laboratoire de Gilles Eric Séralini. Quant à Joël Spiroux de Vendomois, c'est le président du Criigen. Il est médecin généraliste, homéopathe, acupuncteur et ostéopathe.

Manuela Malatesta est, quant à elle, spécialiste de microscopie électronique, rattachée à l’université de Vérone en Italie. Quant à Didier Hennequin, il est maitre de conférences à l’IUT de Caen.



4. EST-CE VRAIMENT LA PLUS LONGUE ÉTUDE JAMAIS RÉALISÉE SUR LES OGM ?

Non, en dépit de ce que prétend Gilles-Eric Seralini, c’est loin d’être le cas. Une étude coordonnée par Agnès Ricroch, chercheuse à AgroParisTech et publiée fin 2011, portait sur 24 études de toxicologie à long terme dont 12 transgénérationnelles (voir S&A mars 2012 "comment une étude a-t-elle conclu à l'innocuité des OGM?"). Cette méta-analyse incluait des travaux d’au moins deux ans et concluait à l’absence de risques pour la santé.

C’est d’ailleurs ce qui intrigue le plus les scientifiques extérieurs à l'étude rendue publique le 19 septembre: comment des résultats aussi énormes ont-ils pu échapper aux investigations des centaines de chercheurs qui travaillent depuis des années sur les OGM pour évaluer leur innocuité ? Pour le moment et en attendant que cette étude soit reproduite par d’autres équipes, le doute est donc de mise.



5. PEUT-ON TRANSPOSER SUR L'HOMME DES ÉTUDES FAITES SUR LES RATS ?

Si le rat est un animal modèle très commode qui a permis à la recherche et à la médecine d’avancer à grand pas, il est impossible de transposer stricto-sensu à l’espèce humaine des résultats obtenus chez ces rongeurs. Car, l’avantage de ces derniers pour la science tient essentiellement en deux mots : taille et longévité.

Petits, demandant peu d’espace et d’entretien, les rats ainsi que les souris se prêtent à merveille aux études statistiques qui nécessitent de larges cohortes. De plus, leur durée de vie limitée (2 à 3 ans maximum) permet d’étudier des maladies liées au vieillissement comme les cancers ou Alzheimer.

Il serait plus efficace d'effectuer les mêmes études sur des organismes plus proches de l'homme comme les chimpanzés. Mais ceci est beaucoup plus problématique, voire impossible, car leur durée de vie est proche de 45 ans: il est difficile d'envisager de les suivre sur un tel laps de temps.


6. L'ÉTUDE EST-ELLE CONTESTABLE ?

Les chercheurs qui nous ont livré leurs premières impressions expriment leurs réserves. À commencer par la non-publication de certaines données de l'expérience. Ainsi, les scientifiques pointent le manque d’informations sur la composition précise de la diète à laquelle les rats ont été soumis.

Par ailleurs, le type de rats employé (Sprague-Dawley) est connu pour développer facilement des tumeurs.

Critiquable également le faible nombre de rats par groupe. Seulement 10 ce qui fragilise les statistiques. Un protocole de la sorte demanderait une cohorte de 50 mâles et 50 femelles. Enfin, c’est une étude de toxicologie et de cancérologie. Or, aucun membre de l’équipe n’est spécialiste en toxicologie pas plus qu’en cancérologie...


7. QUE VONT FAIRE LES POUVOIRS PUBLICS ?

Aussitôt l'étude publiée, le gouvernement a saisi l’ANSES (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) qui devra examiner sans délai les résultats et auditionnera probablement ses auteurs avant de livrer ses conclusions dans plusieurs semaines. De son côté l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) a formé dans l'urgence un comité pour décortiquer l’étude mais là encore les conclusions ne seront pas connues avant plusieurs jours voire plusieurs semaines. « Si ces résultats sont exacts, il faut arrêter tous les OGM immédiatement ! » s’alarme Philippe Joudrier, biologiste et membre de l’AFBV.



Les rats testés dans l'étude publiée ce 19 septembre. Robin Mesnage/ université de Caen


SCIENCES ET AVENIR 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Sciences et Avenir a demandé à Gérard Pascal, toxicologue à l’INRA et spécialiste de la question des OGM de donner un premier avis sur la publication de l’équipe de Gilles-Eric Séralini sur la dangerosité des OGM.


SA : Après une première lecture de l’étude, quels sont les points qui vous semblent critiquables?

GP : d’abord il faut préciser que ce n’est qu’une première lecture de la publication et qu’il faudrait que j’y passe un peu plus de temps pour mieux l’analyser. Mais déjà, la première chose importante, c’est que durant toute ma carrière de toxicologue, je n’ai jamais vu de telles tumeurs sur des rats. Si l’expérience a été bien faite je n’aurais plus rien à dire. Mais je vous avoue que j’ai du mal à croire que des OGM puissent avoir un tel effet. Ces résultats spectaculaires soulèvent d’ailleurs plusieurs interrogations.


SA : Lesquelles ?

GP : Déjà, les rats utilisés appartiennent à une souche, Sprag Dowley, que je ne connais pas. Il faudrait vérifier toutes leurs caractéristiques physiologiques, anatomiques, leurs sensibilités naturelles à développer des tumeurs etc…

Un autre point important, est que la publication n’apporte aucune information sur la composition du régime alimentaire, outre les OGM. Or, cela peut avoir une incidence importante sur les résultats observés.



SA : Vous vous interrogez aussi sur les conditions d’expérimentation.

GP : En effet, l’endroit où ces expériences ont été menées n’est pas très clair. Est-ce à l’université ou dans un laboratoire privé ? C’est vraiment important car ce type de recherche exige une logistique lourde et coûteuse.

Je note aussi qu’il n’y a a priori aucun toxicologue dans l’équipe. Et la plupart des coauteurs sont de jeunes chercheurs, voire des étudiants. Or, la toxicologie exige beaucoup d’expériences. Figure aussi parmi les auteurs, Manuela Malatesta, qui est une excellente spécialiste de la microscopie électronique et qui a donc dû produire les images de microscopie présentées dans l’article. Mais il faut préciser que pour l'instant toutes les publications que cette chercheuse a produite sur les OGM ont été démontées par la communauté scientifique en raison de protocoles inappropriés.


SA : Est-ce que les résultats vous semblent contestables ?

GP : Difficile de se prononcer car la publication ne fournit quasiment aucun chiffre, avec leurs variations. Il y a juste des graphiques. Mais cela ne suffit pas pour se faire une opinion. Quand bien même, il y aurait des données complètes, il faudrait refaire l’expérience pour voir si ces résultats se confirment. En toxicologie, on ne peut pas se prononcer sur une seule étude.


SA : Selon vous quelles seront les conséquences de ces travaux ?

GP : Si les résultats se confirment, c’est le scoop du siècle. Et dans ce cas il faudrait interdire les OGM dans le monde entier. Mais nous n’en sommes pas là. J’étais en réunion au ministère de la recherche cet après-midi pour tout autre chose, mais forcément cette annonce a pas mal alimenté les discussions.

Nous pensons qu’il faut nommer une commission d’enquête sur le laboratoire dans lequel les expériences ont été faites. Il faut récupérer toutes les données, les cahiers de manip, l’historique des incidents qui ont pu se produire pendant ces deux ans et analyser tout cela en profondeur.



SCIENCES ET AVENIR 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine "Food and Chemical Toxicology" - une référence en matière de toxicologie alimentaire - en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.

Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait.

En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine ("Tous cobayes !", Flammarion, en librairie le 26 septembre).

Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence.

Le récit de l’opération – nom de code In Vivo - évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des "gros sacs de jute" sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits "Sprague Dawley". Bilan ? Glaçant : "Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur".

Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l'herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM.

Comparaison implacable : les rats nourris au maïs OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats nourris sans OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24e mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles nourries aux OGM sont touchées contre seulement 30% chez les sans-OGM.

Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats nourris aux OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…

C’est forte de ces conclusions que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre ("La vérité sur les OGM, c’est notre affaire", Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l'impact physiologique des OGM.

Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.

Comment ? Autre surprise : en sollicitant la Fondation suisse Charles Léopold Mayer. Mais aussi les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l'occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.

L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM.

Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins.

Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ?Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d'études de 100 à 150 millions d’euros chacune !

Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, "Tous Cobayes ?", adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et les terribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs. Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu'elles seront diffusées sur Canal+ (au "Grand Journal" du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire).

Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.


SCIENCES ET AVENIR 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (Sipa) — Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il allait saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), après la parution d'une étude universitaire qui fait état de la dangerosité chez les rats à consommer du maïs génétiquement modifié NK603.

L'étude, menée par des chercheurs de l'université de Caen pendant deux ans, a consisté à faire manger à des rats ce maïs transgénique, agrémenté ou non d'un herbicide, le Roundup. L'expérience révèle entre autres que les rats nourris au maïs OGM NK603, avec ou sans Roundup, deux produits Monsanto, déclenchent au moins deux fois plus de tumeurs et meurent plus rapidement que les rats nourris au maïs classique.

Dans un communiqué, les ministres Marisol Touraine (Affaires Sociales), Delphine Batho (Ecologie) et Stéphane Le Foll (Agriculture) ont annoncé la saisine immédiate de l'ANSES. Ils précisent également que les conclusions de l'étude caennaise du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) seront transmises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA).

"En fonction de l'avis de l'ANSES, le gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale", assurent Marisol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Foll.

Les résultats de l'étude du CRIIGEN promettent de relancer le débat sur la consommation de produits OGM en France. José Bové, député européen et militant anti-OGM, a demandé mercredi sur son site Internet de "suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture" au niveau européen. "Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM", écrit-il également.

Un avis que ne partage pas la fédération de semenciers IVB (Initiatives biotechnologiques végétales). Elle souligne dans un communiqué que "de nombreuses études (...) ont déjà été menées et ont montré que les aliments OGM étaient aussi sûrs que les aliments non-OGM".



ROMANDIE.COM 20/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Le géant américain de l'agroalimentaire Monsanto a estimé mercredi qu'il était trop tôt pour faire un commentaire sérieux sur l'étude française, menée dans le plus grand secret, démontrant la toxicité d'un de ses maïs génétiquement modifiés.

Il est trop tôt pour faire un commentaire sérieux, car il faut évaluer la publication. Dès qu'elle sera disponible, nos experts se pencheront dessus pour l'évaluer scientifiquement, a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe en France.

Selon lui, Monsanto n'a pas encore pris connaissance de l'étude réalisée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen, recensant des pathologies lourdes, notamment des tumeurs, chez des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié.

Même son de cloche de l'association représentant les semenciers français, IBV, qui se déclare dans un communiqué dans l'incapacité d'émettre un avis sur le fond, faute d'avoir eu accès à l'étude pour l'instant.

De très nombreuses études sur les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux - rats, porcs, volailles- ont déjà été menées et ont montré que les aliments OGM étaient aussi sûrs que les aliments non OGM, tient à rappeler Initiatives Biotechnologies Végétales (IBV), qui promeut la culture du maïs OGM.

Le porte-parole de Monsanto, tout en se réservant une réponse ultérieure sur le fond, relève également que plus de 300 études sur l'alimentation animale, parues dans des revues à comité de lecture, ont confirmé que l'alimentation OGM est aussi sûre que l'alimentation non-OGM.

Par ailleurs, de très nombreux animaux domestiques dans le monde entier consomment sans problème des OGM depuis 1996, ajoute IBV, fondée par le Groupement national interprofessionnel des semences et des plants (Gnis), l'Union française des semenciers (UFS) et l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP).

L'étude en question, dévoilée dans la presse et qui a été mise en ligne mercredi à 15H00 par la revue Food and Chemical Toxicology, suit trois grands groupes de rats: un groupe nourri avec du maïs non OGM et non traité, un nourri avec du maïs OGM NK603 commercialisé par Monsanto, et le dernier avec ce même maïs traité au Roundup, herbicide également vendu par Monsanto.

La mortalité est bien plus rapide et plus forte parmi ces deux derniers groupes de rats, relèvent les chercheurs français.

On aurait trouvé beaucoup plus crédible de la part des auteurs qu'avant de se répandre dans la presse avec des propos anxiogènes, ils se confrontent avec d'autres comités d'experts pour mesurer la robustesse de leur étude, a souligné par ailleurs le porte-parole de Monsanto.


ROMANDIE.COM 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - La députée écologiste Laurence Abeille a appelé mercredi à une interdiction totale de l'importation, de la production et de la commercialisation d'OGM à des fins alimentaires, jugeant, au vu d'une récente étude, que ne pas agir de toute urgence serait totalement irresponsable.

L'étude du professeur Séralini publiée par la revue américaine Food and Chemical Toxicology prouve enfin ce que les écologistes affirment depuis des années: les OGM sont des poisons. Il n'est plus possible de nier leur forte toxicité, écrit-elle dans un communiqué, en soulignant que les écologistes réclament depuis des années l'application du principe de précaution.

Elle demande que l'importation, la production et la commercialisation des OGM à des fins alimentaires fassent l'objet d'une interdiction totale, en France et dans le monde, de façon urgente.

On est bien au-delà du principe de précaution qui impose d'agir lorsque des doutes existent. Nous n'avons plus de doutes, nous avons des certitudes!, lance cette élue du Val-de-Marne.

La France a réclamé mercredi des règles claires sur le droit des Etats à produire ou pas des OGM et sur les conditions de leur mise en culture en Europe, après la publication mercredi d'une étude choc montrant une surmortalité rapide de rats nourris avec un maïs génétiquement modifié.




ROMANDIE.COM 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - La culture d'OGM est interdite en France et très limitée en Europe, mais les pays de l'Union européenne importent plusieurs céréales génétiquement modifiées, surtout pour l'alimentation animale, et autorisent un certain nombre d'OGM comme ingrédients ou additifs.

- Seuls le maïs MON 810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF sont autorisés en Europe à la culture. Toutefois des pays - France, Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg - ont interdit la culture de MON 810 sur leur sol via la clause de sauvegarde et au nom du principe de précaution.

- Dans la pratique, seul le MON 810 est cultivé, surtout en Espagne (80% des surfaces cultivées) mais aussi au Portugal, en République tchèque, Roumanie, Slovaquie. Les surfaces cultivées représentent 94.800 hectares. Le maïs MON 810 est un maïs destiné à l'alimentation animale. BASF a finalement renoncé à cultiver la pomme de terre Amflora en Europe.

- L'Union européenne autorise en tout 46 OGM, dont 44 seulement pour la commercialisation via des importations. On y trouve 26 variétés de maïs, 8 de coton, 7 de soja, 3 de colza, 1 pomme de terre et 1 betterave.

- Ces OGM importés sont utilisés pour l'alimentation animale, ainsi que dans la fabrication de produits alimentaires pour l'homme. Par exemple dans la farine ou la semoule de maïs, l'huile de soja ou de colza. Potentiellement, ces ingrédients peuvent se retrouver dans les céréales pour petit déjeuner, les biscuits apéritifs, la chapelure, les plats cuisinés, les sauces, la charcuterie, les crèmes desserts, les potages, les pâtisseries, etc. Enfin, sont issus du maïs et du soja de nombreux additifs alimentaires comme par exemple l'amidon oxydé (E 1404), les phosphates d'amidon (E 1410, E 1412 à E 1414), le sorbitol (E 420), la lécithine de soja (E 322) ou l'huile de soja oxydée (E 479b).

