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Bien-être et santé par la nature

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Dossier proposé par Nicolas
Guégen, professeur en psychologie...

Arbres, fleurs, soleil, nous entourent au quotidien mais nous n'imaginons pas à quel point ils jouent un rôle dans notre vie. Humeur, comportement, émotions, dépendent réellement de la présence de la nature. Des études précisent cette relation et ses conditions (ce qu'on appelle la psychologie de l'environnement). Car oui, bien-être, santé et nature sont liés.


Prenez-vous de la vitamine G ? Non ? Eh bien c’est dommage, vous devriez, car cela est bon pour la santé physique et mentale, pour la planète et pour les générations futures. Bref la vitamine G, c’est la vitamine de la vie ! Lorsqu’ils parlent de vitamine G (Green Vitamine, ou vitamine verte pour nous) qui, bien entendu, n’existe pas, nos collègues anglo-saxons font référence au rôle essentiel que jouent les plantes, les arbres, les fleurs qui nous entourent, et aux bienfaits que ces derniers nous procurent.

L’Homme, notamment depuis un siècle, s’est considérablement affranchi des contraintes que lui dictait la nature et s’est éloigné d’elle. En toute discrétion, beaucoup de ces éléments naturels qui nous entourent ont une incidence sur nos interactions sociales et notre bien-être physique et mental. La psychologie de l’environnement est une discipline qui s’intéresse à la façon dont l’environnement physique immédiat d’un individu peut affecter son fonctionnement psychologique, son bien-être physique et mental ainsi que son
comportement.




Bien-être, santé et nature sont liés ! ©️ PixelPlacebo/Flickr CC by-nc-sa 2.0


Nous découvrirons dans ce dossier quelques-uns des exemples du livre de l'auteur, Pourquoi la nature nous fait du bien : les bienfaits des plantes vertes au travail, les émotions liées aux fleurs, les effets du soleil sur notre humeur et nos comportements...


FUTURA SCIENCES 06/2012

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La marche à pied, c’est bon pour la santé, comme on l’entend dire fréquemment. Oui, il est bon de pratiquer régulièrement de l’exercice physique, même modéré. Cependant, si l’on en croit la recherche, on peut optimiser l’efficacité de cette simple activité si on la pratique en milieu naturel.

Bunn-Jin Park et al. (2009) ont demandé à des hommes de 22 ans de participer à un même exercice de marche dans deux contextes différents. Le premier jour, la moitié du groupe était envoyée en forêt tandis que l’autre moitié était expédiée dans une zone urbaine à fort trafic routier à proximité. Toutes les personnes devaient marcher pendant exactement 15 minutes. À l’issue de ce temps, à l’aide de chaises pliantes mises en place à cet effet, les sujets avaient pour instruction de rester assis pendant 15 minutes.

Le lendemain, on procédait de même, mais on permutait les personnes de leur environnement de marche de la veille (ceux en forêt se retrouvaient sur le site urbain et ceux en site urbain se retrouvaient en forêt). Tous les sujets portaient un sac à dos dans lequel se trouvait un appareil de mesure de l’activité cardiaque sur un certain nombre de paramètres : pression artérielle, rythme cardiaque. Les sujets, à des fins de familiarisation de l’appareil, étaient équipés de cela dès le petit-déjeuner, c’est-à-dire avant de réaliser l’exercice demandé.

Les résultats montrent que si, avant le démarrage de l’épreuve, la pression systolique et le rythme cardiaque offraient les mêmes niveaux dans les deux groupes, il n’en a pas été de même après. La marche en forêt n’a pas conduit à augmenter la pression systolique alors que cela a été le cas avec la marche en zone urbaine. La différence entre les deux groupes s’est maintenue tout au long de l’exercice même durant la phase où les participants étaient assis sur la chaise de repos mise en place. En ce qui concerne le rythme
cardiaque, celui-ci, bien entendu, a varié selon que le sujet était au repos ou marchait, mais, ici encore, le nombre de pulsations était supérieur en condition de marche en zone urbaine et, cela, même à l’issue de la période de repos sur la chaise.

