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À la recherche des cités perdues d'Amazonie

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La forêt tropicale amazonienne pourrait bien cacher de surprenantes cités précolombiennes. Par sa luxuriance, il est difficile d’imaginer que cette jungle ait abrité de véritables villes construites par l’Homme. Des traces archéologiques en témoignent pourtant. À partir des données déjà disponibles, une équipe a développé un modèle numérique, visant à prévoir où ces cités seraient les plus susceptibles de se trouver.

Les Aztèques et les Mayas en Mésoamérique ou les Incas en Amérique du Sud sont probablement les civilisations précolombiennes les plus connues. S’il en a existé une vingtaine sur le continent américain avant l’arrivée des conquistadors, la plupart des civilisations en Amérique du Sud sont andines. Les archéologues ne portaient que peu d’intérêt à la forêt amazonienne car compte tenu de la pauvresse des sols, les Hommes ne pouvaient développer une agriculture massive pour subvenir au besoin d’une cité. La découverte de vestiges a complètement remis en question cette idée, et aujourd’hui une équipe de scientifiques a mis au point un modèle qui permettrait aux archéologues de prévoir l’emplacement de possibles civilisations enfouies.

  S'il est difficile d'envisager des pyramides en Amazonie, comme à l'image l'une des pyramides maya du Yaxchilan, des preuves archéologiques suggèrent l'existence de routes et villes précolombiennes. ©️ Jacob Rus, Wikipédia, cc by sa 2.0

Avec sa luxuriante végétation, associée à son caractère très sauvage, il est difficile d’imaginer l’Amazonie comme une terre d’accueil pour l’Homme, où cités et villages pourraient se développer. Pourtant ces dernières décennies, des archéologues ont mis au jour des traces de terres cultivées ainsi que d’anciennes routes. Tous ces vestiges sont datés de l’ère précolombienne, et suggèrent qu’il existait probablement des civilisations qui auraient développé cités et agriculture avancée. Le sol n’est pourtant pas bien riche. La majorité des nutriments disponibles dans le sol sont absorbés par la luxuriante végétation. Le peuple amazonien avait un secret agricole : ils enrichissaient eux-mêmes les sols formant de la terra preta.

La terra preta a été décrite à partir des années 1870. Il s'agit, en Amazonie, région où la terre est habituellement jaune ou rouge et très peu fertile, d'une terre sombre sur plusieurs mètres d'épaisseur, qu'on trouve sur de petites zones (quelques km² à quelques dizaines de km²), mélangée à de nombreux restes organiques.  Elle possède la caractéristique d'être bien plus fertile que la terre amazonienne (rendement 880 fois supérieur sans aucun apport d'engrais), car elle contient de nombreux nutriments. De plus, dans les exploitations où elle est extraite par camions, il suffit d'en laisser une couche de 20 cm pour qu'elle se reconstitue en une vingtaine d'années, ce qui permettrait d'éviter l'épuisement des sols qui se produit habituellement en deux à trois ans et la déforestation qui s'en suit.
La question de son origine a suscité de nombreuses études. Elle semble bien être d'origine humaine. Il semble que ce soit l'ajout de charbon de bois qui l'ait fertilisé au départ. Le carbone d'origine végétal permet de fixer l'azote (provenant par exemple des excréments) ainsi que le dioxyde de carbone(CO2).- AlleluiaDinnerClub 1/4/2013


Sorte de terre noire, la terra preta est un sol enrichi par l’Homme qui aurait tendance à avoir une couleur plus sombre que le sol naturel. On peut y trouver des bouts de bois, du charbon et bien sûr des fragments de poterie précolombienne. Tous les échantillons trouvés jusqu’alors datent de 2.500 à 500 ans avant Jésus-Christ. La terra preta est donc devenue un indicateur d’occupation de l’Homme précolombien. À ce jour, près d’un millier de sites contenant de la terra preta ont été découvert en Amazonie.

  Un nouveau modèle de l'Amazonie suggère que la terra preta est plus susceptible de se trouver le long des rivières, dans la partie orientale de la forêt tropicale. Les lettres indiquent les sites archéologiques connus. ©️ Crystal McMichael

Parce que la forêt couvre plus de 5 millions de km2, il est impossible de prospecter tout le territoire en quête de terra preta. Dans une étude, dont les résultats sont discutés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, la paléoécologue Crystal McMichael a analysé, avec son équipe, le millier de sites contenant de la terra preta. En les comparant avec les sites où il a été rapporté qu’il n’y en avait pas, l’équipe a vu se dégager une certaine tendance dans la répartition des sites cultivés et fertilisés par les civilisations précolombiennes. En étudiant les conditions environnementales des sites de terra petra, l’équipe a été en mesure de développer un modèle de prévision de distribution.

L’Amazonie centrale et orientale, à proximité des rivières qui rejoignent l’océan Atlantique, seraient les régions où la présence de terra petra est la plus probable. L’équipe rapporte que la terra petra pourrait se répartir sur 154.063 km2 de la forêt tropicale amazonienne, soit environ 3,2 % de sa superficie totale. Bien sûr, dans certaines régions, si la terra petra n’est pas décelée, cela n’exclut pas la présence de civilisations précolombiennes.

Miou031 15/9/2009


À l’ouest du bassin amazonien, l’eau ruisselle de la cordillère des Andes, elle est souvent plus chargée en nutriments. Peut-être que dans ces régions donc, l’Homme avait moins de difficultés à développer une agriculture complexe. Les résultats des modèles ne sont évidemment pas une vérité absolue, mais ils permettront au moins aux archéologues de cibler leurs prochains lieux de fouille, pour trouver qui sait, une civilisation perdue tout aussi surprenante que celles de Mésoamérique.

Futura Sciences 12/1/2014

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