- Toutefois, si des produits contiennent plus de 0,9% d'OGM, la réglementation européenne impose un affichage signalant la présence d'OGM.

- Une quinzaine d'autres OGM sont en attente d'une autorisation à la culture dans l'Union, mais les procédures d'homologation sont actuellement bloquées, en l'absence de consensus entre les Etats membres sur les procédures elles mêmes.

- Les risques des OGM pour l'environnement et la santé font l'objet de débats récurrents. Les fabricants d'OGM mettent en avant les bénéfices pour l'agriculture (variétés résistantes à des parasites, des insectes, des climats secs, aux herbicides, etc.).

Les opposants dénoncent la mainmise des multinationales sur le secteur agricole, le rachat obligatoire des semences chaque année et la dissémination des OGM vers des champs non OGM.

Sur le volet santé, l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la Commission ont estimé que les études démontraient l'innocuité des OGM autorisés. Les anti-OGM contestent ces études.



ROMANDIE.COM 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
BRUXELLES - La Commission européenne a annoncé mercredi avoir demandé à l'agence chargée de la sécurité des aliments en Europe d'examiner les résultats d'une étude démontrant la toxicité des OGM pour la santé et a promis d'en tirer les conséquences.

Nous n'avons pas lu l'étude, mais nous allons le faire et nous avons demandé à l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de se saisir du dossier, a déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé, John Dalli, chargé du dossier des autorisations de mise en culture et de commercialisation des OGM.

Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tireront les conséquences, a-t-il assuré. La première conséquence est le gel de l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée au géant américain Monsanto pour sa semence OGM MON 810, a indiqué le porte-parole.

L'étude, réalisée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen (France), démontre que des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.

L'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur publie des images des tumeurs développées par les cobayes dans son édition en vente jeudi. Un lien a été mis en ligne sur Twitter mercredi.

Le professeur Séralini est membre du CRII-GEN, le comité d'information indépendante sur le génie génétique. Le résultat de son étude, s'il est validé par l'EFSA, remet en question l'innocuité du maïs génétiquement modifié, argument avancé jusqu'à présent par l'agence et la Commission européenne pour justifier les autorisations de mise en culture et de commercialisation accordées pour des OGM.

La durée de l'étude est exceptionnelle, car jusqu'à présent les études pour démontrer l'innocuité d'un OGM pour la santé sont menées sur 90 jours au maximum. Cette durée de 90 jours est optionnelle, a reconnu Frédéric Vincent.

L'étude du professeur Séralini conforte les pays qui comme la France ont adopté une clause de sauvegarde pour interdire la culture du MON 810 sur leur territoire.

L'association française des biotechnologies végétales (AFBV) a toutefois assuré que de nombreuses études toxicologiques ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux (...) et n'ont jamais révélé d'effets toxiques.

... Les données fournies par Monsanto et les autres multinationales sont tout simplement biaisées et ne reposent pas sur des travaux scientifiques sérieux et fiables, a-t-il accusé.

L'eurodéputée française Corinne Lepage, membre du groupe des Démocrates et Libéraux (ADLE) au Parlement européen, a pour sa part demandé à la Commission de suspendre l'autorisation du maïs NK603. Elle a également appelé les Etats membres de l'UE à engager sans délai des études sur des rats nourris pendant deux ans avec les OGM consommés en Europe afin de déterminer leurs effets potentiels sur la santé humaine.

Mme Lepage et le professeur Séralini publient tous deux des ouvrages consacrés aux OGM.



ROMANDIE.COM 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - De nombreuses études menées pour évaluer les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux n'ont jamais révélé d'effets toxiques, a assuré mercredi une association d'experts pro-OGM après la publication d'une étude concluant à une toxicité alarmante d'un maïs OGM.

L'étude de Gilles-Eric Seralini, professeur à l'Université de Caen, publiée en ligne mercredi dans la Revue Food and Chemical Toxicology, n'est pas la première à avoir évalué les effets a long terme des OGM sur la santé, a réagi l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV).

Cette nouvelle étude est présentée par son auteur comme une première mondiale en raison de sa durée et du nombre de paramètres enregistrés sur les animaux.

Selon l'AFBV, qui réunit des scientifiques et experts favorables aux OGM, il existe de nombreuses études toxicologiques qui ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux. Ces études réalisées sur des rats, mais aussi sur d'autres animaux par des chercheurs d'horizons différents n'ont jamais révélé d'effets toxiques des OGM.

L'association, qui tient à disposition la liste de ces études et leurs références pour tous ceux qui veulent disposer d'une information diversifiée, précise que son conseil scientifique attend d'avoir les résultats détaillés de l'étude de Pr Seralini pour donner son avis sur le fond.

Le Pr Seralini préside le conseil scientifique du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), un organisme promeuvant des recherches indépendantes sur le génie génétique.

Selon son étude, des rats nourris avec un maïs OGM (le NK603 fabriqué par le groupe américain Monsanto) meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres.



ROMANDIE.COM 19/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'étude publiée le 19 septembre par le biologiste Gilles-Eric Séralini (Université de Caen) montrerait les effets délétères sur des rats, d’une alimentation à base d’un maïs fabriqué par Monsanto. Mais des experts s'interrogent sur la validité de l'étude étant donné la fragilité des cobayes choisis.


QUI SONT-ILS DONC, ces rats Sprague-Dawley utilisés par le biologiste Gilles-Eric Séralini (Université de Caen) pour son expérience ? Stephen Hillen, vétérinaire chez un grand producteur français d’animaux de laboratoire, décrit : «C’est une des deux souches de rats les plus souvent utilisées en science. L’autre étant la variété Wistar. »

C’est un fait très connu parmi les spécialistes de ces rongeurs : les Sprague Dawley se distinguent des Wistar par une plus grande fragilité. Ils ont notamment un taux de tumeurs beaucoup plus élevé. Les femelles Sprague-Dawley développent ainsi souvent des tumeurs mammaires. Ces rats sont également fragiles des reins et meurent assez facilement d’insuffisance rénale. «Alors que près de 80% des Wistar atteignent l’âge de 104 semaines, donc de deux ans, seulement un peu plus que 50% des Sprague-Dawley en moyenne y parviennent, complète le vétérinaire. Il est exceptionnel que des Sprague-Dawley parviennent à l’âge de deux ans en bonne condition physique

D’autant plus lorsqu’ils ont été nourris avec une nourriture protéinique ou riche en énergie, ce qui a été le cas des rats de l’expérience française puisque le maïs est un aliment hyper énergétique.

Mais, s’ils sont si fragiles, pourquoi donc utiliser les Sprague-Dawley en recherche ? «C’est justement leur fragilité qui en fait un bon modèle pour les études longue durée en toxicologie et en cancérologie, ajoute Stephen Hillen. Puisque ces animaux sont plus sensibles et développent facilement des maladies, ils sont des bons modèles pour étudier l’influence d’un médicament ou d’une toxine sur leur organisme.»

Encore faut-il que les groupes d’étude et de contrôle soient suffisamment importants en nombre pour que les écarts statistiques signifient quelque chose... Et c’est là la principale critique qu’adressent aujourd’hui les spécialistes à l’étude de Gilles-Eric Séralini.

Comme le détaille un toxicologue de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui a souhaité conserver l’anonymat : «Les tests officiels en cancérologie portent sur des groupes de 50 mâles et de 50 femelles. Ces effectifs sont importants justement pour palier les risques de tumeurs spontanées fréquentes des Sprague-Dawley. Ceux du travail de l’équipe de Séralini n’en comportent que 10 de chaque sexe. Soit 5 fois moins… »

Autre élément à prendre en compte, comme le précise Isabelle Goncalves, vétérinaire à l’Institut clinique de la souris (Illkirch), «parce que le métabolisme des rats est très élevé, leurs tumeurs présentent la particularité de grossir très rapidement. En une semaine, elles passent de la taille d’une lentille à celle d’une cerise et une semaine plus tard, sont aussi grosses qu’une balle de ping-pong. En quinze jours, leur taille se trouve multipliée par dix ! C’est vraiment très impressionnant !»

En choisissant une souche de rats fragiles, sensible à une nourriture riche comme le maïs et en travaillant sur une cohorte cinq fois moins importante que ce qui se pratique habituellement, il n’était donc aucunement surprenant de voir apparaître des tumeurs sur la majorité des animaux, y compris sur les «contrôles» qui en ont souffert pour la moitié d’entre eux.

Autrement dit, les chercheurs auraient eu l’intention de maximiser spectaculairement le nombre de tumeurs sur leurs animaux qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement…



Photo du film "Tous cobayes ?". (Jean-Paul Jaud / ©️J+B Séquences)


SCIENCES ET AVENIR 21/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
RENNES - Après la dernière étude sur les OGM, montrant que les rats nourris de maïs OGM développaient davantage de tumeurs, 79% des personnes interrogées s'inquiètent de la présence éventuelle d'OGM dans l'alimentation, selon un sondage Ifop réalisé pour Dimanche Ouest France.

Ce taux de 79% (dont 38% de très inquiets) est nettement plus élevé que le plus élevé précédemment observé, 73% (28% de très inquiets) en juillet 2000.

Femmes ou hommes partagent une inquiétude proche (80% pour les premières et 79% pour les seconds). De même, ce taux reste élevé, quelle que soit la proximité politique de la personne interrogée: 84% parmi les sympathisants PS, respectivement 83% et 88% parmi ceux d'EELV et du Modem et 73% chez ceux de l'UMP et du FN.

En revanche relève l'IFOP, l'âge des personnes interrogées apparaît davantage comme un vecteur de différenciation. Les jeunes âgés de moins de 35 ans, bien que majoritairement inquiets (71%, mais seulement 57% pour les 18-24), le sont moins que les 35 ans et plus (83%).

La question posée était la suivante: à propos de la présence éventuelle d'OGM dans les produits alimentaires, diriez-vous que vous êtes personnellement très inquiet, plutôt inquiet, indifférent, plutôt pas inquiet ou pas inquiet du tout?

Sondage réalisé les 20 et 21 septembre par téléphone auprès d'un échantillon de 953 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.




ROMANDIE.COM 22/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS, fait part à Futura-Sciences de son scepticisme sur l’étude sur le maïs OGM menée par Gilles-Éric Séralini. Selon lui, les auteurs ont manqué de prudence quant à l’interprétation des résultats. Quelques explications s’imposent.

Quel danger représentent les OGM alimentaires pour la santé humaine ? Le débat ne date pas d’hier et Gilles-Éric Séralini, chercheur controversé de l’université de Caen, vient de publier avec ses collaborateurs un travail de recherche qui a fait grand bruit et apporté des éléments nouveaux sur la question. Les rats nourris au maïs OGM NK603 de Monsanto vivaient moins longtemps, avaient davantage de risques de développer des tumeurs et mouraient plus tôt que leurs congénères nourris à base de céréales traditionnelles. [i]La question est-elle enfin réglée ? [/i]

Clairement non. Une partie de la communauté scientifique a accueilli ces résultats avec un certain scepticisme.

En cause : une étude jugée trop partisane dont les résultats n’ont pas forcément été bien interprétés. Le plan de communication est également reproché au biologiste normand, puisque les recherches ont été déballées sur la place publique avant même que les spécialistes aient pu en débattre.
Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire de Physiologie cellulaire végétale, à l’université Joseph Fourier de Grenoble, partage lui aussi cet avis et en fait part à Futura-Sciences.


Futura-Sciences : Pensez-vous que cette étude a été bien conçue ?

Marcel Kuntz : Il y a du bon et du moins bon dans le protocole. Les mesures biochimiques effectuées par exemple sont tout à fait pertinentes et on n’en attendait pas moins dans ce genre d’article scientifique. En revanche, quelques précisions sont manquantes et d’autres points auraient pu être améliorés.

Par exemple, quel est le nom commercial du maïs traditionnel utilisé pour nourrir le groupe témoin ? Les auteurs écrivent qu’il s’agit de la variété la plus proche génétiquement de l’OGM NK603, testé dans cette expérience. Mais laquelle ? Il existe très certainement quelques variations génétiques entre ces deux lignées en plus du gène d’intérêt placé dans le maïs OGM. Or ces petites différences peuvent modifier les résultats terminaux et un travail de ce type se doit de considérer ce paramètre.

D’autre part, on peut parfaitement supposer qu’une étude comparative entre deux maïs non-OGM aurait également révélé des différences de santé dans une expérience de ce type. Ainsi, pour connaître l’impact réel d’une variété de céréale transgénique par rapport à l’équivalent naturel, il aurait fallu établir une fourchette de variabilité pour échelonner le NK603 avec différentes lignées traditionnelles. Là, on aurait effectivement su si oui ou non le maïs incriminé était plus néfaste que les maïs conventionnels. Or on n’a pas pris ce recul dans cette expérience.

Futura Sciences : Ces résultats vous surprennent-ils ?

Marcel Kuntz : Les résultats sont ce qu’ils sont. Ce qui me pose problème, c’est l’interprétation qui en est faite. Il existe une variabilité naturelle chez les êtres vivants qui doit être prise en compte dans l’expérimentation scientifique. Les tests sur les animaux ne peuvent pas être considérés que comme des mathématiques : des biais peuvent s’introduire dans une expérimentation sur le vivant. Il ne faut donc pas surinterpréter une étude. D’autre part, les effets toxiques supposés ne sont pas proportionnels à la dose de ce maïs intégrée dans l’alimentation. Les auteurs affirment qu’il y a un effet seuil. Quand je lis l’étude, je ne vois aucun élément qui permet de l’affirmer. Une autre explication serait qu’il n’y a tout simplement pas d’effet, et que certaines différences résultent du hasard ou de biais.

Pour ma part, je ne comprends pas comment ils ont pu aboutir à une conclusion aussi tranchée à partir de telles données. Il faut toujours faire preuve de prudence dans l’analyse des résultats et ne pas se laisser emporter par des convictions politiques. On parle de science, pas de militantisme : il ne s’agit pas de décrire ce qu’on aimerait voir mais seulement ce que l’on constate.

Futura Sciences : L’article a été scruté et validé par des scientifiques avant sa publication dans un journal plutôt renommé. Comment expliquez-vous cela ?

Marcel Kuntz : À mon avis, les reviewers de Food and Chemical Toxicology ont manqué de vigilance quant à l’interprétation des auteurs. Ce sont des choses qui arrivent, même dans les meilleures revues. Certains de ces articles scientifiques sont parfois contredits, que ce soit partiellement ou totalement, et d’autres chercheurs réalisent des études qui infirment ou confirment. En ce qui me concerne, si j’avais fait partie du comité de lecture, j’aurais demandé à ce que les auteurs soient moins affirmatifs dans leurs conclusions et exposent toutes les explications potentielles à leurs résultats.