On constate donc que l’endroit où l’on marche a des effets différenciés sur certains paramètres physiologiques mesurés. La persistance de ces effets après la phase de repos semble attester que cela provient des différences de lieux de marche et non d’une possible différence dans l’effort lié à la marche selon les deux contextes. Pour les chercheurs, une moindre production d’hormones de stress pourrait expliquer cet effet. Une recherche utilisant sensiblement la même méthodologie que celle décrite ici a d’ailleurs montré qu’à l’issue d’une marche en forêt, le taux de cortisol salivaire (hormone du stress) était à un niveau de concentration moins élevé qu’il ne l’était après la marche en zone urbaine (Park et al., 2007).

Marcher oui, mais pour optimiser les effets cardioprotecteurs de la marche, il semble qu’il vaille mieux marcher en forêt. Ces travaux montrent à l’évidence que le contexte de l’activité exerce une influence en soi sur une même activité physique. Il y a une magie, une sérénité et une beauté intrinsèque de la forêt qui expliquent certainement ces effets.


Pour les personnes qui reprennent le sport ou auxquelles on conseille une pratique modérée, il pourrait être plus pertinent de le faire en zone boisée afin de bénéficier d’effets supplémentaires immédiats. Une recherche de Hug et al. (2009) confirme d’ailleurs que dans des complexes sportifs, les mêmes activités (vélo d’appartement, rameur…) faites dehors plutôt qu’en salle prédisent déjà mieux la fréquence et le maintien de l’activité. On imagine donc la force des espaces naturels sur cette détermination à continuer.


FUTURA SCIENCES 06/2012

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La présence d'espaces verts est appréciée autour de nous. Mais cet apport bénéfique ne serait pas que visuel, il pourrait également influencer l'apparition ou non de certaines maladies selon le degré de verdure environnante.

La présence de plantes ou une vue sur la nature, les arbres ou les plantes, favorise la rémission des patients après une opération et cela affecte également l’immunité des personnes. Aussi, on peut supposer que les espaces naturels soient à même de diminuer la fréquence d’apparition de la maladie (ce que l’on appelle la morbidité). Mass et al. (2009) ont effectué une étude en Hollande impliquant l’analyse d’une population composée de 400.000 individus pour lesquels les chercheurs avaient accès aux dossiers médicaux.

De fait, l’ensemble des pathologies pour lesquelles ces personnes avaient consulté ou étaient en traitement étaient connues des chercheurs. À l’aide d’une méthode par grille-calque (on pose un calque avec des carrés transparents sur des zones de plans), les chercheurs ont déterminé la part de construit et la part d’espaces naturels dans un rayon constant autour du domicile des personnes de l’étude. Cela a permis de distinguer la prévalence de pathologies des patients situés dans les zones proches de leur résidence avec 10 % d’espaces verts et les zones avec 90 % d’espaces verts. La fréquence de chaque maladie pour 1.000 personnes vivant dans ces deux types de zones a reporté sur le tableau ci-dessous.






Fréquence de chaque maladie en fonction du pourcentage d'espaces verts dans la
résidence, sur 1.000 personnes. ©️ DR

On constate donc des différences importantes de la prévalence de certaines maladies selon le degré de verdure environnante. Certes ces variations peuvent être imputables à des différences de populations cependant les chercheurs observent ces effets avec le contrôle du statut socioéconomique.





Fréquence de chaque maladie en fonction du pourcentage d'espaces verts dans la
résidence, sur 1.000 personnes. ©️ DR


Il semble que la prise de vitamine G s’avère efficace pour prévenir la survenue de certaines maladies. Vraisemblablement l’ensemble des bienfaits psychologiques, physiologiques et sociaux que procure l’immersion dans la nature se trouvent certainement réunis pour favoriser une bonne santé des individus.


FUTURA SCIENCES 06/2012

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Offrir des fleurs reste un geste important socialement, qu'il soit dans une optique romantique, de séduction, ou plus conventionnelle (remerciement. Car les fleurs engendrent chez les hommes et femmes des émotions directes et franches.

Chez l’Homme de Néandertal, des traces de pollen de fleurs présentes dans les tombes ont apporté la preuve que des fleurs accompagnaient les défunts. Aussi, les chercheurs pensent que les fleurs, en raison de leurs variétés de formes, de couleurs et d’odeurs, auraient été perçues comme ayant une propriété de traduction des différentes émotions que ressent l’Homme comme la joie, la tristesse, l’amour et, pour cette raison, auraient été cultivées et utilisées pour traduire ces émotions ou accompagner des événements émotionnels de notre existence.

