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Admin-lane

Une espèce de calmar pêche à la ligne !

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Une équipe de chercheurs a pu filmer pour la première fois en milieu naturel l’usage étonnant que Grimalditeuthis bonplandiil fait de ses tentacules.

C’est a priori une première. Le Grimalditeuthis bonplandi, un calmar de quatorze centimètres qui vit entre 1.000 et 2.000 mètres de profondeur, n’avait jamais été observé vivant dans son milieu naturel, les chercheurs ayant toujours étudié des spécimens morts. Jusqu’à ce qu’une équipe du Monterey Bay Aquarium Research Institute, en Californie, réussisse à en filmer un en septembre 2005, dans les eaux de la baie de Monterey (voir la vidéo ci-dessous).

 Grimalditeuthis bonplandi. Plusieurs animaux de haute mer tels que les lotte utilisent leur corps comme des leurres pour attirer leurs proies. Certains calmars d'eau profonde peuvent utiliser aussi cette stratégie. Cette vidéo a été réalisée grâce à des robots télécommandés (ROV de MBARI) Elle montre un type de calmar en haute mer qui semble utiliser une méthode différente pour attirer ses proies. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le mouvement de ses tentacules peut inciter de petites crevettes et autres animaux à s'approcher à portée de bras du calmar. MBARIvideo·/ Youtube

 Le Grimalditeuthis bonplandi, un calmar de quatorze centimètres. crédit : MBARI 2013


Les six chercheurs ont utilisé un robot sous-marin pour explorer la baie mais ont aussi étudié six autres G. bonplandi filmés par des engins similaires appartenant à des compagnies pétrolières et gazières du Golfe du Mexique.

 Documentaire sur les calmars - YouTube


L’équipe, menée par le post-doctorant Hendrik Jan Hoving, s’est particulièrement intéressée à la paire de tentacules qui, à côté des huit bras, est chargée habituellement de capturer les proies. Ses travaux sont parus fin août dans la version dédiée à la biologie de la revue britannique Proceedings of the Royal Society.

G. bonplandi n’est en effet pas un calmar comme les autres. Ses huit bras sont très fragiles et ces deux fameux tentacules qui, chez les autres espèces, servent à attraper des proies, sont dépourvus de ventouses et de crochets. L’animal, qui nage très lentement, est même incapable de les étirer ou de les rétracter à volonté. Au lieu de cela, il les laisse dériver loin du corps. Toutefois, ces deux bras se terminent par un renflement doté de membranes qui ondulent dans l’eau. Ce sont elles qui, par leurs mouvements, meuvent les tentacules. Selon les chercheurs, cet attribut servirait à imiter un petit animal marin en train de nager, en donnant l’impression d’être indépendant du reste du corps du calmar. Les chercheurs ont même remarqué que lorsque l’animal se sent menacé, il ne ramène pas ses tentacules vers lui : c’est au contraire son corps qui se rabat sur les tentacules, comme si ces derniers constituaient une entité à part.

 Crédit MBARI 2013


Ce mode opératoire aurait pour objectif d’attirer des proies (poissons, crevettes, petits pouples), un peu comme un pêcheur fixe un appât au bout de sa ligne. L’équipe n’est pas totalement sûre de cette conclusion, ni de la nature exacte du signal envoyé par les ondulations de la membrane. Agitation de micro-organismes bioluminescents à proximité pour se faire repérer ? Déclenchement d’ondes à basse fréquence ? Agitation de l’eau ? Mais elle considère qu’il s’agit de l’hypothèse la plus plausible. Avant de parvenir, le cas échéant, à observer pour de bon le calmar attraper ses proies.


SCIENCES ET AVENIR 15/9/2013

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