Futura Sciences : L’une des autres critiques adressées à l’égard de Gilles-Éric Séralini et son équipe n’est pas d’ordre scientifique mais concerne la médiatisation autour de cette étude. Quel est votre avis ?

Marcel Kuntz : Je pense qu’on a eu affaire à un plan de communication magistralement orchestré. L’information est sortie dans les médias avant d’être parvenue à la communauté scientifique qui n’a pas pu réagir et donner son point de vue avant qu’on ne puisse lire partout que les OGM sont dangereux pour la santé. Et c’est ce qui reste dans l’esprit du grand public. Surtout que l’image de ces rats avec des tumeurs énormes est marquante. L’idée qu’il existe une équation de type OGM = cancer risque de s’insinuer dans les esprits. Seulement il faut savoir que la lignée de rongeurs utilisée est connue pour développer naturellement des tumeurs, ce qui s’est produit pour les rats témoins.

Désormais, les chercheurs vont étudier et débattre de ce travail afin de le valider ou l’invalider. Quel sera l’écho dans la presse si les experts concluent que cette étude manque de pertinence ? Probablement nul, ou très faible. Alors les gens considéreront toujours que les OGM sont dangereux pour la santé, même si ce ne sera pas forcément l’avis de la majorité des spécialistes.




FUTURA SCIENCES 21/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
CAEN - Le professeur Gilles-Eric Séralini, qui a dirigé une étude choc sur la toxicité d'un OGM, en cours d'examen par les autorités sanitaires, s'est dit lundi attaqué de manière extrêmement malhonnête par des lobbies en réponse aux critiques sur son étude dévoilée mercredi.


Je suis attaqué de manière extrêmement malhonnête par des lobbies qui se font passer pour la communauté scientifique. C'est le même lobby qui a permis l'autorisation de ces produits et qui est activé par les entreprises de biotechnologies, a estimé l'universitaire de Caen interrogé par l'AFP.


C'est une entreprise de salissement de l'individu pour essayer de discréditer son travail parce que la conséquence, ce serait qu'on les (les entreprises de biotechnologies, ndlr) oblige à faire des études à long terme, a ajouté M. Séralini, répétant qu'il venait de publier l'étude la plus longue et détaillée jamais faite sur un OGM.


Cette étude du maïs NK 603 et du Round Up, produits par Monsanto et importés en Europe, menée sur 200 rats pendant deux ans, a été publiée dans la revue Food and Chemical Toxicology, qui a aussi publié par le passé des travaux favorables aux OGM.


Il est en particulier reproché à cette étude de porter sur un trop petit nombre de rats: des groupes de 10 rats soumis à des traitements différents, et sur une race de rats qui a tendance plus que d'autres à développer des tumeurs.


Toutes les études du monde sont faites là-dessus (des échantillons de 10, ndlr). Le NK 603 a été autorisé sur cette base. Si on ne peut pas tirer de conclusions il faut aussi tout de suite interdire tous les OGM, répond le professeur qui ajoute que la pomme de terre OGM de BASF a été autorisée avec des tests sur cinq rats.


Tout ceux qui ont aboyé (contre l'étude) sont à l'origine de l'autorisation de ces produits, et ils l'ont fait sur la base de tests sur la même souche rat, avec des échantillons de 10 rats pendant seulement trois mois et avec pas avec autant de tests, ajoute M. Séralini, c'est ridicule.


Le professeur se dit conscient que son étude a ses limites et je l'ai dit dans mon livre (à paraître mercredi). On pourrait faire (des groupes de) 50 rats mais c'est aux pouvoirs publics de financer, ça ne peut plus être un laboratoire indépendant qui finance 20 millions d'euros, a-t-il ajouté.


Dans son étude les groupes de rats traités meurent plus tôt sauf un, qui présente des problèmes rénaux graves, insiste le chercheur qui a observé chez les rats traités une explosion des tumeurs ou des affections des reins et du foie au 11e et 12e mois, qui correspond à l'âge de 35/40 ans chez
l'homme.{/b]



Et on ne se base pas que sur ces courbes de mortalité ou de tumeurs. C'est corroboré statistique-ment par la biochimie et par l'observation d'organes et de tumeurs sur 200 rats. On sait de quoi les rats sont morts, ajoute M. Séralini qui réaffirme que son étude conclut clairement que la toxicité de cet OGM est prouvée.



L'étude a coûté plus de 3 millions d'euros, financés notamment par les fondations Ceres et la Fondation Charles Leopold Meyer pour le progrès pour l'homme. Auchan et Carrefour l'ont également aidée.


Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), indépendant des compagnies de biotechnologies et dont M. Séralini préside le conseil scientifique.



ROMANDIE.COM 24/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
BERLIN - L'autorité allemande de la sécurité alimentaire a engagé une expertise portant sur les travaux du chercheur français Gilles-Eric Séralini qui démontre la toxicité d'un maïs OGM, a-t-on appris mercredi.

L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) analyse actuellement cette étude sur la base de critères scientifiques, indique-t-il sur son site internet. L'Institut allemand, qui écrit avoir pris contact avec les auteurs de l'étude afin d'éclaircir les questions qu'elle soulève, a annoncé qu'il rendra publics les résultats de son expertise.

Le BfR transmet des informations collectées au niveau national et ses résultats d'expertise à l'EFSA, l'Agence chargée de la sécurité des aliments en Europe.

La Commission européenne a annoncé mercredi avoir saisi l'EFSA pour examiner les résultats de l'étude Séralini démontrant la toxicité d'un maïs OGM pour la santé, promettant d'en tirer les conséquences.

L'étude, réalisée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen (France), démontre que des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié, commercialisé par le géant agro-industriel Monsanto, ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.


ROMANDIE.COM 26/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La Russie a suspendu l'importation de maïs génétiquement modifiés commercialisés par le géant américain de l'agroalimentaire Monsanto après la publication d'une étude choc sur la toxicité d'un de ses maïs génétiquement modifiés.

L'agence russe de protection des consommateurs Rospotrebnadzor indique dans un communiqué placé sur son site cette semaine que «l'importation et la commercialisation en Russie du maïs OGM NK603 (de Monsanto) est temporairement suspendue», le temps que des chercheurs russes examinent l'étude et que l'UE fasse part de sa position sur la question.

L'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen, a réalisé une étude alarmante qui recense des pathologies lourdes, notamment des tumeurs, chez des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié commercialisé par Monsanto. Un porte-parole de Monsanto, cité par le Wall Street Journal, a minimisé l'importance de la décision de la Russie pour son entreprise. «La Russie est un exportateur net de céréales, donc l'impact de leur suspension temporaire devrait être minime», a-t-il déclaré.



20minutes.FR 26/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Environ 130 organisations de la société civile, dont le WWF, Greenpeace et Attac, ont appelé mercredi à suspendre les autorisations du maïs transgénique NK603, dont une étude choc vient de mettre en cause l'innocuité.

Dans un appel commun, remis au Premier ministre et aux ministres de la Recherche, Santé, Agriculture et Environnement, ces organisations se disent "inquiètes" et "demandent la suspension provisoire des autorisations du maïs NK603 et de l'herbicide Roundup".

Le maïs OGM NK603 de Monsanto, résistant à l'herbicide Roundup de la même firme, est autorisé à l'importation et à la consommation en Europe.

Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, et son équipe, ont publié le 19 septembre une étude montrant le développement de tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris au maïs NK603.

Ces organisations demandent en outre "la transparence sur les études d'évaluation des risques sur la santé et l'environnement ayant conduit à l'autorisation (culture ou importation) dans l'Union européenne des OGM et des pesticides", poursuit le texte.

La culture d'OGM est interdite en France et très limitée en Europe, mais les pays de l'Union européenne importent plusieurs céréales génétiquement modifiées, surtout pour l'alimentation animale, et autorisent un certain nombre d'OGM comme ingrédients ou additifs.


SCIENCES ET AVENIR 03/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
BRUXELLES (AFP) - L'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rejeté jeudi en l'état l'étude du chercheur Gilles-Eric Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM de Monsanto, la jugeant "inadéquate" et "insuffisante", et lui a demandé de fournir davantage d'informations d'ici la fin du mois.

Le chercheur français a aussitôt annoncé à l'AFP qu'il refusait de s'exécuter, une décision qui risque de sceller le sort de ses travaux.

L'avis des experts chargés par l'Efsa d'analyser l'étude est très sévère. "L'article est d'une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l'évaluation des risques", ont-ils jugé. Et d'ajouter que "la conception, le système de rapport des données et l'analyse de l'étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats".

"Les nombreuses questions relatives à la conception et à la méthodologie de l'étude telles que décrites dans l'article impliquent qu'aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de l'occurrence des tumeurs chez les rats testés", ont-ils conclu.

L'Efsa a expliqué avoir "invité les auteurs à partager certaines informations additionnelles essentielles afin de lui permettre d'acquérir la compréhension la plus complète possible de l'étude".

"Lorsqu'on réalise une étude, il est essentiel de s'assurer qu'un cadre approprié soit mis en place. Si on a clairement défini ses objectifs et qu'on a établi une conception et une méthodologie appropriées, on constitue une base solide à partir de laquelle des données précises et des conclusions valides peuvent être générées", a expliqué Per Bergman, qui a dirigé les travaux de l'Efsa. "Sans ces éléments, il est peu probable qu'une étude se révèle fiable, valide et de bonne qualité", a-t-il soutenu.

L'Efsa prévoit de publier une "seconde analyse, plus complète, d'ici la fin octobre".

"Les auteurs de l'étude auront l'opportunité de fournir à l'Autorité la documentation sur laquelle ils se sont basés ainsi que les procédures relatives à leur étude afin que l'Efsa acquière la compréhension la plus complète possible de leurs travaux", a expliqué l'agence.

Les recherches menées pendant deux ans par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen, soutiennent que des rats nourris avec un maïs génétiquement modifié, le NK603, ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.

Ses conclusions, si elles étaient validées, remettraient en question tout le processus de validation des études démontrant l'inocuité des semences OGM et les procédures d'autorisation pour la culture et la consommation dans l'UE.

Deux OGM --le mais MON810 et la pomme de terre Amflora-- sont actuellement cultivés dans l'UE et une cinquantaine d'autres, dont le NK603, ont obtenu une autorisation pour l'alimentation animale et humaine.

En l'état, "l'Efsa considère qu'il n'est pas nécessaire qu'elle réexamine l'évaluation précédente réalisée sur la sécurité du maïs NK603".

Lors de la publication de l'étude, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé que si le danger des OGM était vérifié, la France "défendrait au niveau européen" leur interdiction. "Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tirerons les conséquences", avait pour sa part assuré la Commission européenne.

L'avis rendu par l'Efsa a déjà relancé l'affrontement avec les anti-OGM. L'organisation les Amis de la Terre a accusé l'autorité européenne de "placer les intérêts de l'industrie agroalimentaire et des biotechnologies avant la sécurité des consommateurs".

L'Efsa veut assurer sa décision finale. La Commission européenne souhaite qu'elle soit "inattaquable". Le second examen inclura un résumé des évaluations réalisées par les Etats membres sur l'article, notamment les analyse menées en Allemagne et en France. L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques en Allemagne (BfR) a déjà rendu lundi un avis négatif sur l'étude Séralini.



SCIENCES ET AVENIR 04/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Les études scientifiques qui président à la mise en marché des produits OGM sont suffisantes à ce stade pour permettre aux politiques de prendre des décisions, a estimé jeudi Philippe Gratien, président du GNIS, qui regroupe les semenciers français.

M. Gratien a confié à l'AFP qu'il n'était pas surpris car de nombreux scientifiques s'étaient déjà exprimés et avaient émis des réserves, après que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a jugé insuffisante l'étude du Pr Gilles Eric Séralini sur un maïs génétiquement modifié de la firme Monsanto, le NK603.

En matière d'essais, les études peuvent toujours être améliorées mais on a déjà beaucoup fait pour améliorer les protocoles, a-t-il jugé.

Les OGM comptent parmi les produits pour lesquels les metteurs en marché sont soumis aux protocoles les plus exigeants, a-t-il insisté.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a jugé jeudi insuffisante l'étude de Gilles-Eric Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM NK603 et lui a demandé de fournir davantage d'informations sous peine de la rejeter. Le chercheur a refusé de les lui fournir dans l'immédiat.


ROMANDIE.COM 04/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Par Corinne Lepage Présidente de CAP21

LE PLUS. L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) juge "insuffisante" l'étude du chercheur français Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM Monsanto, dont "Le Nouvel Observateur" s'était fait l'écho. Pour Corinne Lepage, qui vient de publier un livre sur le sujet, c'est un élément à charge de plus qui démontre le manque de crédibilité de cette agence.

La vraie question n’est pas celle de l’étude de Gilles-Eric Séralini, c’est celle de la responsabilité croissante de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Pourquoi ?

D’abord parce qu’un pré-avis, rendu par des non scientifiques fonctionnaires de l’EFSA et deux scientifiques dont on ignore le nom et le parcours, sans aucun débat contradictoire, n’est pas admissible sur le plan déontologique

Ensuite et surtout parce que les critiques sur la méthodologie suivie par l’étude Séralini, à savoir le nombre d’animaux testés, devraient avant tout être adressées à toutes les études que l’EFSA a validé sans exception depuis 10 ans ; qu’en particulier, l’étude de Séralini n’est pas une étude de cancérogénèse mais toxicologique.

Et si elle pose la question de nombreuses tumeurs, où sont les études de cancérogénèse qu’auraient mises en œuvre l’EFSA pour étudier ce point majeur ? size=18]Nulle part [/size].[ On se retrouve comme dans le cas de l’aspartam, où l’EFSA a osé rejeter des études mettant en cause ce produit au motif qu’elles ne remettaient pas en cause l’étude initiale…. qu’ils ont avoué n’avoir pas lue.. à la condition qu’ils l’aient eu un jour…

Enfin parce que, quelles que soient les critiques adressées à l’étude de Séralini, elles illustrent surtout la faiblesse insigne des études validées par l’EFSA et la responsabilité évidente et croissante de cet organisme et de ses experts.

En effet, au lieu de reconnaître la nécessité de refaire des études de long terme, d'exiger des études sur de plus grand nombres de rats, d’engager des études de cancérogénèses, l’EFSA s’enfonce dans un système d’autoprotection pour essayer de couvrir des responsabilités individuelles et collectives.

Mais, non seulement cette attitude ne fera que renforcer les charges au lieu de les réduire, non seulement elle tourne le dos aux exigences de protection de la santé de Européens et aux missions de l’Agence, mais elle sera vaine sur le long terme.

L’étude du professeur Séralini ne fait qu’illustrer en réalité les critiques très graves qu’avaient formulées les ministres de l’Environnement sous présidence française en 2008 à l’encontre de l’EFSA et de sa gestion de l’évaluation des OGM.

L’attitude actuelle de l’EFSA, et en particulier de sa directrice générale, démontrent que malgré les paroles, rien n'a changé dans la réalité des actes.




