BAYONNE - Un premier chargement de 1.500 tonnes de nitrate d'ammonium qui doit être acheminé au Maroc est arrivé mardi au port de Bayonne, non sans contestation de plusieurs communes riveraines qui jugent l'opération trop dangereuse, a-t-on appris auprès des maires concernés.

Un premier train venant de Pardies (près de Pau), siège de la société Yara qui fabrique le nitrate d'ammonium, est entré avant 08H00 au port de Bayonne, a déclaré à une correspondante de l'AFP Marie-Jo Espiaube, maire PCF du Boucau, présente sur place avec le maire PS d'Anglet, Jean Espilondo (PS), et le conseiller général UMP d'Anglet, Claude Olive.

Un second train devait arriver dans la journée, a-t-elle ajouté, précisant que les deux convois étaient composés de 18 wagons chacun.

Selon l'élue, le premier train a séjourné dans la nuit de lundi à mardi en gare de Bayonne, un pont ferroviaire étant bloqué. Yves Michiels, patron de Yara, a confirmé à l'AFP qu'un train avait bien stationné cette nuit dans la gare de triage de Bayonne où il avait été gardé. Il a précisé à l'AFP que ce type de transit par le port de Bayonne serait réalisé à raison d'une fois par mois pour des raisons déconomie.

Nous allons vérifier ce qui est écrit dans le protocole car il était prévu que la marchandise ne devait pas être stockée en gare de Bayonne, qui se trouve dans une zone urbaine enclavée, ont indiqué les maires, invoquant des questions de sécurité.

Lundi, le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallennes, avait expliqué à l'AFP que les services concernés avaient été réunis pour vérifier la mise en oeuvre des opérations conformément à l'application de l'arrêté interpréfectoral pris en 2011 pour réglementer le transport et la manutention du nitrate sur le port de Bayonne.

Selon Mme Espiaube, les maires des villes concernées (Tarnos, Boucau, Anglet et Bayonne) n'ont pas été conviés à cette réunion. Ces quatre élus avaient engagé, en vain, un recours gracieux, puis contentieux, contre l'arrêté interpréfectoral ainsi qu'un recours en référé en suspension. Parallèlement, le recours au fond suit son cours.

Yara, leader mondial des engrais minéraux, entend réaliser 300.000 euros d'économies en passant par Bayonne, délaissant Port-la Nouvelle (Aude), distant de 370 km de Pardies au lieu de 70 km pour le port basque.



ROMANDIE.COM 29/1/2013

Le nitrate d'ammonium est un composé chimique de formule NH₄NO₃, principalement utilisé comme engrais azoté (35-0-0)4. Dans ce cas, il est plus connu sous le nom d'[b]ammonitrate.[/b] Il se décompose à la chaleur en oxyde nitreux N₂O gazeux et eau. On le fabrique par l'action de l'acide nitrique sur l'ammoniac.. Température de fusion : 169°C ; décomposition vers 210°C (décomposition explosive à des températures supérieures). C'est un oxydant puissant qui appartient à la catégorie des comburants.

Son utilisation est assez variée :

- En tant qu'oxydant, il est utilisé en chimie, par exemple pour oxyder des matériaux avant de les dissoudre dans un verre (technique de la perle fondue en spectrométrie spectrométrie de fluorescence X).

- Il peut être utilisé dans la fabrication d'engins explosifs, fournissant alors un explosif brisant très stable. Dans cette dernière utilisation il est souvent mélangé avec des hydrocarbures comme le gazole et amorcé à l'aide d'un autre explosif comme le TNT ; un mélange de ce type, utilisé dans l'exploitation minière, est nommée la donarite. Grâce à sa grande disponibilité, le mélange a été utilisé pour la fabrication de bombes artisanales dans certaines attaques terroristes comme l'attentat d'Oklahoma City, celui de Bali ou encore l'attentat de Marrakech en avril 2011.

Au contact de l'eau, il se produit une très forte réaction endothermique. Il est ainsi utilisé dans les poches de froid instantané.

- Il est aussi utilisé comme engrais chimique, sous le nom d'ammonitrate.

- Sous le nom de propellant il est utilisé dans l'industrie civile et militaire, en particulier dans l'industrie pétrolière pour la stimulation de puits.

- Il est également utilisé en adjonction à faible dose dans le combustible de l'enfumoir des apiculteurs pour endormir les abeilles dans certain cas de déplacement de la reine ou de modifications... car s'il est chauffé, il produit du protoxyde d'azote qui est un gaz anesthésiant.

Il est la cause d'accidents industriels, notamment AZF à Toulouse en 2001. Voir l'article : explosion de l'usine AZF de Toulouse.



Wikipedia janvier 2013 - THERM@DOC janvier 2013

PAU - Le tribunal administratif de Pau a débouté jeudi quatre communes du Pays basque et des Landes qui avaient déposé des recours contre des autorisations préfectorales de transit de nitrate d'ammonium de l'entreprise Yara par le port de Bayonne, a-t-on appris auprès d'un des requérants.

Nous avons été déboutés, a indiqué à une correspondante de l'AFP, Marie-José Espiaube, maire (PS) de Boucau (Pyrénées-Atlantiques), une des villes concernées. Les autres sont Anglet et Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et Tarnos (Landes).

Les communes, qui n'ont pas encore fixé leur position après cette décision, se disent opposées à la circulation de cette matière hautement dangereuse selon elles, dans une agglomération densément peuplée et à quelques centaines de mètres des habitations. Le nitrate d'ammonium est notamment craint depuis l'explosion d'un stock ayant entraîné le drame d'AZF à Toulouse, faisant 31 morts le 21 septembre 2001.

Yara, leader mondial des engrais minéraux, entend réaliser 300.000 euros d'économies en passant par Bayonne, délaissant Port-la-Nouvelle (Aude), qui est distant de 370 km du site Yara à Pardies, près de Pau, au lieu de 70 km pour le port basque.

Un premier convoi a eu lieu le 29 janvier. Ce transit avait suscité une polémique, les wagons transportant le nitrate d'ammonium ayant stationné en gare de triage de Bayonne pendant toute une nuit, ce qui n'était pas prévu dans le protocole d'accord, avaient souligné les maires des villes concernées.

Le représentant de l'Etat Yves Boulaingue, lors de l'examen de recours contentieux en avril qui avait donné lieu à un rejet, avait confirmé ce dysfonctionnement et indiqué à la société Yara qu'elle devrait fournir un protocole avant le transport du deuxième convoi.

Les attendus du jugement du tribunal de Pau n'étaient pas immédiatement disponibles jeudi. La société Yara, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaires.

ROMANDIE 16/5/2013