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BelleMuezza

Les autoconstructeurs, pilotes d'essai de l'habitat écologique en France

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RENNES - Longtemps considérés comme des Martiens, des centaines d'autoconstructeurs ont pourtant contribué ces dix dernières années en France, avec des architectes et des artisans convaincus, à ouvrir la voie à l'habitat écologique.

En construisant, sous le regard parfois incrédule des professionnels, des igloos en terre, des maisons rondes, en paille ou en bois, ils ont participé à la remise en cause du modèle parpaings-PVC-laine de verre.

La construction classique a encore de beaux jours devant elle, mais le secteur du bâtiment en France est l'un des plus gros contributeurs au réchauffement climatique avec 25% des émissions de gaz à effet de serre.

Aussi les matériaux verts commencent-ils à grignoter des parts de marché: plus de 10% pour le bois, selon le ministère du Développement durable, quelque 5 à 6% pour les isolants d'origine végétale ou animale, selon Frédéric Marin, gérant du distributeur Nièvre Eco Matériaux..

Si on en est arrivés là aujourd'hui, si on n'est plus pris pour des hurluberlus quand on veut faire une maison en bois ou en paille, c'est grâce aux autoconstructeurs, assure Julie Barbeillon, rédactrice en chef adjointe du bimestriel La Maison écologique. En utilisant des matériaux comme la paille, le chanvre, le bois ou la terre crue ils sont devenus les pilotes d'essai de la construction écologique, assure Michel André, président des Castors de l'Ouest, un mouvement d'autoconstruction coopératif revendiquant 25.000 adhérents.

Il y a dix ans la maison en paille, c'était la maison des trois petits cochons, absolument pas prise au sérieux. Aujourd'hui, il y a des textes, des études techniques et ça n'a pu venir que des autoconstructeurs car il n'y a pas de fabricant de bottes de paille!, explique-t-il à l'AFP. La France compterait aujourd'hui 3.000 bâtiments en paille, dont des édifices accueillant du public.

Il reste plein de choses à développer et les autoconstructeurs jouent un rôle moteur en testant des matériaux qui ne sont pas encore entrés dans l'industrie, comme des fondations en bambou, affirme Julie Barbeillon.

Si les pionniers de l'habitat durable se lancent dans cette aventure au long cours - un chantier en autoconstruction dure un an contre neuf mois en moyenne pour un chantier classique- c'est souvent pour concilier aspirations environnementales et contraintes financières, sur fond d'accès au logement de plus en plus complexe. Et si les matériaux écologiques ne sont pas forcément beaucoup plus chers que les matériaux conventionnels, ils nécessitent cependant plus de main-d'oeuvre, renchérissant le projet.

Construire soi-même offre aussi le plaisir de se réapproprier la construction de sa maison, explique Pierre-Yves Jonin, psychologue, dans sa maison ronde en paille porteuse.

Revers de la médaille: des constructions parfois bricolées, et difficiles à revendre, car souvent dépourvues de garantie décennale et d'assurance dommage-ouvrage. Et si l'expérience est riche de moments forts, elle requiert aussi des nerfs d'acier pour résister aux moments de ras-le-bol et aux week-ends sacrifiés.

Il était temps que ça se termine, reconnaît Pierre-Yves Jonin, qui a vécu trois ans et demi dans une yourte avec sa femme et sa fille avant de pouvoir emménager. Fier d'avoir relevé le défi, il reconnaît aussi que son couple a été sacrément secoué.


----->Remarque personnelle : quel que soit le mode de construction choisi, il y a quasi inévitablement des problèmes de couple si la construction pose elle-même problème... J'ai vécu cette expérience difficile qui nous a conduits devant les tribunaux, nous n'avons rien lâché et avons eu gain de cause... mais au final notre couple a volé en éclats...


romandie 8/3/2013

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