SCIENCES ET AVENIR 05/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Par [b]Yves Paccalet philosophe écologiste [/b]L'étude menée par l'équipe du professeur Gilles-Éric Séralini sur la nocivité du maïs OGM a suscité de nombreuses interrogations scientifiques. Au prétexte que le professeur est connu pour ses positions anti-OGM, ses conclusions seraient faussées. Mais, pour notre contributeur Yves Paccalet, écologiste revendiqué, ce n'est pas ce "fanatisme" qui dérange.

Je connais un peu Gilles-Éric Séralini : c’est un scientifique, un vrai. Un chercheur en biologie. Un homme moral et un citoyen préoccupé non seulement par les mystères de la génétique, mais par l’évaluation de ce que la science ajoute – ou retranche – à la qualité de nos vies. Nous avons un ami commun : Jean-Marie Pelt, botaniste, pharmacologue, écologiste de la première heure et (c’est rare qu’on puisse ainsi l’écrire !) homme bon. Séralini et Pelt ont publié un livre ensemble, "Après nous le déluge ?" (Flammarion, 2006).

Gilles-Éric Séralini travaille sur les OGM (les organismes génétiquement modifiés), leurs pompes, leurs avantages supposés, leurs à peu-près inquiétants et leurs dangers probables. Il a voulu mener, sur ces sujets, des études tout ce qu’il y a de plus ordinaires, à l’université de Caen. On a tenté de l’en empêcher.

Durant des années, il a été déconsidéré, massacré sur les plans intellectuel et professionnel par les hommes et des femmes d’influence qui cautionnent les multinationales spécialisées dans la manipulation génétique, et qui en obtiennent le pouvoir ou la gloriole, à tout le moins des fonds pour leur équipe ou pour des colloques épuisants à Acapulco ou à Bangkok. Lorsque je parle de telles firmes, suivez mon regard, je pense bien sûr à Monsanto : 90% des OGM actuellement vendus dans le monde.

On a voulu se débarrasser de Séralini, on l’a pris pour cible, on a coupé une bonne partie des crédits de son laboratoire, on a torpillé ses recherches, on a ravagé sa carrière. Luc Ferry participe à cette démolition dans "Le Figaro" du 4 octobre dernier. Ce philosophe devrait mieux évaluer le mal que causent aux universitaires les insinuations, les dénonciations calomnieuses ou les désignations à la vindicte générale.

Séralini s’est entêté. Il a fait comme il a pu, quasi clandestinement, malgré l’hostilité de ses pairs. Il a réussi une "manip'" importante, qui a fait grand bruit urbi et orbi par l’intermédiaire d’un dossier du "Nouvel Observateur". Il a démontré que, soumis à un régime alimentaire riche en herbicide Roundup (commercialisé par Monsanto) ou en maïs OGM NK 603 (conçu par manipulation génétique pour résister au Roundup), des rats développent des tumeurs cancéreuses aussi grosses que nombreuses – en un mot, épouvantables.

Les scientifiques liés aux grands groupes OGM n’ont pas manqué de réagir avec une acrimonie éloignée des propos amènes que devraient échanger les savants. On se souvient de la chanson de Guy Béart : "Le premier qui dit la vérité…"

Ils reprochent à Séralini plusieurs biais expérimentaux. Ils soulignent que celui-ci n’a pas noté chaque élément du régime alimentaire de ses rats ; que son groupe témoin n’était pas assez nombreux ; qu’il avait choisi, pour ses tests, une lignée de rongeurs naturellement encline à développer des cancers en fin de vie ; et qu’il serait, ici ou là, passé trop vite de l’observation à la conclusion.

Mais ceux qui dénoncent ces manquements à la doxa scientifique ne sont pas au-dessus de tout soupçon… Si Séralini (dixit Luc Ferry) est "connu pour son engagement fanatique contre les OGM", que dire de l’éminent professeur que le même Luc Ferry présente comme "l’un de nos meilleurs spécialistes et des plus respectés pour son incontestable compétence" ? Ce génie des chromosomes s’appelle Gérard Pascal, et il a longtemps incarné l’une des têtes pensantes de The International Life Science Institute (Ilsi), l’un des principaux lobbies des multinationales spécialisées dans les biotechnologies. On peut trouver meilleur gage d’objectivité…

Séralini est peut-être un "fanatique anti-OGM" (Luc Ferry), mais Gérard Pascal (répond José Bové) "est clairement identifié comme un scientifique activiste pro-OGM".

Dira-t-on "un partout" ? Je ne crois pas. Gilles-Éric Séralini a, sur les pro-Monsanto, au moins un avantage : il est libre. S’il se trompe, c’est sans calcul ni conflit d’intérêt. Il n’a rien à gagner que des horions et des insultes. En aucun cas des prébendes, des postes, des sinécures ou des voyages d’étude les doigts de pied en éventail sous les palmiers…

Séralini a surtout, avec son équipe – et c’est bien ce qui met en rage Monsanto et ses sbires intellectuels –, obligé la communauté internationale à repenser complètement le problème de la toxicité des OGM. Il été le premier à réaliser des expériences de longue durée, celles que tous les esprits responsables réclament depuis des années. Il a soumis ses rats à des molécules suspectes pendant deux ans, là où (par la grâce d’un protocole inventé par eux-mêmes) les savants inféodés aux majors des biotechnologies se contentent de trois mois. Et encore : à faibles doses. Et encore : sans jamais croiser les poisons potentiels…

De nouvelles expériences auront lieu. Quel pouvoir politique, quel citoyen responsable pourrait désormais refuser qu’elles soient organisées ? Voilà pourquoi, même s’il s’était égaré, même si ses conclusions venaient à être infirmées (ce que je suis loin de croire), le chercheur indépendant et courageux de l’université de Caen mérite que l’agriculteur et le consommateur lui donnent une chaleureuse accolade en lui adressant un sonore : "Merci, monsieur Séralini !"




Dans "Tous Cobayes", Séralini remet en cause l’innocuité du maïs OGM NK 603 - Paris, le 28 septembre 2012 (J.DEMARTHON/AFP).




PLUS 08/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
----->Depuis le début des OGM j'ai toujours fait attention de ne pas en acheter et même d'écarter la lécithine de soja... Aujourd'hui mes enfants font de même...

En dépit de mes précautions, j'en ai, comme tout le monde, ingéré via la consommation de produits d'animaux nourris avec des OGM... A mon grand dam... car il y a pas si longtemps que j'ai appris comment étaient nourris la plupart des animaux,

Histoire de redonner tout son sens à l'agriculture "bio", ce serait une gageure que d'exiger de faire figurer sur les étiquettes comment a été nourri l'animal (quel qu'il soit).

Cela dit, je ne serais pas étonnée d'apprendre d'ici quelques années que la recrudescence de certains cancers ou l'apparition de certaines maladies soit liée à la qualité de notre nourriture. Si nous ne faisons pas attention, demain ce sont les multinationales qui dicteront ce que nous devons avoir dans nos assiettes... D'ailleurs cela a déjà commencé ! Nous ne devons pas accepter ce diktat.

Réaction de BlleMuezza

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Par Corinne Lepage Eurodéputée

L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu un avis qui tend à invalider l'étude du chercheur Séralini sur la toxicité des OGM. Pour Corinne Lepage, auteure d'un livre récemment publié sur ce sujet, il pourrait bien y avoir un conflit d'intérêts mettant en évidence un manquement déontologique grave de la part de l'EFSA. Explications.

La méthode d’évaluation de l’étude sur les OGM est assez surprenante car assez inhabituelle de la part d’une agence.

Une fois de plus, elle prouve la manière dont l’EFSA couvre sa propre responsabilité dans le dossier OGM et la façon dont elle se protège. Reconnaître la validité de l’étude reviendrait à couper la branche sur laquelle elle s’est assise depuis des années, puisque tous les avis qu’elle a rendus sur les OGM étaient positifs.

D’ailleurs, le pré avis fourni par l’EFSA me laisse perplexe car on y retrouve mot pour mot les critiques et les attaques fournies par les opposants à l’étude. De la race des rats, aux nombres de rats par cohorte, en passant par les protocoles OCDE invoqués en cancérogénèse (alors qu’il s’agit d’une étude de toxicologie), l’agence ne semble rien faire d’autre que copier-coller les arguments des détracteurs de Gilles-Eric Séralini. Et ceci sans même se rendre compte que les avis qu’elle-même a fournis l’ont été sur des critères qui se sont révélés bien moins exigeants que sur l’étude en question.

Alors quand j’apprends avec consternation que le peer reviewier, (c’est-à-dire l’expert examinateur de l’étude) qui a travaillé au pré avis rendu par l’EFSA jeudi dernier, est en fait l’un des rédacteurs de l’avis qui a été soumis au panel OGM en 2003, je note une fois de plus, un non-sens et un conflit déontologique. Cela le rend en même temps juge et partie sur cet avis.

Malgré les engagements de réforme donnés aux députés européens lors de son audition en commission Environnement santé publique et sécurité alimentaire, le 20 septembre dernier, l’EFSA prouve les lacunes liées à l’évaluation de risques sanitaires alors que les européens ont besoin de confiance et de transparence. La mission de l’EFSA est d’assurer la sécurité des européens et non de couvrir des évaluations insuffisantes.

L’organisation de sa responsabilité est totalement à revoir. L’article 23 du fonctionnement de l’EFSA prévoit que les tâches de l'Autorité sont les suivantes:

1. Veiller à ce que le public et les parties intéressées reçoivent rapidement une information fiable, objective et compréhensible dans les domaines qui relèvent de sa mission ;

2. Exprimer de manière autonome ses propres conclusions.

La remise en cause par l’agence de l’étude de Gilles Eric Séralini devrait conduire, si cela était suivi dans l’avis, à remettre en cause toutes les autres études et corollaire-ment à publier toutes les données brutes de toutes les études.

J’avais, lors de l’audition, attiré l’attention de la directrice de l’EFSA sur le fait que les pairs ayant à évaluer cette étude ne devaient pas être les mêmes que ceux qui avaient travaillé à l’avis initial. Manifestement l’EFSA fait la sourde oreille, ne voit pas l’utilité de travailler avec ce type d’experts ou fait fi de toute déontologie.

Les évaluateurs ne devraient pas être les normalisateurs. Mais là encore, le travail reste totalement à faire. En témoigne le profil du deuxième examinateur de l’étude Alberto Mantovani. Il représente le panel pesticides de l’EFSA, pour la relecture de l’étude de Gilles Eric Séralini, et s’avère aussi membre de l’Endocrine Disrupters Tesing and Assessment - EDTA Task Force de l’OCDE qui fait les normes. La boucle est bouclée.


PLUS 07/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Le professeur Gilles-Eric Séralini, auteur d'une étude tendant à démontrer la toxicité d'un maïs OGM, a appelé mardi les députés à instituer les conditions d'une "expertise contradictoire" pour mettre fin à quinze ans de "débat stérile" sur les organismes génétiquement modifiés.

"Il faut sortir du mythe de l'expertise indépendante pour instituer l'expertise contradictoire", a-t-il lors d'une audition devant les commissions du développement durable et des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Le député UMP Bernard Accoyer, qui avait mis en cause dans la journée une audition "précipitée", a de nouveau contesté avec virulence l'étude du biologiste, notamment sur sa médiatisation ou son financement.

"Nous ne parviendrons pas à apaiser le débat sans mettre sur la table l'ensemble des analyses de sang qui ont permis l'autorisation de ces produits, sinon nous sommes au Moyen âge de la connaissance scientifique", a répondu le Pr Seralini, appelant les députés à demander la levée du "secret illégal" sur les données ayant permis les autorisations d'OGM.

De plus, "il faut instituer l'expertise contradictoire", "avec chacun démasqué", a-t-il ajouté, pointant les "intérêts industriels importants à réduire l'ampleur et la longueur des tests".

"Les tests réglementaires doivent être publics, indépendants des compagnies et soumis à l'expertise contradictoire pour que nous puissions enfin sortir des débats stériles", qui durent "maintenant depuis 15 ans", a-t-il ajouté.

M. Accoyer, dans un courrier à la présidente de la commission des Affaires sociales, avait jugé "surprenant" que cette audition "intervienne avant même que les parlementaires puissent disposer des conclusions sur la validité scientifique de l'étude en cause de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) et du HCB (Haut conseil des biotechnologies)".

Le député PS du Gers, Philippe Martin, a toutefois remercié les commissions concernées, estimant que "cette réunion est moins précipitée que les commentaires des détracteurs" du Pr Séralini.


SCIENCES ET AVENIR 09/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - L'agence française de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut conseil des biotechnologies (HCB) rendront public lundi leur avis respectif sur l'étude controversée du professeur Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM sur des rats.

L'Anses rappelle qu'à la suite de la publication de cette étude le 19 septembre, elle a été saisie par les ministres chargés de la Santé, de l'Ecologie, de l'Agriculture et de la Consommation, tout comme le HCB.

Le directeur général de l'Anses, Marc Montureux, présentera lundi après-midi les conclusions des travaux de l'agence concernant l'analyse de l'étude Séralini et, dans un contexte plus large, les conséquences éventuelles à en tirer quant à la réglementation actuelle en matière d'évaluation des OGM et des produits phytosanitaires, a précisé l'agence sanitaire dans un communiqué.

Le Haut conseil des biotechnologies rendra lui son avis dans la matinée de lundi, a indiqué à l'AFP le président de son comité scientifique, Jean-Christophe Pagès.

Gilles-Eric Séralini a déclaré mardi qu'il avait été auditionné par l'Anses et le HCB, dont les avis doivent guider le gouvernement pour établir sa position sur le maïs NK603, autorisé à la commercialisation en Europe et dont l'innocuité est remise en cause par ce chercheur.

L'agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a estimé de son côté que l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini était inadéquate et insuffisante pour remettre en question l'innocuité de ce maïs produit par Monsanto et autorisé dans l'Union européenne depuis 2003.

L'Efsa a demandé des données complémentaires au chercheur, qui a indiqué ne pas vouloir les lui fournir, faute d'avoir accès aux données des tests ayant permis l'autorisation de ce maïs résistant à l'herbicide Roundup.

Gilles-Eric Séralini a indiqué à l'AFP avoir fourni des données complémentaires à l'Anses...


ROMANDIE.COM 18/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Avant la publication lundi de l'avis des autorités sanitaires sur l'étude du Pr Séralini concernant la toxicité d'un maïs OGM, six académies scientifiques sont montées vendredi au créneau, la taxant de "non-événement scientifique" qui ne permet "aucune conclusion fiable".

"Il est rare, en France, qu'un non-événement scientifique de cette nature suscite de telles passions jusqu'à mobiliser aussi rapidement les membres du Parlement", estiment dans un communiqué les Académies nationales d'Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies et Vétérinaire.

Elles mettent en avant "de nombreuses insuffisances", notamment statistiques, mais reconnaissent toutefois ne pas avoir organisé "une expertise approfondie" de l'étude publiée le 19 septembre dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology.