Des recherches récentes semblent d’ailleurs montrer que les fleurs ont bien cette propriété d’activation immédiate d’émotions.

Haviland-Jones et ses collaborateurs (2005) ont sollicité des femmes afin de participer à une enquête qui nécessitait qu’on les appelle deux fois à quelques jours d’intervalle. Pour les remercier, on leur disait qu’elles
recevraient un cadeau à domicile mais on ne précisait pas quoi ni quand. Le lendemain de l’acceptation, les personnes étaient sollicitées pour la première phase de l’enquête, où une mesure des émotions primaires était réalisée («Ce que je vis au quotidien je le juge agréable/désagréable en moyenne») ainsi qu’une mesure de la satisfaction dans la vie («J’ai le sentiment d’avoir fait les choses que je jugeais les plus importantes pour moi»).

Dix jours, plus tard ces personnes recevaient à leur domicile un paquet pour les remercier de leur participation. Ce paquet contenait soit un bouquet de fleurs soit une corbeille de fruits et des bonbons. Les livreurs, qui n’étaient pas au courant de ce que contenait la boîte, devaient évaluer l’expression faciale de la personne. Pour ce faire, ils avaient reçu une formation au repérage des muscles du visage impliqués dans l’expression émotionnelle manifestée par une personne. Enfin, 4 jours plus tard, les personnes étaient à nouveau contactées afin de répondre à des échelles similaires à celles utilisées lors de la première phase.


En ce qui concerne l’expression du visage, les résultats montrent que, pour les deux présents offerts, les personnes ont exprimé de la joie. Toutefois, le taux de sourire dit de Duchenne (sourire associé à l’expression d’une joie sincère qui se différencie des sourires volontaires par la contraction d’un muscle situé autour des yeux : [i]orbicularis oculi), a été plus élevé à réception des fleurs que pour la corbeille de fruits et les bonbons.[/i] Les chercheurs ont également observé, entre la première et la seconde phase de mesure par questionnaire, un renforcement des émotions primaires ressenties et de la satisfaction dans la vie, mais seulement auprès des personnes ayant reçu des fleurs.





Le bouquet de fleur est un présent très apprécié des femmes. ©️ Muffet/Flickr -
CC by-nc-sa 2.0


On constate donc qu’un présent suscite une humeur positive, et cela était attendu, mais une vraie joie sincère s’observe lorsque vous offrez des fleurs. Pour les chercheurs, les fleurs sont à ce point attachées aux émotions des humains que leur simple présence active automatiquement des expressions particulières.

Si cette présence des fleurs a un impact, la nature des émotions peut dépendre du contexte.


Dans une étude nous avons demandé à des jeunes hommes et à de jeunes filles de faire de l’autostop tout en tenant ou pas dans une main un petit bouquet de fleurs. On mesurait alors le taux d’arrêt des automobilistes
hommes ou femmes. Voir le tableau des résultats


Il est possible que la connotation romantique associée à un homme tenant un bouquet (un homme offre des fleurs par amour, une femme plus par amitié ou convention sociale) ait conduit à cet effet. Il est aussi possible
qu’un homme avec un bouquet suscite moins de suspicion ou de crainte. Cela expliquerait pourquoi le taux d’arrêt des femmes automobilistes a augmenté à ce point. La présence des fleurs chez un homme rassurerait les femmes.

On voit immédiatement que les fleurs exercent de puissants effets comportementaux sur les individus hommes et femmes. En outre, ces effets paraissent très rapides à activer puisque les conducteurs de l’expérience sur l’autostop n’avaient guère plus d’une seconde de temps de décision. Cela pourrait expliquer le lien ancien qui unit l’être humain et les fleurs. Les fleurs pourraient peut-être avoir été des composantes naturelles du concept de beauté. Or, l’être humain se distingue des autres espèces par cette capacité à considérer un certain nombre de choses non essentielles à sa survie en raison de leur pouvoir d’activation de sensations et d’émotions positives. Le simple fait d’être exposé aux fleurs pourrait suffire à éveiller ces émotions et sensations, et expliquerait de tels effets comportementaux.


