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L'exportation, illégale, de charbon de bois somalien continue à Kismayo

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MOGADISCIO - L'exportation de charbon de bois continue en Somalie, en violation d'une résolution de l'ONU, notamment depuis le port de Kismayo, ex-bastion des islamistes shebab conquis fin septembre par la force de l'Union africaine (Amisom) qui a confirmé mardi divers témoignages.

Des habitants de Kismayo ont indiqué à l'AFP que les exportations de charbon de bois avaient décru sans jamais cesser totalement après le départ des insurgés shebab, chassés de Kismayo par les forces pro-gouvernementales somaliennes épaulées par le contingent kényan de l'Amisom. Ils ont ajouté avoir vu encore récemment des bateaux quitter le port, chargés de sacs de charbon.

Dans un communiqué mardi soir, l'Amisom a implicitement confirmé ces assertions, disant regretter les informations selon lesquelles du charbon de bois est exporté hors de Somalie en violation de la résolution 2036 du Conseil de sécurité de l'ONU et de la loi somalienne.

Elle a néanmoins rappelé n'être pas mandatée pour surveiller les activités commerciales en Somalie, mais a réaffirmé son engagement à soutenir le gouvernement fédéral de Somalie dans ses efforts pour éliminer le commerce illégal de charbon de bois.

Selon Hassan Mohamed Yussuf, un homme d'affaires de Kismayo, le charbon est actuellement exporté du port de Kismayo (...) mais aussi d'autres ports naturels dans la région. Des bateaux continuent d'arriver et des milliers de sacs d'être exportés du port de Kismayo, a abondé Nuradin Mohamed, un habitant vivant près du port. Selon des sources diplomatiques, le charbon est pour l'essentiel envoyé vers les Etats du Golfe.

Le gouvernement du nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamud, élu en septembre, s'est dit opposé à la levée de l'interdiction de l'exportation du charbon de bois, au moins jusqu'à la mise en place d'une réelle administration à Kismayo.

La ville est pour l'heure gérée par un comité provisoire réunissant les représentants de différents clans. La sécurité y est assurée par l'embryon d'armée nationale somalienne et par les troupes kényanes de l'Amisom et leurs alliés de la milice ogaden Ras Kamboni.

Des sources diplomatiques estiment à environ 20 millions de dollars la valeur des stocks de charbon de bois entreposés par les shebab sur le port avant leur départ. Selon les experts de l'ONU, les shebab ont récolté en 2011 plus de 20 millions de dollars de taxes sur les exportations de charbon de bois, essentiellement à partir de Kismayo. Un diplomate occidental a indiqué que d'importantes quantités de charbon semblaient aussi avoir été exportées de ports de moindre importance, situés au sud de Kismayo, dans des zones passés depuis plusieurs mois sous contrôle kényan.

Il y avait d'importants stocks abandonnés par les shebab et ils se sont considéra-blement réduits dans beaucoup d'endroits, a-t-il expliqué, citant notamment la zone de Ras Kamboni, qui a donné son nom à la milice de l'ancien chef shebab Ahmed Madobe, devenu l'allié privilégié des troupes kényanes dans le sud somalien.

Le charbon de bois, outre qu'il représentait la principale ressource financière des shebab, est une catastrophe écologique pour le sud de la Somalie, où la disparition de la végétation exacerbe la sécheresse chronique, déjà aggravée par deux décennies de guerre civile.

L'ONG Ecoterra a mis en garde contre l'écocide que représente la fabrication du charbon de bois dans le sud du pays et contre ses conséquences pour les éleveurs nomades de la région.





ROMANDIE.COM 6/11/2012

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