Paul Deheuvels, un statisticien membre de l'Académie des Sciences, s'est aussitôt démarqué dans une tribune publiée sur le site du Nouvel Observateur, en estimant que ce "groupe d'experts convoqué en urgence, on ne sait par qui, on ne sait comment, dans une absence totale de transparence", ne peut pas "prétendre à incarner l'avis de l'ensemble du monde scientifique français".

Interrogé par l'AFP, Bernard Meunier, délégué à la communication de l'Académie des Sciences, a affirmé qu'"un groupe de travail (avait) été mis en place par les six Académies", et qu'"ensuite, cet avis a été validé par les présidents ou secrétaires perpétuels qui engagent la responsabilité des Académies".

Le Pr Gilles-Eric Séralini n'a pas souhaité réagir à l'avis commun des six académies et a renvoyé aux propos du "seul statisticien" de l'Académie des sciences, Paul Deheuvels.

Dans leur avis, les Académies ciblent aussi la stratégie de communication lors de la sortie de l'étude, avec "la publication de deux livres, d'un film et d'un article scientifique, avec l'exclusivité de leur contenu accordé à un hebdomadaire", en l'occurrence le Nouvel Observateur.

Cette prise de position intervient alors que l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut conseil des biotechnologies (HCB), saisis par le gouvernement, doivent rendre publics, respectivement à 14h00 et 10h00 lundi, leurs avis sur les travaux du Pr Séralini.

L'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a déjà estimé que l'étude était "inadéquate" et "insuffisante" pour remettre en question l'innocuité du maïs NK603, dont elle a autorisé la commercialisation au sein de l'UE en 2003.

Le Pr Séralini, professeur de biologie moléculaire à Caen, a été auditionné à l'Assemblée nationale, ainsi que par l'Anses et le HCB.

Le chercheur a reconnu que son étude avait "des limites statistiques comme toutes les études faites avec dix rats" par groupe étudié, tout en rappelant que "l'Efsa a autorisé des maïs transgéniques sur la foi d'études avec 5 ou 6 rats, des travaux produits par l'industriel lui-même qui ne communique pas les données brutes de l'étude".

Les accusations sur la faiblesse des études réalisées par les industriels sont reprises par de nombreux acteurs opposés aux OGM (ONG, Confédération paysanne, agriculteurs bio, etc), qui ont rappelé leur point de vue vendredi dans une lettre adressée au Premier ministre et aux ministres concernés, notant que ces études "montrent toutes encore plus de faiblesses que celles qui sont reprochées à l'étude" du Pr Séralini.

La députée européenne Corinne Lepage a estimé cette semaine que "la carence des études préalables pose la question du fonctionnement des agences réglementaires comme l'Efsa".

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a indiqué attendre l'avis de l'Anses avant de se prononcer mais il souhaite, "quoi qu'il arrive", "poser la question globale des protocoles d'autorisations sur les OGM".



SCIENCES ET AVENIR 19/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a réfuté lundi les conclusions de l'étude du Pr Gilles-Eric Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM, mais a recommandé une étude "indépendante" de long terme sur ce maïs.

Le HCB estime qu'il n'y a "pas de causalité entre les événements observés et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec l'herbicide Roundup". "Le dispositif expérimental mis en oeuvre est inadapté aux objectifs de l'étude", estime le Haut Conseil, mandaté par le gouvernement pour examiner l'étude controversée.

"Les conclusions d'effets délétères de la consommation de maïs NK603 ne sont pas soutenues par l'analyse des résultats présentés dans l'article", publié dans la revue scientifique Food and chemical toxicology le 19 septembre, poursuit le HCB.
L'organisme estime donc que "cet article ne remet pas en cause les conclusions des évaluations précédentes sur cet OGM".

Le HCB recommande toutefois qu'une "étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l'égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603", produit par Monsanto. Tout en jugeant que l'article du Pr Séralini "n'est pas conclusif", le Haut conseil veut néanmoins "répondre aux interrogations de la société" sur l'innocuité de ce maïs OGM.

M. Séralini estime que ses travaux, d'une durée inhabituelle de deux ans, montrent un risque accru de tumeurs mamaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec ce maïs, associé ou pas au Roundup. Son étude a toutefois été fortement critiquée pour sa méthodologie et l'Agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) a estimé qu'elle était "insuffisante" pour remettre en question l'innocuité du maïs étudié.

L'agence sanitaire française (Anses) doit rendre son avis ce lundi après-midi.



SCIENCES ET AVENIR 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Le gouvernement français a plaidé lundi pour une "remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides", et va chercher à renforcer les études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM associés à des pesticides.


Le Premier ministre a demandé au ministre de l'Agriculture, à la ministre de l'Ecologie et au ministre délégué chargé de la Consommation "de porter au niveau européen la demande du gouvernement d'une remise à plat du dispositif communautaire d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides", a annoncé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, dans un communiqué.

Il relève cependant que deux instances de contrôle, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) et le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), ont estimé lundi que l'étude française du Pr Séralini sur le maïs transgénique NK603 et l'herbicide Roundup "n'est pas de nature à remettre en cause les précédentes évaluations". "Sur cette base, il n'y a donc pas lieu de revenir sur les autorisations accordées au maïs NK603 et à l'herbicide Roundup", poursuit-il.

En revanche, "le gouvernement retient la proposition formulée par l'Anses de renforcer les études sur les effets à long terme de la consommation des OGM et des pesticides". "Dans ce contexte, la détermination du gouvernement pour maintenir le moratoire en France des OGM autorisés à la culture dans l'Union Européenne est réaffirmée".

"Il y aura sûrement nécessité de refaire des études (de long terme), mais surtout, à l'échelle de l'Europe, c'est l'ensemble des critères juridiques qui doivent être revus pour que ces études soient menées de manière différente, et faire en sorte qu'on ait un cadre législatif de contrôle et d'autorisation qui soit modifié", a précisé M. Le Foll lors d'un point de presse à Luxembourg.

C'est pourquoi, "à partir d'aujourd'hui, nous allons prendre les contacts nécessaires pour faire bouger les choses à l'échelle de l'Europe sur cette question des protocoles d'autorisation pour les différents OGM", a-t-il souligné, et précisé avoir déjà commencé à le faire avec son homologue allemande Ilse Aigner.

Gilles-Eric Séralini, un biologiste de l'université de Caen, dans l'ouest de la France, estime que ses travaux, d'une durée inhabituelle de deux ans, ont montré un risque accru de tumeurs mammaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec le maïs NK603 de la firme Monsanto, associé ou pas au Roundup.

Le fait que l'ANSES et le HCB, saisis par la France, n'aient pas jugé l'étude du professeur Seralini concluante ne change rien à la position de la France, qui pose notamment la question des durées des tests, aujourd'hui limitées à 90 jours, a estimé M. Le Foll. "Il faut qu'on revoit l'ensemble des protocoles pour faire évoluer la législation européenne", a-t-il martelé.

Paris souhaite également clarifier à l'échelle européenne les bases juridiques que pourront invoquer les Etats souhaitant interdire sur leur sol la culture d'OGM autorisés à l'échelle européenne. "Il y a besoin d'avoir un travail sur les bases juridiques nécessaires pour que chaque état puisse prendre des décisions en fonction de choix qui doivent s'appuyer sur des critères juridiques objectifs", a-t-il jugé.

La France avait déclenchée une clause de sauvegarde suspendant la culture du maïs transgénique sur son sol en 2008. Cette clause, invalidée en septembre 2011 par la Cour européenne de justice, a été représentée au printemps 2012.


SCIENCES ET AVENIR 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Les organismes sanitaires français ont réfuté lundi les conclusions des travaux du professeur Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM de Monsanto, mais ont tous les deux recommandé des études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM, quasi-inexistantes aujourd'hui.

Dans la foulée, le gouvernement a plaidé pour une "remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides". (voir message précédent).

Saisis par le gouvernement, le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) et l'Anses (agence sanitaire) ont réfuté, séparément, les conclusions de l'étude du professeur Séralini sur le maïs NK603 et son pesticide associé, le Round-up, publiée dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology le 19 septembre.

Les résultats de l'étude, menée dans le plus grand secret durant deux ans, montraient, selon les auteurs, un risque accru de tumeurs mammaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec ce maïs, associé ou pas au Round-up.

Les deux organismes publics ont estimé que les résultats de ce travail, dont elles ont pointé les faiblesses comme le nombre de rats retenu dans chaque échantillon, "ne permettent pas de remettre en cause les évaluations précédentes du maïs OGM NK603 et du Roundup", qui avaient conclu à l'innocuité du produit. Cet avis est dans la droite ligne de celui produit par l'agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa) début octobre.

Pour autant, le HCB et l'Anses ont appelé à mener des études à long terme quand la durée des tests de toxicologie est généralement de 90 jours.

L'Anses a ainsi tenu à souligner que l'étude Séralini était "ambitieuse" et relevé "l'originalité des questions qu'elle soulève", rappelant que seules deux études ont été réalisées à ce jour sur la vie entière des animaux ayant consommé des OGM.

L'agence sanitaire a ainsi appelé "à la mobilisation de financements publics nationaux ou européens dédiés à la réalisation d'études et de recherches d'envergure" afin de "consolider les connaissances sur les risques sanitaires insuffisamment documentés".

De son côté, le HCB a recommandé une "étude de long terme, indépendante et contradictoire sous l'égide des pouvoirs publics", suite à "la médiatisation à outrance des travaux" du Pr Séralini.

"L'objectif est de rassurer l'opinion publique qui ne sait plus qui et quoi croire", a expliqué Christine Noiville, présidente du Comité économique, éthique et social (Cees) du HCB.

Pour Monsanto, l'avis du HCB "ne change pas l'évaluation du risque d'utilisation des produits incriminés". L'évaluation "qui est faite nous semble suffisante", a dit un porte-parole à l'AFP.

Le Pr Séralini a estimé que la recommandation du HCB pour une nouvelle étude à long terme est un "progrès", mais a jugé qu'entre-temps, il faut "interdire" le maïs concerné.

"Il faut remarquer l'ouverture d'esprit", a déclaré le Pr Séralini à l'AFP. "Mais aujourd'hui, l'enjeu est un enjeu de santé publique. Une étude de deux ans, ça prend quatre ans à mettre en place et à analyser, et pendant ces quatre ans, qui va encore être malade ou mourir à cause de ces produits mal évalués ?", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a estimé que sur la base des deux avis des instances de contrôle, "il n'y a pas lieu de revenir sur les autorisations accordées au maïs NK603 et à l'herbicide Round-up". Mais "il y aura sûrement nécessité de refaire des études (long terme)", a déclaré à Bruxelles le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

"A partir d'aujourd'hui, nous allons prendre les contacts nécessaires pour faire bouger les choses à l'échelle de l'Europe sur cette question des protocoles d'autorisation pour les différents OGM", a-t-il ajouté.

Greenpeace a aussi réclamé une révision de ces procédures, estimant que l'étude du professeur Séralini avait "brisé l'unanimité des études scientifiques fournies par les industriels qui sont actuellement les seules prises en compte pour autoriser les OGM".



SCIENCES ET AVENIR 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Principales critiques avancées par le Haut conseil des biotechnologies (HCB) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans leur avis respectif sur l'étude du Pr Gilles-Eric Séralini portant sur le maïs OGM NK603 de Monsanto, dont ils réfutent les conclusions.

- DES CONCLUSIONS NON ETAYEES :

La faiblesse centrale de l'étude réside dans des conclusions insuffisamment soutenues par les observations, a déclaré Marc Mortureux, directeur général de l'Anses.

Ce point est repris par le HCB qui accuse l'équipe du Pr Séralini d'avoir donné des interprétations spéculatives de leurs résultats. Ainsi, selon Jean-Christophe Pagès, président du comité scientifique du HCB, les anomalies hormonales, les atteintes au foie et au rein, les tumeurs décrites ou encore la surmortalité ne sont pas prouvées.

Par ailleurs, l'Anses avance que la critique majeure des résultats tient à l'absence d'analyse statistique des données concernant ces informations: les résultats concernant la mortalité et l'incidence des tumeurs ne sont présentés que de manière descriptive, regrette-t-elle.

- TAILLE DES ECHANTILLONS :

Le nombre de rats par groupe est insuffisant et les groupes témoins ont un effectif inadapté pour pouvoir conclure à des effets statistiquement significatifs, écrit le HCB dans son avis.

L'étude Séralini a porté sur dix échantillons de 20 rats: trois groupes avec OGM, trois groupes avec OGM et l'herbicide Round-up, chacun divisé en deux échantillons, l'un de femelles, l'autre de mâles. Parallèlement, un groupe témoin de 20 rats a été constitué.

Les études de toxicologie classique de 90 jours, notamment pour les OGM, portent un nombre de rats similaires.

Il est possible d'utiliser des rats de souche Sprague-Dawley (qui développent facilement des tumeurs), mais, pour une étude sur deux ans, il faut des lots plus importants, de l'ordre de 80 à 100 animaux par groupe étudié, a indiqué Jean-Pierre Cravedi, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et membre de l'Anses.

- LA PRESENTATION DES RESULTATS :

Le HCB juge la présentation des résultats parcellaire et imprécise, d'où sont tirées des conclusions non justifiées.

De son côté, l'Anses indique avoir demandé au Pr Séralini la communication de l'ensemble des données brutes de l'étude. Les auteurs n'ont pas accédé à cette demande globale mais ont fourni des données chiffrées sur la mortalité et l'apparition de tumeurs non régressives, indique l'Anses, qui précise qu'il serait nécessaire de disposer des données biologiques sur les résultats pour se prononcer définitivement.

- UNE ETUDE AMBITIEUSE :

L'Anses souligne néanmoins que cette étude est ambitieuse, conduite en mobilisant de larges moyens et publiée dans une revue internationale reconnue en matière de toxicologie alimentaire et relève l'originalité des questions qu'elle soulève.

L'agence indique qu'elle n'a pu identifier que deux autres études portant sur la vie entière des animaux, en l'occurrence à propos de sojas tolérants au glyphosate (substance active de l'herbicide Round-up). L'une d'elles a été réalisée sur un nombre limité d'animaux, une autre espèce et un seul sexe (souris femelles).


ROMANDIE.COM 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - La demande du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) de réaliser une étude de long terme, indépendante et contradictoire sur le maïs NK603 constitue un bon premier pas, a estimé lundi Greenpeace, qui réclame une révision des procédures d'évaluation des OGM en Europe.

Ces études devraient prendre obligatoirement en compte des études indépen-dantes menées sur le long terme, précise l'organisation, qui considère que dans l'attente de cette révision, il est indispensable que toute nouvelle autorisation d'OGM soit gelée et que les autorisations en cours soient suspendues.

L'étude du professeur Séralini a brisé l'unanimité des études scientifiques fournies par les industriels qui sont actuellement les seules prises en compte pour autoriser les OGM, ajoute Greenpeace dans un communiqué.

- Corinne Lepage s'est félicitée de voir que grâce au Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique) et à l'étude de Séralini, l'absence de connaissance sur les effets sanitaires à long terme des OGM est reconnue.