FUTURA SCIENCES 06/2012

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On dit souvent que les Français ont une excellente productivité au travail. Pourquoi ? Et si la réponse nous venait des plantes que l’on trouve dans notre environnement de travail et qui seraient susceptibles d’affecter le bien-être de l’employé ? Les recherches montrent, en effet, que le management pourrait investir avec profit dans la ressource verte.

Dans une étude menée par Bringslimark, Pati l, et Harti g (2008) auprès de 385 employés de bureau norvégiens, on a mesuré le degré de contrôle personnel ressenti au travail (une mesure du sentiment d’autonomie laissée au salarié), la perception du support offert par les collègues et la hiérarchie. Le sentiment personnel de productivité était également mesuré, tout comme l’absentéisme et le niveau de stress ressenti. Une mesure du stress physique était faite en demandant à quel point des variables d’environnement de travail (bruit, chaleur, qualité de l’air…) les avaient affectés dans les quatre précédentes semaines. Enfin, des plantes étaient placées sur le lieu de travail (nombre, emplacement…).

On ne trouvera pas de lien entre plantes et stress. Cependant, la présence des plantes était positivement reliée avec la productivité : l’augmentation de la productivité allait de pair avec l’augmentation du nombre de plantes dans l’environnement de travail. On constatera également que le nombre de plantes présentes était négativement corrélé avec le nombre d’arrêts maladie : « plus de plantes » était donc lié à moins d’arrêts et « moins de plantes » à plus d’arrêts constatés.

On constate donc que la présence de plantes dans l’univers du poste de travail d’employés de bureau améliore la productivité et diminue les arrêts de travail. On notera que cet effet a été observé tant chez les hommes que chez les femmes. Dans cette étude, on tenait compte de la présence ou non de plantes dans le bureau mais la mesure était simplement corrélationnelle, ce qui rendait difficile la mise en évidence de l’impact des plantes. En effet, on peut penser que s’il y a des plantes dans le bureau, c’est que les personnes les ont apportées ou il s’agit d’une volonté de la direction. Or, ces différences, en soi, peuvent déjà expliquer les effets constatés. Aussi des chercheurs ont tenté une approche véritablement expérimentale de l’effet des plantes dans le cadre du travail.










Avoir des plantes dans son environnement de travail, ou même simplement avoir une vue sur la nature, permet de mieux apprécier son travail. ©️ Moellerh/Flickr CC by-nc-sa 2.0

Dans une étude menée par Fjeld (2000) dans un service de radiologie d’un hôpital norvégien, un environne-ment constitué de nombreuses plantes a été volontairement mis en place. Les plantes vertes étaient placées sur les rebords des fenêtres dans les bureaux ou sur le sol et en hauteur sur les meubles dans la salle de diagnostic radiologique.

Deux périodes d’observation ont été mises en place 3 mois durant le printemps une année et 3 mois pendant la même période une autre année. Durant la première période, on n’a placé aucune plante. Pendant ces deux trimestres d’observation, le personnel, composé d’hommes et de femmes, remplissait un questionnaire d’évaluation de santé constitué de trois parties : les problèmes neuropsychologiques (fatigue, nausée, migraine…), les problèmes de nature ORL (toux, sensation de gorge sèche ou irritée…) et les problèmes dermatologiques (irritation, assèchement de la peau…). On a ainsi, avec ce même questionnaire de santé,
comparé les résultats sur les deux périodes afin d’apprécier les baisses, les augmentations ou les non changements liés à la présence des plantes.

On observe une baisse importante de la fréquence de certains symptômes comme la toux avec la présence des plantes tandis que les plantes n’exercent pas d’effet sur la concentration. Pour le chercheur, ces effets pourraient provenir de la capacité des plantes à capter les contaminants de l’air mais, également, à une meilleure régulation de l’humidité de l’air. Or, on sait que ces facteurs sont fortement impliqués dans les problèmes ORL ou dermatologiques. Cela pourrait expliquer d’ailleurs pourquoi Bringslimark, Pati l et Harti g (2008) ont observé, dans leur étude, moins de congés maladie chez des employés de bureau possédant des plantes dans leur environnement de travail.










