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Les amibes championnes de la biodiversité

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Une étude fait des amibes les championnes de la biodiversité et révèle leur potentiel de biomarqueurs climatiques.

Jusqu’ici, il était couramment admis que les insectes représentent 80% de la biodiversité terrestre. Cette croyance est remise en cause par la vaste étude sur un type d’amibe à coquille qu’un groupe de chercheurs va publier dans la revue Molecular ecology. Cette recherche démontre en effet qu’une même espèce morphologique cache en réalité 12 espèces génétiquement distinctes. Ce résultat suggère qu’il existerait plusieurs dizaines de milliers d’espèces d’amibes à coquille !

 Amibes dans un dessin de Christian Gottfried Ehrenberg / Domaine public

Les amibes sont formées d’un corps cellulaire qui peut se déformer en créant des pseudopodes, petits  prolongements leur permettant de ramper sur un support ou de capturer des proies microscopiques. Si les bactéries et les amibes pathogènes sont souvent étudiées, «puisqu’elles nous touchent de près au vu des maladies qu’elles peuvent nous occasionner», note Edward Mitchell, chercheur à l’Université de Neuchâtel. «les amibes de vie libres, c’est-à-dire non-parasites, qui évoluent dans les sols et les cours d’eau restent très méconnues». Ce sont elles, et en particulier Hyalosphenia papilio, amibe commune secrétant un squelette externe, que son équipe a prélevé sur 42 sites de l’hémisphère nord. Surprise : les 301 amibes analysées, toutes identiques au microscope, se sont révélées correspondre à 12 espèces distinctes !


 Amibe à thèque (ou coquille) du genre Arcella NEON / CC-BY-SA-2.5 

«Nos analyses ADN ont établi 12 clades (ndlr : espèces) génétiquement différents sur les 301 amibes prélevées. On situait jusqu’ici entre 2000 et 3000 le nombre d’espèces d’amibes à coquille. On peut donc estimer qu’il y a sur terre au bas mot 20.000 espèces d’amibes à coquille» rajoute le chercheur. Et elles  ne représentent qu’une petite partie de tous les protozoaires libres ! C’est pour le chercheur une satisfaction majeure de voir démontrer de façon si claire une diversité insoupçonnée jusqu’à présent.

 Foraminifères benthiques Hadal  / domaine public 

Déjà utilisées comme bio-indicateurs pour reconstruire l’histoire des changements environnementaux, en suivant la progression de leurs communautés dans les sédiments, ces amibes s’avèrent aussi être d’excellents marqueurs climatiques. «Nous avons pu montrer que ce sont principalement des facteurs climatiques qui expliquent la répartition autour de l’hémisphère nord, bien plus que les limites de dispersion spatiales. En identifiant les différentes espèces sur la base de critères morphologiques fins, on pourrait reconstruire de manière plus fine les fluctuations climatiques passées sur la base de leurs fossiles. Ceci devra faire l’objet de recherches complémentaires.»

SCIENCES ET AVENIR 11/9/2013

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