La députée européenne a souligné que, dans l'avis de l'Anses (agence sanitaire française) rendu lundi, il y a une étude bibliographique qui montre qu'il n'y a pas d'études, il n'y en a que deux. la présidente de Cap 21 a salué la qualité du travail de l'Anses, le premier avis qui est sérieux et étayé.

Dans son avis, l'Anses note que la revue bibliographique et le travail d'expertise n'ont mis en évidence qu'un nombre limité de travaux sur des effets potentiels à long terme d'une consommation d'OGM associés à des pesticides et qu'elle n'a pu identifier que deux autres études portant sur la vie entière des animaux.

- Le député PS et cardiologue Gérard Bapt a estimé urgent de revoir l'ensemble du cadre réglementaire sur lequel travaillent les agences publiques de sécurité sanitaire et de ne juger la dangerosité d'une substance qu'après évaluation par des études ne s'arrêtant pas au bout de trois mois, mais à exposition à faible dose de durée prolongée.



ROMANDIE.COM 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Le député écologiste Noël Mamère a jugé lundi que le Haut conseil des biotechnologies (HCB) qui vient de réfuter les conclusions de l'étude du Pr Séralini sur la toxicité d'un maïs OGM, n'est pas suffisamment indépendant pour avoir une pertinence.

L'étude du professeur Séralini est aujourd'hui l'objet d'une véritable guerre lancée par les multinationales aidées par beaucoup d'instances scientifiques dites indépendantes, a déclaré Noël Mamère à l'AFP. Le Haut conseil des biotechnologies n'est pas suffisamment indépendant pour avoir un avis pertinent, a-t-il ajouté.

Le HCB a estimé lundi matin à propos de l'étude du Pr Séralini qu'il n'y a pas de causalité entre les événements observés et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec l'herbicide Roundup. Le dispositif expérimental mis en oeuvre est inadapté aux objectifs de l'étude, a jugé le Haut conseil, recommandant toutefois qu'une étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l'égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603 (de Monsanto).

M. Séralini, un biologiste de l'université de Caen, estime que ses travaux, d'une durée inhabituelle de deux ans, montrent un risque accru de tumeurs mammaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec ce maïs, associé ou pas au Roundup.

Pour Noël Mamère, on voit bien le vrai visage de ceux qui sont pour une agriculture productiviste.

Nous réclamons que l'on revoit totalement, en France comme en Europe, la composition et la nomination d'organismes comme le Haut conseil (...) Tant qu'il n'y aura pas de représentants des consommateurs et des associations dans ce type d'organismes, on ne pourra pas croire à leur indépendance, a-t-il encore considéré.



ROMANDIE.COM 22/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
CAEN - L'équipe du professeur Séralini, auteur d'une étude controversée sur la toxicité d'un maïs OGM et d'un herbicide, et l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui a rejeté les conclusions de ces travaux, se sont mutuellement accusées vendredi de rétention de données.

Nous déplorons la mauvaise de foi de l'Efsa, écrivent dans un communiqué les membres du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), dirigé par Gilles-Eric Séralini.

Le chercheur a demandé à l'Efsa la publication des données sur la base desquelles l'agence a autorisé le maïs NK 603 et l'herbicide Roundup, tous deux produits par Monsanto. Il estime que ces tests sont très insuffisants. Le biologiste pose comme condition la publication de ces données avant de transmettre des éléments complémentaires sur sa propre étude, réclamés par l'Efsa.

L'Efsa doit rendre prochainement un avis définitif sur l'étude Séralini, qu'elle a jugée insuffisante sur plusieurs points.

Quand on épluche les dossiers à notre portée depuis lundi seulement, il n'y a pas les données biologiques (analyses de sang, des tissus) sur lesquelles on peut travailler. C'est vraiment un jeu de dupe, a déclaré vendredi le Dr Joël Spiroux, président du Criigen et coauteur de l'étude.

L'Efsa a, elle, affirmé vendredi avoir donné accès au professeur Séralini au dossier concernant le maïs génétiquement modifié NK603. Celui-ci comprend toutes les données toxicologiques, y compris les données biologiques relatives aux analyses du sang et des tissus, a-t-elle affirmé. L'agence européenne répète n'avoir toujours pas reçu les données demandées au chercheur.

L'équipe Séralini a rappelé vendredi avoir transmis le 15 octobre (ses) données brutes sur la mortalité et les tumeurs à l'Anses, l'autorité sanitaire française, avec qui le Criigen juge le dialogue plus constructif.

La publication le 19 septembre de cette étude a relancé le débat sur la toxicité d'un maïs résistant à l'herbicide Roundup.

En France, l'agence sanitaire et le Haut conseil des biotechnologies ont dans deux avis distincts jugé les conclusions de l'étude irrecevables, mais ont appelé à engager des tests à long terme dans certains cas.



ROMANDIE.COM 26/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (Sipa) -- Trois anciennes ministres de l'Environnement demandent lundi un réexamen des études autorisant la mise sur le marché du maïs OGM NK603 et du Round Up à la lumière de l'étude Séralini.

Ségolène Royal (PS), Dominique Voynet (EELV) et Corinne Lepage (Cap21) appellent, dans une tribune publiée lundi dans "20 Minutes", "en l'absence de mesure de suspension du NK603 et du Round Up" et "en attendant que soient réalisées les nouvelles études", à ce "que soient revues, comme le permettent les textes communautaires et nationaux, les études qui ont permis l'autorisation de mise sur le marché du NK603 et du Round Up".

"Il nous apparaît en effet indispensable que la lecture critique qui a été faite des résultats statistiques de l'étude Séralini soit appliquée à ces études, pour s'assurer de leur fiabilité statistique (...) Nous souhaitons que cette analyse puisse être faite par des experts choisis pour leur absence de conflits d'intérêts et qui n'auraient pas eu précédemment à se prononcer sur l'un ou l'autre de ces produits", précisent-elles.

Mmes Royal, Lepage et Voynet souhaitent également qu'un "véritable débat scientifique puisse s'ouvrir au sein de la communauté scientifique dans son ensemble". Elles se réjouissent par avance "de la volonté exprimée par le gouvernement, dans la ligne de la décision du Conseil des ministres de l'Environnement de l'UE de 2008, de remettre à plat les systèmes d'évaluation des OGM et des pesticides et d'exiger des tests de toxicité à long terme, donc sur vie entière de l'animal."

Depuis le début du mois d'octobre, les critiques s'accumulent sur les travaux de Gilles-Eric Séralini sur la toxicité du maïs NK603.



ROMANDIE.COM 29/10/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Après la polémique suscitée par l'étude Seralini sur la possible toxicité d'un maïs OGM, cinq anciennes ministres ou secrétaires d'Etat à l'Ecologie dépassent le traditionnel clivage gauche-droite pour défendre ensemble le principe de précaution.

Ne nous laissons pas impressionner par les pressions des industriels, clame Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat du gouvernement Fillon de 2009 à 2010, dans un entretien à l'AFP.

La sénatrice centriste (UDI) s'est ralliée jeudi à l'appel lancé fin octobre par trois ex-ministres de l'Ecologie, Ségolène Royal (PS), Dominique Voynet (EELV) et Corinne Lepage (Cap 21), rejointes rapidement par l'ancienne ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.

Venues de gauche, du centre et de droite, les cinq femmes demandent à travers cet appel que soient revues, comme le permettent les textes communautaires et nationaux, les études qui ont permis l'autorisation de mise sur le marché du NK603, le maïs OGM de Monsanto étudié par le biologiste Gilles-Eric Seralini.

L'étude, publiée le 19 septembre par ce chercheur engagé, mettait en avant la toxicité possible de ce maïs génétiquement modifié pour résister au RoundUp, un herbicide également commercialisé par la compagnie américaine.

Deux organismes sanitaires français ont depuis réfuté ces conclusions alarmantes, tout en recommandant des études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM, quasi inexistantes aujourd'hui.

Les trois initiatrices de l'appel rappelaient leur attachement au principe de précaution, qui doit l'emporter sur la présomption de non-toxicité de ces produits. Cet appel doit être entendu, estime NKM sur son blog, même si elle ne partage pas (les) options politiques de ses co-signataires. Sur un sujet qui touche à la santé de nos concitoyens, l'approche partisane n'est pas de mise, renchérit Chantal Jouanno. En politique, le débat sur les OGM ne se résume pas au simple clivage gauche-droite.

En 2008, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat à l'Ecologie, avait subi les foudres de son camp lors d'un débat parlementaire sur les OGM. NKM avait dû présenter des excuses à Jean-François Copé, alors chef de file des députés UMP, et Jean-Louis Borloo, son ministre de tutelle, après avoir laissé entendre dans la presse qu'ils ne la soutenaient pas suffisamment.

Dans le cadre de l'étude du professeur Séralini, le député UMP Bernard Accoyer s'était montré le plus virulent lors de l'audition du chercheur par trois commissions de l'Assemblée nationale début octobre. Mais le sénateur François Grosdidier, également UMP, a pour sa part soutenu financièrement l'étude en puisant 100.000 euros dans sa réserve parlementaire en 2006, alors qu'il était député.

L'émergence de la prise en compte des OGM en France a été davantage une position de personnalités, souvent minoritaires, que de partis, décrypte Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE), pour l'AFP. Au niveau des partis, à droite comme à gauche, il n'y a pas de culture commune sur cette question, à part chez les Verts, estime-t-il, notant que le vrai clivage est entre ceux qui sont informés et ceux qui ne le sont pas suffisamment et peuvent ainsi se laisser instrumentaliser.

Sans souscrire en tant que tel à l'appel des ex-ministres, le centriste Jean-Louis Borloo, en charge de l'Ecologie entre 2007 et 2010, estime lui aussi que, après avoir obtenu le moratoire sur le Monsanto MON810 (en février 2008), il paraît aujourd'hui indispensable de revoir les conditions d'expertise, a-t-il indiqué à l'AFP.


ROMANDIE.COM 9/11/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
CAEN (AFP) - L'organisme de recherche sur les OGM dont le professeur Gilles-Eric Séralini est un membre-clé, le Criigen, a publié vendredi dans un communiqué une liste d'environ 190 noms de "scientifiques internationaux" de "33 pays" qui "apportent leur soutien" à l'étude controversée du chercheur.


Ces personnes ont "témoigné de leur soutien à l'étude en envoyant une lettre souvent très argumentée, soit au Criigen, soit directement à la revue scientifique qui a publié l'étude" sur le maïs NK603 et le RoundUp, affirme l'organisme, dont l'eurodéputée Corinne Lepage est présidente d'honneur.

En pièce jointe du communiqué envoyé par mail, le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) publie un document intitulé "soutien au Pr Séralini: 193 signataires de 33 pays" suivi d'une liste de noms et de centres de recherche.

Ces "soutiens" s'ajoutent, écrit le Criigen dans son communiqué, à celui de 140 scientifiques de France, en faisant allusion au texte publié par lemonde.fr intitulé "Science et conscience". L'AFP a relevé trois noms en commun.

"Les signataires du texte" publié par lemonde.fr "dont j'ai été l'initiateur mais dont plusieurs paragraphes ne sont pas de moi, désavouent une certaine manière de traiter Séralini. Une minorité de signataires pense que l'étude prouve la toxicité du NK603. Mais tous pensent que la non toxicité des OGM n'est pas prouvée et que les méthodes d'autorisation de mise sur le marché doivent être changées", a nuancé Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, interrogé par l'AFP.

"Il y a aussi des gens qui ont participé à la rédaction mais n'ont pas signé par crainte de conséquence pour leur carrière. J'ai moi-même conseillé à des gens qui attendait un poste de ne pas signer", a ajouté M. Gouyon.


SCIENCES ET AVENIR 16/11/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La Commission reconnaît la nécessité de mener des études sur la vie entière de rats nourris avec des OGM. Elle cherche les crédits nécessaires. Un tournant après l’étude controversée du Professeur Séralini.

À Bruxelles, le patron de la DG Sanco (Direction générale de la santé et de la protection des consommateurs) Ladislav Miko a annoncé discrètement la semaine dernière que la Commission Européenne essayait de réunir un budget pour mener une étude à long terme de deux ans sur les OGM. C’est ce que révèle un article du Journal EU Food Policy en date du 17 décembre.

Cette décision fait suite à l’étude controversée sur des rats conduite par le Professeur Gilles-Eric Séralini, de l’Université de Caen. Ce dernier a été entendu le 14 décembre dernier par la Commission Européenne.

Pour le moment, Bruxelles n’a pas été plus précise sur le protocole de l’étude qu’elle chercherait à lancer. Il semblerait toutefois que la Commission envisage de tester un maïs différent de celui testé par le Pr Séralini, le Monsanto 810. Contrairement au NK 603, il n’est pas tolérant à un herbicide, mais sécrète son propre pesticide pour résister à ses prédateurs.

L’Europe reconnaît in fine la nécessité de mener des études à vie entière sur des animaux nourris aux OGM

Cette décision hérissera sans doute bien des industriels mais aussi des experts actuellement chargés de l’évaluation des plantes génétiquement modifiée, notamment ceux de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

Cette dernière a longtemps défendu l'idée que les études d’évaluation à trois mois suffisaient pour autoriser la mise des OGM sur le marché. Et son autorité faisait foi, malgré un questionnement croissant des ONG et de la société civile… En cherchant aujourd’hui à financer une telle expérience, l’Europe reconnaît in fine la nécessité de mener des études à vie entière sur des animaux nourris aux OGM.

Pour comprendre cette petite révolution, on peut se plonger dans la dernière enquête de Sciences et Avenir (notre article "OGM et santé, ce que disent vraiment les études" dans le magazine qui sort jeudi). Elle montre que les études sur la santé humaine sont inexistantes mais aussi que les évaluations actuelles laissent à désirer. Elle précise enfin les biais qui animent chacun des acteurs de ce dossier violemment controversé.

Pour le moment, les anti-OGM savourent ce qu’ils veulent voir comme une victoire : «Je me réjouis que la Commission fasse preuve de sens des responsabilités et admette enfin la nécessité de mener des études sur deux ans pour étudier les effets à long terme des OGM», a ainsi commenté illico la députée européenne Corinne Lepage, cofondatrice du Crii-gen avec le Pr Séralini. «Une telle étude devrait cependant chercher à répéter l'étude du Pr Séralini et être menée sur le même maïs NK603 et sur l'herbicide Roundup. Le protocole de cette étude devra en tout cas être élaboré de manière transparente, ouverte, et avec participation de la société civile.» À suivre.


Sciences et Avenir 18/12/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
BRUXELLES - La multinationale américaine Monsanto menace de poursuivre en justice l'Autorité européenne de sécurité des aliments pour avoir publié les données utilisées pour rendre un avis favorable à l'autorisation de commercialisation de son maïs OGM NK603, ont indiqué vendredi à l'AFP plusieurs sources européennes.

Nous comprenons qu'il puisse y avoir une opposition à notre initiative de la part de Monsanto, a indiqué l'EFSA à l'AFP. Selon les informations obtenues par l'AFP, Monsanto a adressé un courrier à l'EFSA pour l'informer de son intention de porter l'affaire devant les tribunaux.