Taux de réduction des symptômes en fonction de la présence des
plantes dans l'environnement de travail. ©️ DR

On observe une baisse importante de la fréquence de certains symptômes comme la toux avec la présence des plantes tandis que les plantes n’exercent pas d’effet sur la concentration. Pour le chercheur, ces effets pourraient provenir de la capacité des plantes à capter les contaminants de l’air mais, également, à une meilleure régulation de l’humidité de l’air. Or, on sait que ces facteurs sont fortement impliqués dans les problèmes ORL ou dermatologiques. Cela pourrait expliquer d’ailleurs pourquoi Bringslimark, Pati l et Harti g (2008) ont observé, dans leur étude, moins de congés maladie chez des employés de bureau possédant des plantes dans leur environnement de travail.

On constate donc que la présence des plantes semble avoir des effets bénéfiques sur les petits tracas quotidiens de santé des travailleurs. On notera que ce chercheur a confirmé ces résultats dans une autre étude impliquant, cette fois-ci, uniquement des employés de bureau de l’hôpital et non seulement du personnel soignant. D’autres travaux confirment ces effets sans impliquer la présence de plantes dans l’environnement de travail.

Ainsi, voir la nature par la fenêtre peut changer beaucoup de choses. Kaplan et Kaplan (1989) ont montré que des salariés qui pouvaient voir de leur bureau des arbres et des fleurs considéraient leur travail comme moins stressant et plus satisfaisant que des salariés ayant vue sur des constructions urbaines. Ces chercheurs ont également observé que ces salariés avec vue sur la nature présentaient moins de petits tracas de santé et de maux de tête que l’autre groupe. Shin (2007) rapporte également que la vue des arbres de la fenêtre du bureau est associée à plus de satisfaction au travail et moins de stress ressenti, et cela quels que soient l’âge, le sexe ou le type d’emploi occupé. Leather, Pyrgas, Beale et Lawrence (1998) ont également mis en évidence cet «effet fenêtre » et montré que les intentions de quitter un emploi diminuaient lorsqu’on avait vue sur de la verdure, des plantes et des arbres de sa fenêtre de bureau.

Si votre préoccupation est la productivité et le bien-être physique et mental de vos employés, il conviendrait, plutôt que de mettre la pression, néfaste au final, à la performance, de créer par les plantes un environnement de travail agréable. Il y a de grandes chances, d’ailleurs, que le manager soit perçu plus positivement puisque, dans les travaux de Fjeld (2000), les enquêtes complémentaires auprès des salariés ont montré qu’ils appréciaient plus leur manager lorsque leur bureau possédait des plantes et des fleurs.



FUTURA SCIENCES 06/2012

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Beaucoup de chansons, de poèmes, de proverbes consacrent le Soleil. Il est vrai que, sans lui et l’énorme et improbable chance d’être à bonne distance de lui, nous ne serions pas là sur cette Terre. Il n’est donc pas étonnant qu’on le vénère et que, de manière générale, sa venue nous comble. Il apporte la vie et des études ont montré des résultats étonnants qui traduisent son importance dès le début de la vie avant que nous ne puissions nous émerveiller de le voir. On sait ainsi que, chez l’être humain, le fait d’être exposé à l’ensoleillement pendant le premier trimestre de la grossesse, conduira à avoir des bébés au poids plus élevé (Tustin, Gross et Haynes, 2004). Le Soleil est indissociablement relié à la vie. De fait, lorsqu’il est là, brillant au firmament, nos comportements changent.





Quels sont les effets du
soleil sur nos comportements et notre humeur ? Des chercheurs se sont penchés
sur la question. ©️ Gelinh/Flickr CC by-nc-sa 2.0