La directrice générale de l'agence, Catherine Geslain-Lanéelle avait décidé le 14 janvier la mise en ligne de toutes les données utilisées par l'EFSA pour donner son avis favorable à l'autorisation de commercialisation du maïs OGM NK603 dénoncée par le chercheur français Gilles-Eric Séralini.

Grâce à ce programme, l'EFSA aidera les scientifiques issus de différents domaines d'expertise à développer la recherche de manière à enrichir, en fin de compte, le corpus de documentation scientifique et offrir ainsi de nouvelles perspectives précieuses pouvant être intégrées dans l'évaluation des risques, a-t-elle ajouté.

Cela renforcera encore les conclusions des évaluations destinées à protéger la santé publique et permettra aussi de consolider la confiance à l'égard des travaux de l'Autorité, avait-elle estimé.

Le processus d'évaluation pour les demandes d'autorisation de culture et de commercialisation d'OGM se déroule en quatre temps: consultation de l'EFSA sur les risques pour la santé, demande d'autorisation aux Etats sur base d'un avis favorable de l'EFSA, procédure d'appel si aucune majorité qualifiée ne se dégage entre les Etats. Enfin, si cette situation perdure, la décision finale revient à la Commission européenne.

A ce jour, l'EFSA n'a jamais rendu un avis négatif et aucune majorité qualifiée n'a jamais été trouvée entre les Etats pour interdire un OGM.


ROMANDIE 8/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le chercheur français Gilles-Eric Séralini a contesté jeudi le retrait de son étude controversée sur les effets d'OGM consommés par des rats, publiée en septembre 2012, par la revue scientifique qui l'avait publiée. «Nous refusons le retrait de l'article», a affirmé le scientifique au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.

Un lien avec l’arrivée d’un ex-Monsanto dans le comité éditorial? : Le chercheur a dénoncé «des pressions insupportables» et souligné que l'éditeur de la revue Food and chemical toxicology (groupe Elsevier) n'avait relevé «ni fraude, ni mauvaise interprétation des données» dans son étude. «Les résultats présentés, s'ils ne sont pas incorrects, ne permettent pas de conclure», a estimé le responsable éditorial de Food and chemical toxicology dans un courrier adressé à Gilles-Eric Séralini, daté du 19 novembre. En conséquence, l'article a été retiré de la revue.

«Nous maintenons nos conclusions», a répondu Gilles-Eric Séralini, dans une réponse adressée à la revue, dont un groupe de scientifiques avait évalué l'étude avant sa publication, conformément aux règles habituelles. Interrogé par l'AFP, le scientifique a relié cette décision de retrait à «l'arrivée dans le comité éditorial de la revue de Richard Goodman, un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto». «Un débat scientifique reposé n'est pas une raison pour retirer un article, seulement un cas de fraude ou une erreur peut le justifier», a-t-il ajouté.


20 Minutes 28 novembre 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"Pro" OGM, "anti" OGM, ceux qui sont entre deux feux... Voici les acteurs du débat relancé par la décision de Food and chemical toxicology de retirer l'article du Pr Séralini sur les rats nourris au maïs NK603 de Monsanto.

Son étude sur les rats nourris au maïs OGM NK603 de Monsanto était parue en septembre 2012. Sous pression, la revue Food and chemical toxicology veut désormais retirer l'article de Gilles-Eric Séralini. Celui-ci a refusé lors d'une conférence de presse à Bruxelles. À cette occasion, Sciences et Avenir reproduit l'article "OGM : les acteurs d'une violente controverses" initialement paru dans son numéro 791, en janvier 2013.



Les PRO - OGM
LES LOBBYS. L'ILSI (International Life Sciences Institute), fondé par Coca-Cola et financé par des industriels dont Monsanto ey BASF, regroupe à parité des chercheurs du privé et du public, dont certains sont membres de l'Esfa. L'AFBV (Association française des biotechnologies végétales), présidée par Marc Fellous, professeur émérite de génétique humaine. De nombreux académiciens des sciences en sont membres.
LES INDUSTRIES. Monsanto, Syngenta, Bayer, BASF... Elles sont à l'origine des OGM, dont la plupart garantissent un débouché pour leurs pesticides.
LES ALLIÉS. L'Afis (Association française pour l'information scientifique) présidée par Louis-Marie Houdebine, directeur honoraire de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), détenteur de brevets dans les biotechnologies animales. L'Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments). Chargée d'évaluer les OGM. Ses conflits d'intérêts ont été dénoncés. Certains de ses membres ont toujours des liens étroits avec l'industrie. Gérard Pascal, ancien toxicologue alimentaire ) l'Inra, consultant pour des entreprises agroalimentaires. Membre du "Panel OGM" de l'Efsa, de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) et du comité scientifique de l'ILSI.


Les ANTI - OGM
LES DISTRIBUTEURS ALIMENTAIRES. Auchan, Carrefour, financiers de l'étude de Gilles-Eric Séralini, développent un marché de niche "sans OGM". Carrefour a aidé à la mise en place du CriiGen.
LE CRII-GEN. Fondé en 1998 par la députée européenne Corinne Lepage et Gilles-Eric Séralini. Compte dans ses rangs le biologiste Pierre-Henri Gouyon, qui a lancé une lettre de soutien au Pr Séralini (140 chercheurs signataires).
LES ALLIÉS. 193 chercheurs de 33 pays ont manifesté un soutien public, parmi lesquels le biologiste Jacques Testart. Une cinquantaine d'ONG (Greenpeace, Fédération nationale de l'agriculture biologique...) ont écrit aux pouvoirs publics. Dernière-née, Génération cobaye, parrainée par G.-E. Séralini et la réalisatrice Marie-Moique Robin, a mené campagne sur les réseaux sociaux.

Les ENTRE DEUX FEUX
Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Membre (1998 à 2007) de la Commission du génie biomoléculaire chargée d'évaluer et d'autoriser les OGM. Auteur de plusieurs articles et critiques sur l'herbicide Roundup et de l'étude controversée sur le NK603. L'Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, dirigée par Marc Mortureux, créée en 2008, s'est dotée d'un comité de prévention des conflits d'intérêts. Le HCB, Haut Conseil des biotechnologies, créé en juin 2008, comprend un comité scientifique, favorable aux biotehcnologies et un comité économique et social plutôt défavorable. Ce qui a suscité des crises internes.

Sciences et avenir 28/11/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C’est un moment délicat que vit Food and chemical toxicology, une revue à comité de lecture du Groupe d’édition néerlandais Elsevier. Violemment critiquée par une grande partie de la communauté scientifique pour avoir accepté l’article de Gilles-Eric Séralini sur la possible toxicité du maïs OGM NK 603, inondée de lettres et de pétitions de protestation comme de soutien (1) (voir notre article « les acteurs d’une violente controverse »), elle n’évitera pas une nouvelle polémique en demandant au chercheur de l’université de Caen de retirer son papier.


 L'étude de Séralini, même imparfaite, peut pousser à revoir les protocoles de toutes les études sur les OGM. Florence Durand /SIPA



Et pour cause. L’article initial avait été accepté par l’un de ses éditeurs associés, le catalan José Luis Domingo, professeur de toxicologie à l’université de saint Llorenc, en Espagne… lui-même auteur en 2007 puis 2011 de deux analyses très critiques des procédures d’évaluation des plantes génétiquement modifiées et surtout « de leurs lacunes ». Il n’aurait pas été associé au second examen de l'article incluant les données brutes fournies depuis par Gilles-Eric Séralini.




Or, après que la controverse a éclaté, la revue FCT aurait engagé début 2013 un ancien employé de Monsanto, Richard E. Goodman, comme « rédacteur en chef associé ». Spécialiste des allergies alimentaires à l’université du Nebraska (États-Unis), ce dernier œuvre aussi à l’ILSI (International Life Science Institute), un lobby financé par les industriels de la chimie et de l’alimentation (dont Bayer CropScience, BASF et Monsanto..).


Les liens de ce lobby avec l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) ont déjà fait scandale. Dès le mois de mai dernier, des observateurs anti-OGM s’inquiétaient de la possible influence de Richard Goodman, favorable aux biotechnologies, sur la politique de la revue FCT(2) : ils auront beau jeu aujourd’hui de crier à la censure, quand bien même FCT aurait fait scrupuleusement son deuxième travail de lecture critique.

Déjà, un autre article, brésilien celui-là, sur la toxicité d'un OGM aurait été retiré, en toute discrétion, les chercheurs concernés n’ayant pas souhaité-contrairement au Pr Séralini- médiatiser l’histoire.


La situation est-elle devenue inextricable ? Va-t-elle contribuer à radicaliser encore les deux camps ? « Cette revue va peut-être avoir besoin de faire un sacré ménage » note un observateur proche de l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, un peu étonné des arguments invoqués par la revue pour justifier la rétractation du papier de Gilles-Eric Séralini.


« Il n’y a pas eu tromperie, souligne cet expert, habitué à éplucher la littérature scientifique en toxicologie. Et cette revue a déjà publié d’autres travaux portant sur un faible nombre de rats. Des études de ce type, inédites, sont intéressantes pour détecter des signaux biologiques, documenter de faibles niveaux d’exposition, produire des données qui interpellent les décideurs. C’est utile quand on s’intéresse aux perturbateurs endocriniens, aux ondes électromagnétiques. Il faut simplement les prendre pour ce qu’elles sont : un indice, un signal... qu’il faut interpréter à sa juste valeur-via une analyse statistique- éventuellement creuser, chercher à répliquer. On ne peut exiger que toutes les études adoptent les protocoles des études réglementaires qui supportent des dossiers d’homologation et de réglementation : cela tuerait les démarches innovantes !».

Rappelons que l’ANSES avait fin 2012 vivement critiqué l’absence d’analyse statistique des données de Séralini mais souligné le caractère original de son travail (À venir un article « ce que l’affaire Séralini a changé »), plaidant pour que d’autres études à vie entière soit menées.

(1) Déclaration de FCT à la suite de la publicationhttp://cdn.elsevier.com/promis_misc/food_and_chemical_toxicology_homepage_statement.pdf
(2) The Goodman affair: Monsanto targets the heart of Science. Independent Science News and Earth Open Source.

Sciences et avenir 28/11/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
En septembre 2012, l’étude de Gilles-Eric Séralini, de l’université de Caen, publiée dans Food and Chemical toxicology, a soulevé un tollé : elle laissait supposer que des rats nourris à vie entière (2 ans) avec du maïs NK603 (fabriqué par Monsanto et tolérant à l’herbicide Round-Up) développaient nombre de pathologies et tumeurs.

Le chercheur a été rapidement invité, par deux fois, à s’expliquer devant l’Assemblée nationale - et notamment devant l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, autour de Jean-Yves Le Déaut, déjà président de la conférence de citoyens sur les OGM en 1998.

 OGM - AFFAIRE SERALINI, Christian VELOT*, un chercheur opposé aux OGM, décrypte les enjeux cachés. Par Joel N / Youtube 26/1/2013


Toutes les agences sanitaires françaises et internationales ont décortiqué l’étude... Et souligné ses faiblesses. Mais sa médiatisation a fait bouger les lignes.

Quelques mois avant que n’éclate l’"affaire Séralini", une méta-analyse française, (c’est-à-dire l’analyse de la littérature scientifique sur le sujet) avait passé au crible 24 études de longue durée (mais non à vie entière) : elle ne mettait en évidence aucun problème chez les animaux ainsi nourris.

Au moment où Séralini publie son étude - en septembre 2012 - l’Europe avait lancé de son côté le programme GRACE pour vérifier notamment la pertinence des tests à 90 jours. Et donc poser la question : ces tests, répandus mais non encore obligatoires et où l’on nourrit d'OGM des animaux pendant trois mois, sont-ils des sentinelles efficaces pour apprécier le risque de toxicité ? Dans le même temps, l’Europe lançait également le programme MARLON, qui constituera le premier travail de suivi vétérinaire au monde des animaux consommant des OGM tout au long de leur vie.

Notons que les premières études vie entière ont été lancées à partir de 2008 seulement, et qu’à ce jour seules trois sont connues, dont celle de Gilles-Eric Séralini (voir articles précédents -parmi les premiers messages-).

 "La publication, mercredi 19 septembre 2012, de l'étude sur les OGM menée par le Professeur Gilles-Éric Séralini change notre regard sur le sujet. A cette occasion, France 5 a diffusé un document inédit qui retrace l'aventure de cette étude... par Sauvegarde des requins / Youtube 27/3/2013

D’une certaine façon, l’étude de Séralini a obligé les médias et surtout les Agences de sécurité sanitaires à recenser les études menées au plan international. Soit :

- zéro étude sur la santé humaine
- 12 études seulement au-delà de 90 jours sur des animaux
- 12 études portant sur plusieurs générations de cobayes
- 3 études à long terme (toujours sur des animaux)
- zéro suivi vétérinaire des animaux nourris aux PGM (plantes génétiquement modifiées).

QUAND L'AFFAIRE ÉCLATE :  Le discours général, calqué sur celui des toxicologues, était alors «les études à 90 jours sont des assurances, même si elles ne sont pas des garanties absolues d’innocuité. Si les OGM étaient des poisons, on observerait des effets à 28 jours et à fortiori à 90 jours».

En France, l’Anses, l’agence nationale responsable de la sécurité alimentaire, a démoli techniquement l’étude de Séralini avec des arguments puissants mais lui a reconnu une «originalité» et a recommandé «de nouvelles recherches sur les effets à long terme des OGM», dans la lignée de celle de l’équipe de Caen. Le comité scientifique du HCB, le Haut Conseil des biotechnologies, a pulvérisé l’étude de Séralini. Reste que son Comité économique, éthique et social (CEES) a recommandé de mener une nouvelle étude de long terme en y associant même l’équipe de Séralini.

DEPUIS LA PUBLICATION : L’Europe a lancé un appel d’offre pour mener une étude à deux ans (sur le maïs OGM NK603 pour un budget de 3 millions d’euros). L’EFSA, autorité sanitaire européenne de sécurité des aliments, qui était très opposée à des études à vie entière, a finalement publié des directives pour pouvoir mener une telle étude. La France a publié un appel à création de consortium pour mener une étude complémentaire à deux ans également. Son budget serait de 2,5 millions euros.

Un des objectifs de Gilles-Eric Séralini était-il de pointer la faiblesse des tests (durée des tests, OGM sans les pesticides associés, pesticides évalués uniquement au niveau de leur principe actif…) utilisés pour évaluer les plantes génétiquement modifiées mises sur le marché ? Dans ce cas, il aura réussi ce pari. Du moins si les agences française et européenne se donnent les moyens de mener ces études à terme.

*  Christian VELOT est Docteur en Biologie et Enseignant-Chercheur en génétique moléculaire à l'Université Paris-Sud 11. Il est responsable d'une équipe de recherche située sur le Centre Scientifique d'Orsay et rattachée au « Pôle Risques » de l'Université de Caen. Membre du Conseil Scientifique du CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique Génétique : http://www.criigen.org/ ) et administrateur de Fondation Sciences Cityoyennes (FSC :http://sciencescitoyennes.org/ ), il est aussi co-fondateur et Vice-Président d'un réseau de chercheurs européens engagés pour une responsabilité sociale et environnementale (réseau ENSSER :http://www.ensser.org). Christian Vélot fait partie de ces lanceurs d'alerte qui oeuvrent pour faire valoir la réalité de certains risques et engager des débats démocratiques, là où l'obscurité et l'opacité sont de règle. Il est l'auteur des ouvrages « OGM : tout s'explique » (Editions Goutte de Sable, 2009) et « OGM, un choix de société » (Editions de l'Aube, 2011).


Liens connexes 
- Séralini répond à ses détracteurs http://www.reporterre.net/spip.php?ar...
- Etude OGM: Séralini se dit prêt à publier ses données, sous condition http://www.20minutes.fr/article/10805...
OGM : Le Professeur Séralini contre-attaque Agriculturemardi 15 janvier 2013 http://www.ouest-france.fr/actu/Agric...


Sciences et avenir 28/11/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Bruxelles (AFP) - La tentative de faire disparaitre une étude critique et controversée sur un OGM commercialisé dans l'UE démontre l'influence croissante des groupes de pression sur le processus d'expertise et constitue "une menace pour la sécurité alimentaire", ont accusé jeudi à Bruxelles un groupe d'élus européens et de scientifiques.


"Je veux lancer aujourd'hui un cri d'alarme contre la prise de pouvoir des lobbies. C'est extrêmement préoccupant pour nos sociétés", a annoncé l'eurodéputée libérale française Corinne Lepage, ancien ministre de l'écologie, au cours d'une conférence de presse au Parlement européen.

Mme Lepage s'est alarmée de la décision de la revue scientifique Food and Chemical Toxicologie (FCT) de retirer de sa publication l'étude très controversée du professeur français Gilles-Eric Séralini démontrant la toxicité du maïs OGM NK603 développé par le groupe américain Monsanto.

La revue avait publié l'étude du chercheur français en novembre 2012 et, à l'époque, FCT avait farouchement défendu son choix de publication.

Mais, le 19 novembre, le rédacteur en chef de FCT, A. Wallace Hayes, a fait marche arrière. Tout en admettant n'avoir relevé aucune preuve de fraude dans l'étude, il a annoncé que l'article sera prochainement "retiré de la publication".

Présent à la conférence de presse en compagnie d'autres scientifiques et de représentants d'organisations civiles M. Séralini n'entend pas se laisser faire.

La décision du rédacteur en chef de FCT "vise à achever le processus de décrédibilisation" de l'étude, a accusé Mme Lepage. Cela revient en effet à gommer l'existence de cette étude, qui ne pourra plus être prise en référence pour l'évaluation des risques lors de l'examen des demandes d'autorisation des OGM pour l'alimentation et surtout pour la culture dans l'UE.

La décision de la revue suit "l'arrivée dans le comité éditorial de Richard Goodman, un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto", a soutenu M. Séralini.

Le procédé a déjà eu des précédents. Une étude sur un autre OGM menée par une équipe de chercheurs brésiliens n'a tout simplement pas été publiée, a expliqué le chercheur français.

"L'étude de Séralini est une expérience pilote et elle a pour but d'être confirmée", a plaidé Paul Deheuvels, membre de l'académie des Sciences. L'intervention des lobbies vise à éviter cela, soutient Corine Lepage. "Ils veulent fermer la porte à des études sur le long terme", a-t-elle dénoncé.

L'élue européenne a appelé les scientifiques à se mobiliser pour que cessent les pressions sur les revues. Elle a également réclamé le départ des personnes venues des lobbies engagées par la Commission européenne et par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) chargée de l'évaluation des risques des OGM.

Corinne Lepage a cité nommément Anne Glover, "une ancienne de Monsanto" engagée comme conseillère scientifique par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, accusée de "faire régulièrement des déclarations pro-OGM".

Le processus d'évaluation des risques mené par l'EFSA sur les OGM est depuis des années sous le feu des critiques au Parlement européen. Mais les Etats membres refusent d'intervenir.

L'Observatoire de l'Europe Industrielle (CEO), une ONG basée à Bruxelles a démontré dans une étude que 59% des membres des groupes de travail de l'EFSA sont en situation de conflit d'intérêt, car liés à l'industrie.

Le résultat est une "évaluation des risques très faible dans l'UE", a commenté Nina Holland du CEO. La Commission européenne et l'EFSA récusent ces accusations. Mais les institutions européennes éprouvent les plus grandes difficultés à réglementer les activités des lobbies. Un registre a été institué, mais l'inscription se fait sur une base volontaire et des groupes comme Monsanto refusent de coopérer.

La conférence de presse organisée jeudi par Corinne Lepage intervient alors que les Etats membres de l'UE doivent se prononcer dans les prochaines semaines sur une nouvelle demande d'autorisation de cultiver un maïs OGM jugé sans risques par l'EFSA.


Un représentant de Monsanto a réagi en estimant que l'étude du professeur Séralini a été condamnée il y a un an pour son manque de crédibilité.


S et A 28 Nov. 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le biologiste Jacques Testart était l'invité de l'Université Populaire à la mairie du 2e (Paris) : une rencontre que Sciences et Avenir nous propose de retrouver en vidéo.

Jacques Testart, biologiste, père du premier bébé éprouvette et auteur de « À qui profitent les OGM ? le tournant de l'affaire "Séralini" » était l'invité de l'Université Populaire, Mairie 2e (Paris), le 26 novembre dernier. Le thème de la rencontre était : Les sciences - une affaire des citoyens. Comment décider en démocratie : l'exemple des OGM.

La rencontre s'est bien déroulée le 26 novembre 2013 (et pas 2012) Sciences et avenir 29/11/2013

Les plantes transgéniques sont-elles bénéfiques pour la santé ou pour l'environnement ? Sont-elles de meilleure qualité ? De meilleur goût ? Moins coûteuses ? Voilà les questions que la stratégie des entreprises de biotechnologies a permis que l'on ne se pose pas, écrit Jacques Testart. 

À l'heure ou le libéralisme et la mondialisation ont envahi nos champs, le biologiste fait la différence entre des recherches confinées dans des labos, qui peuvent avoir de l'intérêt, et l'utilisation massive de ces technologies réalisées en plein champ au profit de quelques firmes internationales qui disposent de relais complaisants dans les deux chambres aux États-Unis, et de lobbyistes à Bruxelles, mais aussi d'avocats spécialisés rémunérés à l'année.

Que faire contre ces multinationales et leurs lobbyistes ? Afin de restituer un droit de regard et de pouvoir aux citoyens Jacques Testart milite pour des Conventions de Citoyens, forme rationalisée des conférences de citoyens déjà expérimentées, il nous en parlera. L’objectif principal de l’association Fondation Sciences Citoyennes qu’il a co-créée est de mettre la science en démocratie, au service du bien commun.

Besoin de renseignements ? Cliquez ICI


Sciences et avenir 26/11/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Comme en s'en souvient, l'étude, publiée en 2012, qui entendait démontrer les effets délétères d'un OGM et du Roundup avait fait l'objet d'une controverse intense.

Le professeur français Gilles-Éric Séralini ne désarme pas. Il a annoncé mardi une nouvelle publication de son étude sur les effets toxiques sur les rats d'un maïs OGM et de l'herbicide Roundup, cette fois-ci dans la revue Environmental Sciences Europe. Cette étude avait été publiée à l'origine en 2012 dans une autre revue, Food and Chemical Toxicology, qui l'avait ensuite retirée, ne la jugeant pas assez probante en raison de sa méthodologie.

Les photos-chocs de l'étude du professeur Séralini. ©️ Le nouvel observateur

Légèrement remanié dans sa forme, le nouvel article s'appuie toutefois sur l'étude sur les rats qui a donné lieu à de nombreux débats scientifiques. Il pointe "la toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins, ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faibles doses", a souligné l'association Criigen, dont est membre le Pr Séralini. "Des observations similaires ont été faites sur les OGM, notamment du fait des résidus de pesticides, mais aussi à cause de modifications génétiques", a ajouté le Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique).

Winfried Schröder, éditeur pour la revue Environmental Sciences Europe, indique dans un communiqué qu'il souhaite, en republiant cet article, "permettre une discussion rationnelle" sur ces travaux. "Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires", ajoute-t-il. Cette publication se fait en "open source", ce qui fait que les données sont en accès libre pour l'ensemble de la "communauté scientifique", "ce que l'industrie s'est toujours refusée à faire au nom du secret industriel ou de la propriété intellectuelle", souligne le Criigen.

Publiées en 2012, les conclusions de l'étude du professeur Séralini sur les effets sur les rats du maïs NK603 et de l'herbicide Roundup fabriqué par Monsanto avaient été rejetées par l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en France. Mais elles ont nourri un débat d'une ampleur inédite sur les protocoles utilisés pour tester les OGM. Les agences sanitaires française et européenne avaient notamment recommandé que soient conduites des études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM, presque inexistantes aujourd'hui.

La revue Food and Chemical Toxicology (groupe Elsevier), qui l'avait publiée, a retiré l'article en novembre dernier en mettant en cause la méthodologie (nombre et type de rats utilisés). Le professeur Séralini avait relié cette décision de retrait à l'arrivée dans le comité éditorial de la revue de Richard Goodman, "un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto".

Le point 24/6/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le retour de l'étude controversée sur les OGM, dans "Environmental Sciences Europe", a suscité de vives réactions.

"L'organisation anti-OGM Criigen (Séralini et collaborateurs) annonce la republication de son étude publiée en 2012 et retirée par le journal scientifique en raison de conclusions non étayées par les données présentées. Cette republication présente toujours les mêmes défauts graves et est entachée d'une manipulation de l'image" commente ainsi Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS*, qui a consacré un article à l'affaire sur son blog.

L'étude de Gilles-Eric Séralini sur le maïs NK 603 avait fait scandale en septembre 2012. MYCHELE DANIAU / AFP

Il ne trouve pas cette republication "illégitime" mais s’agace de voir que l’équipe Séralini n’aurait pas tenu compte de certaines critiques en ne montrant toujours pas de photos des "rats contrôles". En raison de leur sensibilité, les rats Sprague-Dawley nourris sans OGM pourraient en effet avoir développé eux aussi des grosseurs spectaculaires, comme les rats nourris aux OGM et pesticides.

La publication des images de rongeurs aux corps déformés avait largement participé au retentissement médiatique de l’article de l’équipe Séralini. "Cette republication paraît dans une revue spécialisée dans les allégations anti-OGM", pointe en outre le chercheur.

Pour lui, "nous ne sommes pas dans une controverse scientifique, mais dans une 'science parallèle' imperméable aux critiques". Le biologiste qui a développé cette thèse dans son dernier ouvrage, "Les OGM, la question politique" (PUF, 2014) se veut clair : "je considère que nous sommes redevables à la pensée environnementaliste d'avoir entraîné la prise de conscience des impacts humains. Ce que je critique, c'est la dérive d'une pensée extrême qui est aujourd'hui celle qui domine l'écologie politique," explique-t-il à Sciences et Avenir.

Une compilation des principales critiques a été rapidement publiée sur "Genetic Literacy Project", un site américain pro-biotechnologies et sorte banque de ressources en ligne supporté par la Fondation John Templeton. On y retrouve la plupart des arguments qui avaient enflammé la communauté scientifique à l’époque – sur la taille des échantillons, les statistiques mais aussi sur les problèmes d’éthique et d’exposition médiatique dans laquelle se serait complu le professeur de l’université de Caen.

Mais on y pêche aussi ce commentaire de David Spiegelhalter, professeur de compréhension publique des risques de l’université de Cambridge, "l'étude doit être répliquée par un laboratoire réellement indépendant utilisant des échantillons appropriés. Je suis d'accord avec les auteurs sur le fait que l'ensemble de ce domaine bénéficierait d'une plus grande transparence des données et de l'amélioration des méthodes expérimentales et statistiques." À bon entendeurs…

*il s’exprime ici à titre personnel.

Sciences et avenir 24/6/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'équipe Séralini publie un article décapant sur les conflits d'intérêts des chercheurs et des revues dans le domaine des OGM et des herbicides.

un article au vitriol accompagne la republication de l’étude de Gilles-Eric Séralini sur le maïs NK 603**. Il dénonce ses principaux détracteurs comme étant liés soit au groupe Monsanto, fabricant du maïs NK603, soit à l’ILSI ("International Life Sciences Institute") un lobby financé par les industriels de la chimie et de l’alimentation, dont Monsanto.

 Gilles-Eric Séralini et Corinne Lepage (ici en 2013) ont donné une conférence de presse commune, avec le Criigen, le 24 juin 2014, pour annoncer que l'étude controversée sur les OGM était republiée par une revue scientifique. ©️ JOHN THYS / AFP

Il pointe leurs pressions sur la revue qui l’avait publiée (lettres, pétitions) mais aussi leur intervention jusqu’à l’intérieur même de "Food and chemical toxicology" (FCT) éditée par le groupe Elsevier, qui a fini par retirer le papier controversé en novembre 2013.

FCT a en effet embauché, quelques semaines après avoir publié les travaux de Gilles-Eric Séralini, Richard Goodman, un ancien employé de Monsanto. Qui aurait pu influencer la décision de retirer l’article.

À ce sujet, l’équipe Séralini note les incohérences de l’éditeur de la revue FCT, qui a d’abord reconnu que l’étude n’était pas entachée "de fraudes ou de mauvaise interprétation intentionnelle", deux critères pourtant majeurs pour le retrait d’une étude. Le même éditeur Wallace A. Hayes argue qu’il a décidé de la retirer parce "qu'elle ne permettait pas de conclure à un lien manifeste entre l’OGM et le cancer".

Or, "le terme de cancer n’est jamais mentionné dans l’article contesté" proteste l’équipe. Ce qui est effectivement juste, même si le spectre de la maladie semble bel et bien y rôder… Par ailleurs, pointe encore l’équipe Séralini, FCT n’a pas retiré deux autres études publiées en 2004 et 2014 qui mesuraient le même nombre de rats de la même souche (jugés trop faibles et inadaptés par ailleurs) … et concluaient sur ses bases à l’innocuité des OGM. La revue serait-elle sous tension ?

De son côté, Winfried Schröder, le nouvel éditeur de la revue "Environmental Sciences Europe", du groupe rival Springer (et dont le facteur d'impact est bien moindre que celui de FCT) a jugé qu’il fallait "privilégier le débat scientifique et rationnel à la censure". Et sans doute aussi stimuler la concurrence entre revues ?

Au cours de la conférence de presse donnée mardi24 juin, Gilles-Eric Séralini et ses co-auteurs ont à nouveau contesté la décision unilatérale de la revue FCT de retirer leur étude initiale, dénonçant un "deux poids deux mesures, des pressions et des conflits d’intérêts". Lire la suite ICI

**Conflits d’intérêts, confidentialité et censure dans l’évaluation des risques pour la santé -  L’exemple d’un herbicide OGM. 24/06/2012.

Sciences et avenir 26/6/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...