Dans une analyse assez systématique de l’effet du Soleil sur les comportements humains, Cunningham (1979) a tenté d’isoler le poids de l’ensoleillement sur l’altruisme. Dans une première étude, ce chercheur abordait des personnes en se présentant comme appartenant au département de sociologie de l’université et faisant une enquête. Il ajoutait qu’il avait un questionnaire de 80 questions et disait à la personne de choisir le nombre de questions auxquelles elle accepterait de répondre. Selon le cas, la température extérieure était comprise entre – 18 °C et 38 °C. L’enquête avait lieu en dehors des jours de pluie. Différents paramètres du temps et de l’atmosphère étaient contrôlés et le niveau d’ensoleillement était mesuré. Les résultats montrent que le niveau d’ensoleillement est corrélé positivement avec l’aide, et cela a été observé à n’importe quelle saison. Certes le chercheur a observé plus d’aide au printemps et en été mais, en hiver, si le Soleil brillait, on obtenait plus d’aide qu’en saison plus douce lorsque le ciel était nuageux. C’est donc le Soleil et non la température qui affectait le plus le comportement des personnes sollicitées.


Ce chercheur a réalisé une seconde étude en avril, mai et juin dans un restaurant dont la température intérieure était constante et stabilisée à 21 °C (la température extérieure, elle, était comprise entre 4° et 27 °C). Six serveuses devaient recueillir un certain nombre d’informations sur leurs clients (montant de la note, âge approximatif, sexe, etc.). Elles reportaient également l’état d’humeur (à l’aide d’une échelle) dans lequel elles-mêmes se trouvaient avant de noter ces informations. Les résultats montrent une corrélation positive entre le montant des pourboires et le niveau d’ensoleillement, même après contrôle du sexe et de l’âge. En effet, on observe que les personnes plus âgées et les femmes ont été plus nombreuses à venir déjeuner les jours de soleil. On constate également une corrélation positive forte entre humeur et ensoleillement, le soleil induisant une augmentation des scores d’humeur des serveuses.


Il semble donc que, indépendamment de la température et de la saison, la présence du Soleil nous rende plus altruistes et que cet effet soit médiatisé par l’humeur positive que cela active. Cependant, la recherche montre que l’aide n’est pas le seul comportement que le Soleil influence.


Dans une série de recherches (Guéguen, soumis), des jeunes filles étaient abordées par un garçon alors qu’elles marchaient dans des rues piétonnes. L’expérimentation avait lieu à des périodes où l’on contrôlait la présence ou pas du Soleil. Cependant, les jours d’expérimentation, la température extérieure restait la même selon qu’il y avait ou pas soleil. La chose était rendue aisée par la présence de la mer conduisant à de faibles écarts de températures à certaines périodes de l’année selon qu’il y avait du soleil ou un voile de nuages. Bien entendu l’expérimentation n’avait pas lieu en cas de pluie. Ces jeunes femmes étaient sollicitées pour donner leur numéro de téléphone par des jeunes hommes avenants et familiarisés avec l’exercice.



En présence de soleil, les jeunes femmes ont été plus réactives positivement aux
demandes des jeunes hommes. ©️ DR
On peut constater que le soleil semble rendre les jeunes filles plus favorables à la demande du jeune homme qui les aborde. Vraisemblablement, comme dans de nombreuses recherches du même type, le soleil aurait cette particularité de nous rendre heureux et, par voie de conséquence, il nous conduirait à réagir de manière plus positive dans le cas de nos interactions sociales. Le démarrage d’une relation romantique (on se doute du sens que l’on peut attribuer à une demande de téléphone) semble ne pas échapper à la règle de l’influence positive du soleil.


Le soleil semble donc faire fleurir les relations sociales positives entre êtres humains et cela se matérialise dans de nombreux cas. On a ainsi montré que, à température identique, les personnes répondent mieux à un sourire qui leur est adressé lorsque le soleil brille que lorsqu’il y a une couverture nuageuse, et cela même si la température extérieure est la même (Guéguen et Fischer-Lokou, soumis).


L’ensoleillement apparaît comme un facteur positif des relations humaines et, même s’il y a encore peu de travaux dans ce domaine, tant il est difficile de faire des études en contrôlant tous les facteurs (on ne peut pas produire du soleil de manière expérimentale), il semble cependant que le soleil associé à un ciel sans nuages active le meilleur de nous-mêmes et nous fasse voir la vie en rose. À l’évidence, c’est bien le spectacle du soleil et non l’augmentation de la température qu’il suscite qui explique ces effets. Ce n’est pas pour rien qu’on dit, par analogie avec le soleil, que notre humeur est au beau fixe.



FUTURA SCIENCES 06/2012

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